Edité par Luc MICHEL
Et CENTRAFRICA-NEWS-TV/
2024 01 29/

# LUC MICHEL : COMPRENDRE LES TOURNANTS DE LA GEOPOLITIQUE AFRICAINE AU XXIe SIECLE

En 2024, quelle est la géopolitique africaine ?

Comment les USA entendent recoloniser directement l’afrique sous prétexte du « printemps africain » (août 2014), la version noire du « printemps arabe » (2010), aussi appelée « nouvelle politique africaine de Trump » (décembre 2018)…

Comment s’est redéployée la Francafrique 2.0 et s’est faite la vassalisation de la France aux USA en Afrique, où Washington a proclamé Paris « nouveau Shérif de l’Afrique », comme en Eurasie ?

# PARTIE I-
QUELLE EST MA THESE ?
LE PANAFRICANISME DOIT REGARDER VERS L’AVENIR. LA GEOPOLITIQUE AFRICAINE DE 2024 N’EST PLUS CELLE DES ANNEES 1960-2007 …

En jeu la Recolonisation de l’Afrique par les USA (la mainmise militaire de l’AFRICOM et de l’US Army sur le Continent noir) et le redéploiement de la « nouvelle Françafrique 2.0 » de Macron (qui veut lui donner une nouvelle vie) …

Mes analyses géopolitiques ont renouvelé le regard sur cette recolonisation de l’Afrique par les USA, sous prétexte du soi-disant « Printemps africain » (qui est la menace principale en Afrique aujourd’hui). Paris et la Françafrique étant devenu les auxilliaires militaires de l’AFRICOM, la nouvelle « infanterie sénégalaise du Pentagone ».

La « Nouvelle Politique Africaine » de Trump et de Bolton (neocon, hérité du Régime Bush II) a radicalisé et militarisé encore plus cette recolonisation.

IL Y A UN ARRIÈRE-PLAN GÉOPOLITIQUE AU SOI-DISANT « PRINTEMPS AFRICAIN » DE 2014-2018 …

Ma thèse, c’est que cet arrière-plan a changé depuis 2007-2008, que 2007-2008 a été un tournant géopolitique en Afrique …

« Beaucoup de panafricanistes ont une vision du passé, un logiciel bloqué il y a 10, 20 ou 50 ans. La haine justifiée de la Françafrique leur occulte la réalité de LA RECOLONISATION DE L’AFRIQUE PAR LES USA. Le retour de la France dans l’OTAN organisé par Sarkozy en 2007, la création de l’AFRICOM, le commandement unifié de l’US Army pour l’Afrique, par Bush II et Obama en 2007-2008, sont les marques de naissance d’une nouvelle donne géopolitique en Afrique.

LES CONTRADICTIONS INTERNES DU BLOC AMERICANO-ATLANTISTE EN AFRIQUE COMME EN EUROPE

Comme dans l’OTAN, la collaboration militaire et politique franco-américaine se double d’une « CONTRADICTION INTERNE », qui est caractéristique du Bloc américano-occidental: l’allié militaire français est aussi le concurrent économique des USA, qu’il faut évincer des marchés africains. Alliés politico-militaires dans l’OTAN, les pays de l’UE sont opposés aux USA depuis les Années ’80 par la guerre économique USA vs UE et la guerre financière Dollar vs Euro.

Autrement dit Paris tire les marrons du feu pour Washington en Afrique ! Mais Paris et ses multinationales, comme Total (ex Elf) pilier de la Françafrique depuis les Années 1960, a aussi son propre agenda, en particulier économique.

LA GENESE DU « PRINTEMPS AFRICAIN »

Lors du « sommet USA-African Leaders » de Washington début août 2014, Obama a annoncé une vague de changements de régime sur le continent, par les méthodes habituelles des USA (révolution de couleur ou soi-disant « printemps arabe » -sic-, cloné en « printemps africain » -resic-). En parallèle, cynisme absolu d’Obama et Kerry, se tenait dans les locaux du Congrès US, à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche, un sommet « alternatif » de la NED, une des « vitrines légales de la CIA, chargée de lancer une vague de « révolutions de couleur » africaines.

De nombreux pays ont ensuite été secoués par les vents mauvais de ce « printemps africain » venu de Washington. De 15 à 20 pays sont concernés dès 2014. Notamment Le Brurundi, où la révolution de couleur a échoué et a fait place au terrorisme. La RDC qui est la cible principale (le « pivot géopolitique » de l’Afrique) et le Cameroun (qui est le pivot du Golfe de Guinée), où des scénarios de révolution de couleur rampantes sont là.

Depuis 2013, d’anciennes puissances coloniales sont de retour en Afrique aux côtés des USA : l’Allemagne (avec sa Bundeswehr et ses fondations politiques) ou l’Italie (soi-disant « anti-système » sous Salvini mais mais en réalité pro Trump et pro OTAN). Habilement, jouant sur les nostalgies coloniales et géopolitique, Washington met les uns en concurrence contre les autres, en particulier contre la Françafrique sur le déclin.


# PARTIE 2-
COMMENT MOSCOU EST DE RETOUR EN AFRIQUE « SUR LES CHAMPS DE BATAILLE DE LA GUERRE FROIDE » …

la recolonisation de l’Afrique par les USA, sous prétexte du soi-disant « Printemps africain » (qui est la menace principale en Afrique aujourd’hui) vise à chasser les Chinois d’Afrique. Et a conduit au retour de Moscou, allié de Pékin, en Afrique (d’où Moscou était partie brutalement et sans gloire au début des Années 1990, à la disparition de l’URSS) …

« LE GRAND RETOUR DE MOSCOU EN AFRIQUE …
LA « GUERRE FROIDE 2.0 » EST EN ROUTE EN AFRIQUE !»

Je place le grand retour de Moscou en Afrique, dans le cadre de l’extension mondiale de la « nouvelle Guerre froide 2.0 ». La « Russie retrouve les champs de bataille de la Guerre froide des Années 1960-1989 entre Soviétiques et Américano-occidentaux ». La guerre froide – la nouvelle « Guerre froide 2.0″ – est de retour en Afrique !

Le Think-Tank STRATFOR (proche du Pentagone et du Lobby militaro-industriel US) consacrait début 2017 une intéressante analyse au retour de la Russie sur les champs de bataille de la confrontation entre les USA et les soviétiques. Une analyse qui révélait (déjà …) les inquiétudes de Washington sur le grand retour de Moscou en Afrique. En commençant par l’Afrique sub-saharienne : « Des décennies après avoir rivalisé d’influence sur le continent avec les Etats-Unis et leurs alliés, la Russie connait un regain d’intérêt pour l’Afrique. Moscou occupe une place importante dans l’histoire de la guerre froide en Afrique subsaharienne, a commenté ‘Stratfor’. Sur l’ensemble du continent, l’Union soviétique a rivalisé avec les États-Unis et ses alliés occidentaux pour influencer une série de batailles interminables de longue durée. L’intérêt de la Russie pour l’Afrique subsaharienne s’est toutefois estompé après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. La région a peut-être perdu beaucoup de son importance géopolitique dans l’intervalle, mais le Kremlin affirme son influence dans de plus en plus de conflits à l’étranger. L’Afrique saharienne offre à la Russie une autre opportunité d’étendre sa dimension mondiale – si elle le souhaite. »

Le poisson-pilote de Moscou en Afrique, comme en Syrie ou au Donbass, a été le Groupe de sécurité militaire russe Wagner et ses homologues (la réponse de l’Etat-major russe à la « privatisation de la Guerre » par les occidentaux et à l’utilisation extensive par le Bloc américano-occidental des « contractuels » occidentaux (MPRI, Black Waters et cie).

LE PIVOT CENTRAFRICAIN

Dès le début 2017, des rapports se STRATFOR suggèrent » que Moscou « pourrait bientôt se tourner vers la République centrafricaine » (ce qui sera le cas quelques semaines plus tard). « Les nouvelles selon lesquelles l’entreprise déploiera un contingent en République centrafricaine correspondent à la politique étrangère de Moscou, de plus en plus ambitieuse ».

« La Russie a longtemps utilisé son industrie de l’armement et ses prouesses militaires comme un outil pour renforcer son influence dans le monde. Moscou a ainsi a fait pression sur le Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il envoie trois cargaisons d’armes légères et de munitions à l’armée centrafricaine malgré un embargo sur les armes qui a été mis en place depuis 2013. Peu important sur le plan géostratégique jusqu’à l’arrivée des russes, le pays africain comptait sur son ancien possesseur colonial, la France, pour un soutien externe. Avec « peu de concurrence sur le terrain, la Russie est en train de gagner de plus grandes opportunités d’affaires et peut-être même d’accroître son influence dans la région environnante en y faisant des incursions ».

« Ces incursions au Soudan et en République centrafricaine ne présagent pas d’un déploiement militaire russe à grande échelle en Afrique, ajoutait le think tank US. Mais « même ainsi, la présence potentielle d’une compagnie militaire privée soutenue par le Kremlin dans deux pays d’Afrique subsaharienne pourrait ouvrir la voie à une participation russe plus forte ailleurs dans la région ». La prévision était bonne !

Dans quel contexte géopolitique s’inscrit l’arrivée de la Russie en Centrafrique et sans doute au Sahel ?
Depuis fin janvier 2017, la Russe forme et équipe les FACA, les Forces armées centrafricaines, pour la libération de leur pays des bandes armées qui menace l’existence même de l’Etat. En décembre 2017, après de longues négociations avec le Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie avait été autorisée à donner un stock d’armement conséquent à la République centrafricaine. Moscou avait également reçu l’autorisation des Nations Unies d’entraîner les militaires centrafricains à l’utilisation de ces armes. Puis les instructeurs sont arrivés à Bangui et un camp d’entraînement militaire a été installé à Berengo, dans le sud-ouest du pays.
La Russie est préoccupée par la situation sécuritaire dans le Sahel, qui visiblement «ne s’améliore pas», et se pose des questions sur «le sérieux des forces étrangères», déployées dans la région, pour la lutte contre le terrorisme, a déclaré l’ambassadeur de Russie à Alger, Igor Beliaev, dans un entretien accordé au quotidien El Khabar, publié début 2018.

LA GUERRE FROIDE POUR LE CONTRÔLE DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE

La guerre entre Paris et Moscou pour le contrôle de la Centrafrique est une réalité.

Quels sont ses caractéristiques, Quelles en sont les questions essentielles :

* Premier joueur sur l’échiquier africain et centrafricain, la Russie.
La Russie est de retour sur les champs de bataille de l’ancienne guerre froide en Afrique, après l’éclipse des Années 1991-2015. Moscou a surgit en RCA, bousculant les projets franco-américains.
* Second joueur, la France.
Celle de la « nouvelle Françafrique 2.0 » des Macron-Zinsou-Le Drian, « nouveau shérif de l’Afrique » désigné par le Pentagone.
* Troisième joueur, celui qui domine actuellement l’échiquier africain, les USA.
Washington, qui s’est réintéressé à l’Afrique après le tournant géopolitique américain en Afrique de 2007-2008 et la création de l’Africom , navigue et intrigue entre « Printemps africain » et « diagonale stratéqique Djibouti-Dakar ».

* La Centrafrique est devenue l’épicentre du « nouveau grand jeu géopolitique africain ».

LA STRATEGIE DES ETATS-TREMPLIN

Si le « printemps arabo-africain » utilise la « stratégie des dominos », celle l’Indochine retournée par les américains, Moscou utilise la tactique des « Etats-tremplin ».

Ainsi la Russie est retournée en Afrique de l’Est. Les lignes géopolitiques bougent en Afrique de l’Est avec le président éthiopien Abiy Ahmed … Et la Russie, qui reprend pied en Erythrée, au port d’Assab, revient par là même en Ethiopie, son grand allié des Années ’80 sous « Brejnev l’Africain » (dixit Mme Hélène Carrère d’Encausse, la grande historienne franco-russe) ! Décidément, comme l’analysait le Think Tank US ‘Stratfor’ au début de cette année, « la Russie est de retour sur les champs de bataille de la Guerre froide » …

Fin septembre 2018, la Russie discutait avec l’Erythrée de la création d’un centre logistique commun dans un port du petit pays de la corne de l’Afrique, avait alors déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité par l’agence Ria. Un port accessible aux navires de guerre russes offrirait à Moscou une position stratégique à l’entrée de la mer Rouge et le moyen de rivaliser dans la région avec les Etats-Unis, la France ou la Chine, qui disposent de bases à Djibouti. Selon Ria, Sergueï Lavrov avait indiqué que le centre logistique permettrait à la Russie et à l’Erythrée de développer leur commerce bilatéral. Moscou entretient déjà dans la région des relations étroites avec l’Ethiopie, voisine et ancienne ennemie de l’Erythrée avec laquelle elle a opéré un rapprochement spectaculaire.

COMMENT LA RUSSIE DISPUTE L’ANGOLA AUX USA !?

Angola: Pour une Russie qui s’apprête à organiser un premier forum avec l’Afrique, c’est une décision stratégique: le président angolais Joao Lourenço est arrivé à Moscou où il a rencontré, le 4 avril 2019, Vladimir Poutine. Il s’agit de son premier voyage en Russie en tant que chef d’État après son élection il y a un an et demi, mais ce n’est pas sa première rencontre avec Vladimir Poutine. Les deux présidents s’étaient rencontrés l’an dernier en Afrique du Sud, où le chef de l’État russe s’était rendu pour assister au sommet des Brics. Les Angolais, qui ont réussi à défendre leur indépendance en grande partie grâce à l’aide russe, veulent renforcer les relations avec Moscou, écrit la presse russe.

En effet, l’Angola est aujourd’hui un allié solide des États-Unis et d’Israël et le fait que la Russie s’y intéresse ne passe pas inaperçu. Aux États-Unis, le président congolais Tshisekedi a plaidé non seulement en faveur des coopérations militaires approfondies avec les USA, mais aussi d’une présence permanente militaire US en RDC et d’un retour du FMI. Il faut noter qu’un basculement de la stratégique RDC dans l’escarcelle US serait une perte considérable.

Le quotidien en ligne Vzgliad disait que « tout au long de l’année 2018 on a parlé de la Centrafrique, où avaient été trouvés plusieurs dizaines de conseillers russes. Récemment a été évoqué le cas de Madagascar où des consultants politiques russes auraient travaillé lors de la présidentielle. Et voilà le troisième pays: l’Angola ». L’article du journal russe évoquait « la perspective des coopérations économiques entre les deux pays, l’annulation de la dette angolaise par la Russie et le fait que les Angolais appellent ouvertement les Russes en leur disant « venez et travaillez ». La Russie possède des positions fortes dans l’industrie du diamant et du pétrole (l’Angola est le deuxième producteur pétrolier d’Afrique). Mais elle est absente d’autres secteurs comme ceux de l’or, du poisson », ajoute l’article.

Mais à tout ceci s’ajoute peut-être la position stratégique de l’Angola.

Le pays est voisin de Tomé-et-Principe, l’un des plus petits pays d’Afrique qui occupe un archipel de l’Atlantique Sud et qui est situé dans le golfe de Guinée, à 239 km (São Tomé) des côtes du Gabon et 216 km (Principe) de la Guinée équatoriale, localité qui attire toutes les convoitises américaines et est très importante pour l’Angola, parce qu’elle représente le premier nœud d’une Chaîne lusophone de lignes de communication (SLOC) de l’Afrique de l’Ouest vers les États-Unis et l’UE, tous à des degrés divers sous l’influence de Luanda. Tout ceci, la Russie ne pourrait pas y être indifférent « les positions de la Chine sont très fortes en Angola, et les Portugais y sont revenus en force.

Toutefois, avec le temps, l’ancienne métropole risque de se transformer en une sorte d’appendice économique de sa colonie si l’Angola maintient et augmente sa croissance, dit le journal, preuve que la Russie se tient présente pour faire contrepoids aux USA et à l’UE ».

LE CONTINENT AFRICAIN SE TOURNE VERS LA RUSSIE DE POUTINE

PRESS TV me citait récemment comme « le créateur d’un puissant Lobby pro-russe en Europe depuis trois décennies (il est « omniprésent dans la russosphère européenne » dit l’hebdo L’Express de Paris), mais aussi en Afrique (où il a été un précurseur) depuis les années 2013 (…) un travail de Lobbying a mené à la création d’une Russosphère africaine, qui influence la psychologie des masses populaires africaines et marginalise les élites compradores pro-occidentales » …

Quelles sont les stratégies russes contre les USA en afrique ? »
Le think tank Stratfor, proche du Pentagone et du lobby militaro-industriel US, évoquait comment la Russie est en train de choisir ses alliés et comment elle dessine son champ de bataille contre les USA.


# PARTIE 3-
LE CONCEPT GEOPOLITIQUE DE « L’AXE EURASIE-AFRIQUE »

Tout cela va dans le sens de ma vision d’un monde multipolaire constitué de grand Blocs géopolitiques. Le rôle central joué par le dialogue des cultures et des civilisations (notamment la défense de l’héritage de Kadhafi, que j’assume moi aussi) est bien oublié et nous assistons au retour en Méditerranée et en Afrique des thèses belligènes du « choc des civilisations ».

Je vais essayer de vous résumer ce nouveau concept géopolitique, révolutionnaire, – « L’AXE EURASIE-AFRIQUE » -, que j’ai théorisé en 2014 et qui émerge au niveau des panafricanistes. Car il a été conçu au départ pour l’Afrique. Ce sont des positions géopolitiques novatrices. L’alternative géopolitique du futur, l’Axe Eurasie-Afrique, est centré sur le triangle Moscou-Malabo-Téhéran et basé sur les concepts « dimension – puissance – indépendance » et des « blocs continentaux autocentrés ».

L’Axe Eurasie-Afrique doit s’appuyer sur les pivots que sont ces trois capitales : Moscou, Malabo et Téhéran. En 2050, il y aura certainement un gros bloc nord-américain qui englobera le Canada et le Mexique, peut-être plus loin encore, et à côté de ça, une grande puissance chinoise avec certainement entre 1,5 et 2 milliards d’habitants. La dimension, c’est aussi la population. Face à ça, comment rester acteurs de l’histoire ? Il faut un bloc géopolitique qui puisse faire le contrepoids. Ce n’est pas l’Afrique seule, pas même l’Eurasie, qui le fera, c’est l’axe Eurasie-Afrique. Un bloc continental ayant pour pivots trois capitales : Moscou, Malabo – Pourquoi Malabo ? Parce qu’il n’y a qu’ici qu’on essaie de renouveler la pensée panafricaniste dans la ligne du colonel Kadhafi – et Téhéran, puisque l’Iran est la grande puissance qui émerge au Moyen-Orient en ce moment. Ce doit être un bloc égalitaire, avec des relations égalitaires entre l’Afrique et l’Eurasie. Si nous ne faisons pas cela, nous ne serons plus des acteurs de l’histoire

Je considère que l’Afrique est un des territoires-clé géopolitique du futur. C’est ici que se déroule un des grands affrontements qui devra déterminer le sort du monde. Et je pense que, même sans être d’origine africaine, on peut défendre le panafricanisme, il y a eu de grandes figures : Che Guevara qui n’était pas Africain et qui est venu se battre au Congo en 1965, ou des gens comme Nasser et Kadhafi, qui à l’origine sont des Arabes ou des panarabistes, qui ont été attirés comme moi par le sort du Continent noir. Kadhafi pensait en terme de géopolitique des continents. Il voulait une Afrique unie, et j’ajouterais, puisque je suis sur cette même ligne, pensait que le Panafricanisme et le Paneuropéisme (ou Néoeurasisme) doivent s’unir pour se dégager de la domination étasunienne. La Méditerranée doit redevenir le point de rencontre, la mer commune, la « Mare nostrum » des Romains.

ON DOIT COMPRENDRE QUELQUE CHOSE, CE QU’ON APPELLE ACTUELLEMENT L’OCCIDENT, C’EST LE BLOC AMÉRICAIN.

Et dans ce bloc l’UE est la plus grande des colonies étasuniennes depuis 1944. Qu’est-ce qui fait la puissance américaine depuis 1945 ? C’est le contrôle de la seconde économie la plus puissante au monde qui est l’économie de l’Europe occidentale. Qu’est-ce qui permet aux Américains d’être une superpuissance ? C’est non seulement la puissance nord-américaine elle-même, mais (aussi) le contrôle de la puissance de l’Union européenne. Si voulez, pour prendre (l’exemple d’) un corps humain, l’Union européenne est le deuxième poumon des Américains. Cela s’exprime depuis 1944 au travers d’un système de domination coloniale en Europe. Il faut comprendre qu’en 1945 l’Europe est passée du statut de puissance coloniale au statut de colonie, c’est une colonie américaine. Ma position est assez simple, je ne me définis pas comme Occidental, je me définis comme un Européen et comme un décolonisateur et quelqu’un qui combat le colonialisme. En Europe, en Eurasie et en Afrique !

La Russie allié naturel de l’Afrique, une évidence en 2024 … Mais pas en ce printemps 2014 où je proposais ce concept géopolitique aux africains ! « La Géopolitique avant l’économie », dans une vision quadricontinentale de l’anti-colonialisme …

LUC MICHEL/

# ALLER PLUS LOIN …

* REVOIR SUR EODE-TV (YOUTUBE) :
L’AXE GÉOPOLITIQUE ‘EURASIE-AFRIQUE’
(PAR LUC MICHEL EN 2014 !)
* sur https://www.youtube.com/watch?v=R4h-rDNk-oM

* GEOPOLITIQUE AFRICAINE:
COMMENT LA ‘RUSSIE REVISITE LES ANCIENS CHAMPS DE BATAILLE DE LA GUERRE FROIDE’ (VU DES USA)
Sur http://www.lucmichel.net/2018/06/21/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-africaine-comment-la-russie-revisite-les-anciens-champs-de-bataille-de-la-guerre-froide-vu-des-usa/

* LA RUSSIE EST DE RETOUR EN AFRIQUE :
LES CONSEQUENCES GEOPOLITIQUES ET LE NOUVEAU ‘GRAND JEU’ AFRICAIN…
Sur http://www.lucmichel.net/2018/06/17/luc-michels-geopolitical-daily-la-russie-est-de-retour-en-afrique-les-consequences-geopolitique-et-le-nouveau-grand-jeu-africain


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