Luc MICHEL pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2023 11 24/ Série V/
Avec PRESS TV

Israël, état colonial survivant, perd l’Afrique

Partie I

l’Afrique va-t-elle couper ses liens avec Israël ?

Le régime d’apartheid d’Israël est de plus en plus isolé en Afrique, alors que la guerre génocidaire qu’il mène actuellement contre les Palestiniens innocents de la bande de Gaza suscite l’indignation sur tout le continent.

Les gouvernements africains se joignent à l’opinion publique pour condamner les atrocités commises par Israël tout en exprimant leur solidarité avec les Palestiniens opprimés.

L’Afrique du Sud est le dernier pays en date à avoir rappelé ses diplomates d’Israël pour exprimer son inquiétude face à la punition collective infligée aux civils palestiniens de Gaza.

Le Tchad a également rappelé son principal diplomate de Tel-Aviv. Un message publié sur le site web de la présidence tchadienne indique que cette décision a été prise en signe d’indignation face au bombardement incessant de Gaza par le régime.

Le Nigeria a annulé la visite du Premier ministre tchèque à la dernière minute. Selon certaines sources, la position pro-israélienne de Prague aux Nations unies sur la guerre génocidaire israélienne en cours contre Gaza a été la principale raison de cette annulation.

DES MANIFESTATIONS CONTINUENT EGALEMENT D’AVOIR LIEU DANS TOUTE L’AFRIQUE POUR CONDAMNER LES CRIMES ISRAELIENS.

Récemment, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du Cap, en Afrique du Sud, pour exiger la fin des atrocités israéliennes à Gaza. Les manifestants ont demandé au gouvernement sud-africain d’expulser l’ambassadeur d’Israël.

Il ne fait aucun doute que l’isolement total du régime d’apartheid israélien en Afrique, et même dans le monde entier, ne fait que commencer.


L’AFRIQUE SOLIDAIRE DE GAZA

Pour réclamer prioritairement « un cessez-le-feu immédiat », en parallèle aux nouveaux bombardements d’Israël contre la population civile à Gaza, plusieurs pays africains ont condamné les crimes israéliens :

Djibouti — qui ne reconnait pas Israël, « tient Tel-Aviv pour responsable de l’escalade en cours en raison des agressions continues et violations constantes des droits du peuple palestinien et de ses lieux saints… », d’après un communiqué officiel.

« Djibouti insiste sur la nécessité d’une action urgente de la communauté internationale pour contraindre Israël à mettre fin à ses provocations et à ses flagrantes violations du droit international, et pour empêcher que ces événements ne servent de prétexte à l’éclatement d’un nouveau conflit inégal contre les civils palestiniens », souligne la même source.

Parmi d’autres pays africains, l’Afrique du Sud a aussi condamné les atrocités israéliennes :

« La nouvelle conflagration, explique le communiqué du Département des Relations Internationales et de la Coopération de l’Afrique du Sud, est née de l’occupation illégale continue des terres palestiniennes, de l’expansion continue des colonies, de la profanation de la mosquée Al-Aqsa et des lieux saints chrétiens et de l’oppression continue du peuple palestinien. »

L’Afrique du Sud qui compare la situation des Palestiniens sous occupation israélienne à l’expérience de la période d’apartheid est convaincue que « La région a désespérément besoin d’un processus de paix crédible qui réponde aux appels de la pléthore de résolutions précédentes de l’ONU en faveur d’une paix juste et globale. »

L’Algérie qui se situe dans le même sillage, a la conviction, d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères, que « (…) l’occupation coloniale sioniste est au cœur du conflit arabo-israélien et que la fin des fléaux et tragédies, adversités résultant de ce conflit réside incontestablement dans la réponse aux droits nationaux légitimes du peuple palestinien avec Al-Qods Al Sharif comme capitale. »

L’AFRIQUE VA-T-ELLE COUPER SES LIENS AVEC ISRAËL ?

Il y a 50 ans, après la guerre d’octobre 1973 entre le régime d’apartheid israélien et certaines armées arabes, la plupart des pays africains ont décidé de rompre leurs liens avec le régime israélien par solidarité avec les pays arabes.

Cette décision a été prise après que l’Organisation de l’unité africaine (OUA), précurseur de l’Union africaine, a appelé les États membres à rompre leurs relations avec le régime occupant.

Par ailleurs, l’OUA, lors de sa 12e session ordinaire tenue à Kampala en 1975, est devenue le premier organisme international à reconnaître à grande échelle le racisme inhérent à l’idéologie sioniste d’Israël.

En février de cette année, un haut diplomate du régime israélien a été expulsé par la force du sommet annuel de l’Union africaine en Éthiopie, après que le statut d’observateur du régime ait été suspendu.

Aujourd’hui, alors qu’Israël mène une guerre génocidaire contre la bande de Gaza, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander aux pays africains de prendre une décision similaire à celle qu’ils ont prise il y a 50 ans.

L’Union africaine sera-t-elle à nouveau le chef de file du continent pour rompre les liens avec le régime d’apartheid israélien ?

AFRIQUE DU SUD: LE PARLEMENT VOTE EN FAVEUR DE LA FERMETURE DE L’AMBASSADE D’ISRAËL A PRETORIA

Le Parlement sud-africain a voté mardi 21 novembre en faveur de la fermeture de l’ambassade d’Israël à Pretoria en signe de solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza assiégée.

Les députés ont adopté la motion visant à fermer la mission diplomatique du régime occupant à Pretoria avec 248 voix pour et 91 voix contre, point culminant de plusieurs semaines de critiques de la part du gouvernement du président sud-africain Cyril Ramaphosa à l’égard de la guerre mortifère menée par Israël contre l’enclave palestinienne.

L’action, intentée par le Parti de gauche Economic Freedom Fighters, le troisième plus grand Parti d’opposition et soutenu par le Parti au pouvoir, le Congrès national africain, est en grande partie symbolique dans la mesure où il appartiendra au gouvernement de Ramaphosa de la mettre en œuvre ou non.

Les législateurs du Parti centriste, à majorité blanche, l’Alliance démocratique, largement pro-israélien, se sont opposés à la motion.

Plus tôt, Ramaphosa avait souligné qu’Israël commettait des crimes de guerre et un génocide dans cette enclave soumise à un blocus, où plus de 14 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués depuis le 7 octobre.

Avant le vote parlementaire, Israël a rappelé son ambassadeur en Afrique du Sud, Eliav Belotserkovsky, « pour des consultations ».

« Suite aux dernières déclarations sud-africaines, l’ambassadeur d’Israël à Pretoria a été rappelé pour des consultations », indique un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères publié lundi soir sur X (ex-Twitter).

Le gouvernement sud-africain a qualifié à plusieurs reprises la campagne militaire israélienne à Gaza de « génocide » et a saisi la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. Il a même appelé la CPI à délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’ici la mi-décembre.

« Étant donné qu’une grande partie de la communauté mondiale est témoin de la perpétration de ces crimes en temps réel, notamment des déclarations d’intention génocidaire de la part de nombreux dirigeants israéliens, nous nous attendons à ce que des mandats d’arrêt contre ces dirigeants, y compris le Premier ministre Benjamin Netanyahu, soient émis sous peu », a déclaré lundi le ministre sud-africain à la présidence, Khumbudzo Ntshavheni.

Le 7 novembre, la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a également appelé la CPI, basée à La Haye, à tenir Israël pour responsable des violations du droit pénal international.

« Le massacre d’enfants, de femmes et de personnes âgées par Israël est un acte qui aurait dû conduire la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt immédiat contre des décideurs clés, dont Netanyahu », avait-elle dit.

Israël, comme les États-Unis, n’est pas membre de la CPI. Il a refusé de coopérer avec le tribunal en 2021 dans le cadre de l’enquête sur les crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés.

PRETORIA DEMANDE L’ARRESTATION IMMEDIAT DE NETANYAHU!

L’Afrique du Sud exige qu’un mandat d’arrêt international soit émis contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. En effet, la cheffe de la diplomatie sud-africaine a réitéré la position de son pays, le 20 novembre dernier. Et à l’ouverture du sommet extraordinaire virtuel des BRICS, le 21 novembre, c’était au tour du président, d’enfoncer le clou. Cyril Ramaphosa a accusé Israël de “crimes de guerre” et de “génocide” à Gaza et réclamé un “cessez-le-feu immédiat et complet”.

Après avoir conjointement saisi la Cour pénale internationale (CPI), la semaine dernière, avec quatre autres pays, notamment les Comores, Djibouti, la Bolivie et le Bangladesh, Pretoria a décidé de passer à la vitesse supérieure.

C’est un choix courageux de la part de la Nation, sur un sujet sur lequel très peu de dirigeants s’aventurent, y compris les institutions internationales à l’instar de l’ONU. Mais la réaction audacieuse de l’Afrique du Sud est loin d’être une surprise.

En fait, comme elle l’a toujours manifesté, Pretoria a pris fait et cause pour la Palestine qui est victime depuis deux mois, de bombardement massif de la part d’Israël. Et l’Afrique du Sud ne s’en cache pas. Elle est l’un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza, du fait, en partie, de ses liens historiques avec la Palestine.

En outre, Pretoria a récemment pris une série de mesures très hostiles contre Tel-Aviv en raison de son invasion militaire à Gaza. Entre rappel de tous ses diplomates d’Israël (qui a aussi appliqué le principe de réciprocité) et nombreuses sorties des autorités sud-africaines dénonçant les agissements d’Israël, la guerre diplomatique est totale entre les deux nations.

Mais jusqu’où ira cette requête de Pretoria qui vient accentuer la pression sur la Cour pénale internationale (CPI) dont la réaction est aussi attendue sur la question israélo-palestienne ?

Cette énième dénonciation va-t-elle enfin réussir à freiner les ardeurs belliqueuses du génocidaire Premier ministre Netanyahu ? Bien malin qui saurait répondre à ces interrogations. Il est, en revanche, évident que Netanyahu a des soutiens sur qui il sait compter. Parmi ceux-ci, figurent en première ligne, les États-Unis d’Amérique dont le président ne peut oser prendre des décisions courageuses sur ce sujet qui, on le sait, est très sensible dans ce pays, surtout à une période pré-électorale.

Et l’ONU dans tout ça ? En effet, les hostilités durent depuis plus de deux mois et le bilan fait état de plus de 15 000 morts côté palestinien, selon les derniers chiffres. Et malgré tout, face à ce drame humain, l’organisation onusienne reste incroyablement silencieuse. L’institution dirigée par António Guterres, est donc interpellée. Au regard de la barbarie et du cynisme qui entourent ce conflit avec des hôpitaux bombardés, des civils dont des enfants tués, il urge de mettre fin aux hostilités. Et pour cela, il faut plus de voix, à l’image de celle de l’Afrique du Sud et de bien des organisations non gouvernementales, pour que justice soit faite. À cela, doivent suivre des actions.

Pour rappel, le 7 novembre, la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, a appelé la CPI, basée à La Haye, à tenir Israël pour responsable des violations du droit pénal international.

« Le massacre d’enfants, de femmes et de personnes âgées par Israël est un acte qui aurait dû conduire la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt immédiat contre des décideurs clés, dont Netanyahu », avait-elle dit.

Israël, comme les États-Unis, n’est pas membre de la CPI. Il a refusé de coopérer avec le tribunal en 2021 dans le cadre de l’enquête sur les crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés.

A suivre …

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
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