Edité par Luc MICHEL
Et CENTRAFRICA-NEWS-TV/
2023 07 10/

Des sénateurs français regrettent «l’échec de Barkhane» dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron :

« Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l’effacement de la France en Afrique ? ».
« Ce mouvement en Afrique subsaharienne se propage avec des manifestations et des actes anti-français jusque dans les pays réputés proches de nous, comme la Côte d’Ivoire ou le Sénégal ».
« Aujourd’hui, la Françafrique d’hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l’Américafrique diplomatique. Et que dire, malheureusement, de la régression de la Francophonie par rapport à la langue anglaise ? »

Après le coup d’État au Niger, 94 sénateurs français ont adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, publiée par le quotidien Le Figaro lundi 7 août, où ils regrettent « l’échec de l’opération Barkhane » et « l’effacement de la France » en Afrique. Les signataires, menés par les LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon, demandent au président de revoir sa stratégie.

La présence militaire française au Niger, où une partie des troupes de l’ancienne mission Barkhane avaient été relocalisées, était critiquée longtemps avant le putsch, comme ici lors d’une manifestation contre Barkhane à Niamey, le 18 septembre 2022.

« Aujourd’hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises », soulignent les sénateurs LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon dans leur lettre signée par 94 parlementaires et publiée par Le Figaro.

Avec 1 500 militaires sur place, le Niger constitue le pivot du dispositif anti-jihadiste français au Sahel depuis le départ contraint du Mali à l’été 2022, dont les soldats faisaient partie de l’opération Barkhane, qui a pris fin en novembre 2022. Mais les putschistes ont dénoncé à Niamey plusieurs accords militaires conclus avec la France, dont certains concernent notamment le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires présents dans le cadre de la lutte anti-jihadiste.

« À nos dépens, après l’échec de l’opération Barkhane, voilà les milices (du groupe russe) Wagner » (…) , déplorent MM Karoutchi, Retailleau et Cambon, respectivement premier vice-président du Sénat chargé des relations Internationales, président du groupe Les Républicains au Sénat et président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, ainsi que leurs co-signataires.

Ils appellent à remettre à plat la politique de la France en Afrique, sans pour autant faire de propositions. Pour le sénateur Les Républicains Roger Karoutchi, l’un des auteurs de cette lettre, «nous n’avons pas fait suffisamment d’efforts pour faire en sorte que la jeunesse africaine comprenne la France»: «l’échec est politique».

Mais Thomas Gassilloud, député Renaissance et président de la commission défense à l’Assemblée, reconnaît lui que les «résultats ne seront pas au rendez-vous».

TOTAL ECHEC DE LA FRANCE EN AFRIQUE

Dans son édition du 7 août, le journal allemand Der Spiegel a évoqué le coup d’État au Niger et la position de la France à l’égard de ce pays, notamment suite à la sévère mise en garde du gouvernement du Burkina Faso, selon laquelle toute intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre.

Selon le journal, suite à l’avertissement du Burkina Faso, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé hier (dimanche) qu’il suspendait son aide au développement et son soutien budgétaire à ce pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’à nouvel ordre.

Les dirigeants du coup d’État au Niger ont annoncé vendredi matin que toute intervention militaire dans ce pays serait immédiatement répondue.

Cette décision intervient quelques jours après que le Burkina Faso et le Mali ont averti que toute intervention militaire au Niger pour ramener au pouvoir le président déchu Mohamed Bazoum serait considérée comme une déclaration de guerre à l’encontre de leurs deux pays.

Voilà environ une semaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fixé aux dirigeants du coup d’État au Niger une date butoir, qui a maintenant expiré, pour permettre à Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier, de reprendre ses fonctions. La CEDEAO a averti que « dans le cas contraire, le recours à la force n’est pas à exclure ».

Les militaires nigériens ont accusé la France de chercher à intervenir militairement dans le pays.

Les relations entre la France et le Burkina Faso se sont détériorées depuis le coup d’État survenu dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en septembre 2022. La nouvelle junte militaire de Ouagadougou a tourné le dos à la politique étrangère occidentale et française. En conséquence, la coopération militaire entre le Burkina Faso et la France au Sahel a pris fin, et l’on craint maintenant que le coup d’État au Niger ne suive la même voie.

Dans ce contexte, certains analystes parlent de l’échec de la politique française envers l’Afrique sous la direction du président français, Emmanuel Macron, le journal allemand Süddeutsche Zeitung est revenu dans son rapport publié début août sur le sujet : « Au Niger, Paris perd son dernier partenaire sahélien. Il ne reste rien de la nouvelle politique que le président Macron avait en tête pour le continent ».

Selon le journal, Emmanuel Macron a annoncé vouloir changer radicalement les relations avec le continent. Dans un discours à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, fin 2017, il a promis une coopération plus intensive et surtout plus honnête avec l’Afrique, notamment une nouvelle approche pour compenser le passé colonial.

Il y a à peine deux semaines, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna s’est tenue aux côtés du président Bazoum, louant le Niger comme un partenaire important et promettant une nouvelle aide financière mais maintenant, la dernière ancre de stabilité de la France en Afrique a disparu.

Paris a annulé l’aide au développement au Niger et les dirigeants du coup d’État dans ce pays accuse la France de travailler secrètement pour restaurer l’ordre ancien, ce qui peut augmenter le risque de conflit violent dans la région.

L’AFRIQUE DU SUD ANNONCE QUE 67 PAYS SAUF LA FRANCE SONT INVITES AU SOMMET DES BRICS

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères a déclaré que 67 pays et 20 représentants d’organisations internationales ont été invités à participer au sommet des BRICS en Afrique du Sud.

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères Naledi Pandor a annoncé lundi 7 août que le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait invité un total de 67 dirigeants de pays et 20 représentants d’organisations internationales au sommet des BRICS qui se tiendra du 22 au 24 août; le président français n’y a pas été pourtant convié.

Moscou qualifiait d’inappropriée l’éventuelle présence de Macron au sommet des BRICS.

Dans un communiqué, Pandor a déclaré « Emmanuel Macron – Aucune invitation émise à cet égard », ajoutant que l’Afrique du Sud a « invité » soixante-sept dirigeants d’autres pays à assister aux réunions de « Brics Africa Outreach et Brics Plus Dialogues ». « Les Leaders couvrent tous les continents et régions du Sud global », est-il précisé dans le communiqué qui a par ailleurs souligné que « le président a également invité vingt personnalités parmi lesquelles le secrétaire général des Nations Unies, le président de la Commission de l’Union africaine, le président de la Nouvelle Banque de développement, les présidents et chefs de secrétariat des Communautés économiques régionales, les institutions financières africaines et le secrétaire général du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine et PDG de l’Agence de développement de l’Union africaine ».

l’expansion des BRICS renforcera le groupe, et le sujet sera traité lors du prochain sommet en Afrique du Sud.

« Nous pensons que, sous une forme ou une autre, l’expansion des BRICS contribuera au développement et au renforcement ultérieurs de cette organisation. La forme, l’étendue – c’est exactement ce dont nous discuterons lors du prochain sommet », a expliqué Peskov aux journalistes jeudi.

Le groupe BRICS examinera l’admission de nouvelles nations, dont l’Argentine, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, a ajouté Peskov.

« C’est un sujet [l’élargissement des BRICS] de discussion, nous ne pensons pas que nous devrions prendre de l’avance et déclarer notre position avant une discussion entre les États membres des BRICS. En tout cas, nous parlons de pays avec lesquels nous avons une interaction assez constructive dans divers domaines », a-t-il déclaré.

LA DEDOLLARISATION DE L’ECONOMIE MONDIALE SE POURSUIT SANS RELACHE. (DMITRI PESKOV)

Bien que l’introduction d’une monnaie unique BRICS soit désormais irréalisable, Peskov a déclaré que cela ne signifie pas que le sujet ne devrait pas être abordé.

« Il n’est guère possible de le mettre en œuvre, mais cela ne signifie pas qu’il n’est pas nécessaire d’en discuter. Les discussions à ce sujet, bien sûr, se poursuivront », a-t-il déclaré aux journalistes.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a déclaré, le même jour, qu’il participerait à la conférence des BRICS qui se tiendrait en Afrique du Sud.

Selon le service de presse de Luiz Inacio Lula da Silva, le président brésilien assistera également personnellement à la réunion des dirigeants des BRICS, qui se tiendra à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août.

CEDEAO COMPRADORE OU LA MAIN CACHEE DE LA FRANCE POUR DESTABILISER LE SAHEL

Alors qu’elle n’a pas fini de gérer les cas du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, trois pays en rupture de ban avec l’organisation sous régionale et l’Occident, la CEDEAO fait de nouveau et encore face à un autre coup de force cette fois-ci dans un pays où les institutions occidentales sont bien implantées, à savoir le Niger.

Les récentes décisions du club des chefs d’État de la CEDEAO contre les Autorités de la transition du Niger est une vraie forfaiture. Loin s’en faut !

Les attaques récurrentes et simultanées contre les militaires et les populations civiles dans la zone des trois frontières, notamment, ont perduré depuis plus de 8 ans et continuent de plus belle. Cette situation est un échec patent notamment de la présence de l’armée française au Mali en particulier et dans tout le Sahel en général.

Les accords de défense avec la France sont au détriment des intérêts des États (Burkina, Mali et Niger).

Le Mali, le Burkina et le Niger sont des États souverains et ont le droit régalien de choisir leurs partenaires économiques et militaires en toute responsabilité.

Les attaques tous azimuts de toutes les régions du Sahel prouvent à suffisance que les opérations successives : Serval, Barkhane et Takuba sont des échecs de la présence des forces étrangères dans le Sahel.

Le Burkina, Mali et le Niger en tant qu’États souverains se doivent de changer de paradigmes.

Ces pays à travers les autorités des différentes transitions ont décidé de prendre leur destin en main et quel que soit le prix à payer.

Les sanctions individuelles imposées aux membres des gouvernements et des organes législatifs sont des non événements.

Les restrictions sur les voyages dans la sous-région feront économiser des milliards de francs CFA aux Trésors publics du Burkina du Mali et du Niger.

Les saisies des biens et les blocages des comptes à l’étranger ne veulent absolument rien dire car aucun des dignitaires de la transition n’a des assets à l’étranger.

Les sanctions de la CEDEAO contre les autorités de la transition du Burkina, du Mali et du Niger n’ont aucun impact négatif sur ces pays, au contraire, ses sanctions sont des sources de motivations et de cohésion sociale des peuples frères du Burkina, du Mali et du Niger. Il existe actuellement une symbiose entre les peuples et ses autorités de transition.

POURQUOI UNE FIXATION SUR LES ELECTIONS ALORS QUE LE TERRORISME MASSACRE LES POPULATIONS ?

Les élections, en général, ne sont pas une fin en soi. Loin s’en faut. Les élections n’ont jamais résolu les problèmes existentiels des États africains, c’est surtout une manière, une façon légale imposée aux Africains pour choisir leurs propres bourreaux, c’est-à-dire des nouveaux colons qui continuent de perpétuer la domination de la France sur l’Afrique.

Aller aux élections dans les contextes actuels, c’est de cautionner le retour des colons. Car ces politiciens disposent toujours des milliards volés aux caisses de l’État et ces milliards seront réinvestis dans les pays occidentaux. Un cercle vicieux méticuleusement mis en place par l’Occident pour continuer à garder l’Afrique dans un état de sous-développement. En effet, ceux qui viennent aux pouvoirs par la voie dite démocratique, n’ont guère le choix que de suivre le système néocolonial, et ce, le plus souvent, au péril de sa propre vie. Sinon, c’est l’Occident qui se charge d’organiser un coup d’État. De plus, les sommes d’argent qui sont généralement débloquées pour le soi-disant développement de l’Afrique, sont immédiatement détournées et réinvesties dans les pays occidentaux, avec quelques cacahuètes qui vont dans les poches des dirigeants sous le contrôle de l’Occident.

Il est donc impératif de jeter ici et maintenant les fondements de base de la Refondation des États Africains. Toute chose qui permet un changement de paradigmes.

Dans la gestion d’une nation, il n’y a jamais eu de consensus car il y a toujours des colons qui défendent toujours les intérêts des colons blancs, c’est-à-dire les intérêts de la France.

SUR LE PLAN ECONOMIQUE

Il est temps de bannir les termes « partenaires techniques et financiers », c’est un terme dégradant et de sujétion. Aussi, l’Aide au développement n’a jamais développé un pays. Les ONG opérant en Afrique n’ont aucun impact positif sur la vie des populations. Ces ONG sont des organisations de renseignement aux services de leurs pays d’origine.

Le Burkina, la Guinée, le Mali et le Niger doivent s’unir pour créer une Organisation monétaire et économique et avoir une monnaie commune en abandonnant carrément la monnaie coloniale et de servitude : le Franc CFA et cela suppose que ces pays quittent l’UEMOA et la CEDEAO qui sont des organisations sous régionales au service de l’Occident.

Le salut et le développement de ces États résident dans le travail par la création des valeurs ajoutées. Il y a tout en Afrique, le commun du sahélien doit savoir qu’aucune nation ne viendra développer ces États à leur place.

Cette guerre contre la France ou les États-Unis consiste seulement à ce que ces Occidentaux quittent l’Afrique, mais ils ne veulent pas. Pourquoi ? À cause des intérêts économiques en Afrique que le commun des mortels ignore.

DANS SA POLITIQUE DE DESTABILISATION DU SAHEL, LA FRANCE A LE SOUTIEN DE TOUTE L’UNION EUROPEENNE

Paradoxalement, les pays voisins à ces trois États, au lieu d’aider, suivent aveuglément la France.

La France prépare des génocides dans le Sahel. Aucun jour ne se passe sans les attaques des terroristes sponsorisés par la France dans les trois pays du Sahel (Mali, Burkina Faso et le Niger).

Il est temps que les peuples du Sahel s’entraident pour bouter l’ennemi commun hors de cet espace géographique.

Aucun pays africain francophone ne figure dans le classement des 10 premières économies africaines. De surcroît, les 10 premières économies africaines ont leurs propres monnaies nationales et ne sont garanties par aucun autre pays comme le cas du fameux franc CFA (la monnaie de servitude contrôlée par la France).

La présence française en Afrique est synonyme de déstabilisation des États et une source de paupérisation croissante des populations.

La décolonisation vraie est en téléchargement et est irréversible.

LA FRANCE ; PERSONA NON GRATA AU SAHEL !

Qui se souvient encore de l’intervention de la France au Mali, en 2013, qui portait le nom de « Serval » ? Le serval est, pour ceux qui ne le connaissent pas, un félin de la faune locale malienne dont la caractéristique principale est, semble-t-il, d’uriner plusieurs fois par jour pour marquer son territoire. C’est dans ce sens qu’il fallait comprendre les motivations essentielles, mais non avouées de l’empressement de la France à intervenir dans ce pays.

La France avait mis tout le monde devant le fait accompli en lançant, le 11 janvier, ses premières frappes « chirurgicales » sur un convoi de terroristes en route pour Bamako. En fait, elle voulait marquer d’une façon indélébile ces territoires (Mali, Niger et autres pays du Sahel) qui faisaient partie, jadis, de ses colonies et qui commençaient à montrer des signes de vouloir s’émanciper de cette tutelle trop encombrante.

Il était évident que la France n’agissait pas dans cette région du monde qu’est le Sahel uniquement pour venir en aide à des États, comme l’Élysée le dit incapables d’assurer l’intégrité territoriale de leurs pays et la sécurité de leurs citoyens face à des « terroristes » de plus en plus menaçants. À vrai dire, la France ne faisait que défendre ses intérêts dans ce qui est convenu de dire son « pré-carré ».

Force est d’admettre que ce temps est bel est bien révolu. Les peuples africains sont de plus en plus conscients du fait que leurs pays respectifs sont convoités pour la richesse de leur sous-sol. Ils ne sont plus assez dupes pour croire aux histoires de « l’aide au développement » que certains pays de l’Occident leur font miroiter. Ils ont compris que la présence de forces militaires au Mali ou au Niger n’a, in fine, rien à voir avec la lutte antiterroriste, mais c’est pour assurer l’exploitation des mines d’or et d’uranium qui sont aussi convoitées par d’autres puissances émergentes.

Avec ce qu’il vient de se passer au Niger ; la France l’apprend à ses dépens. Il vient de lui être signifié, brutalement, qu’elle est, désormais, considérée comme persona non grata partout au Sahel. Peut-elle encore intervenir pour « rétablir l’ordre constitutionnel » ? Quelle opération invoquera-t-elle, cette fois-ci ?

LES EMISSIONS DES MEDIAS FRANÇAIS RFI ET FRANCE 24 ONT EGALEMENT ETE SUSPENDUES AU NIGER, QUELQUES MOIS APRES LEUR SUSPENSION AU BURKINA FASO ET AU MALI.

La diplomatie française a dénoncé cette démarche tout en omettant le fait, que la France a elle-même suspendu plusieurs médias, notamment russes comme Sputnik et RT France.

Les nouvelles autorités militaires du Niger ont suspendu la diffusion de la station RFI en FM et de la chaîne de télévision France 24 sur tout le territoire.

Ces mêmes médias avaient précédemment été suspendus au Mali, en mars 2022, et au Burkina Faso, en mars dernier, pour avoir diffusé de fausses informations non seulement dans le but d’instaurer la panique au sein des populations, de dénigrer l’armée nationale de ces pays et également créer des divisions au sein de ces pays.

AU NIGER, LES NOUVELLES AUTORITES ONT FERME LES FRONTIERES DU PAYS, IMPOSE UN COUVRE-FEU, SUSPENDU LA CONSTITUTION ET INTERDIT LES ACTIVITES POLITIQUES.

Depuis le coup de force, la population nigérienne descend dans les rues pour montrer leur soutien aux nouvelles Autorités. Les manifestants protestent également contre la présence de troupes étrangères sur leur sol, à savoir un important contingent américain et une base aérienne française. Dans la nuit du 1er au 2 août, les nouvelles autorités ont rouvert les frontières nationales.

Les nouvelles autorités nigériennes ont annoncé, le jeudi 3 août dernier, qu’ils dénonçaient « les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense » avec Paris. Des accords militaires conclus avec la France, qui concernent notamment le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires prétendument présents dans le cadre de lutte contre le terrorisme.

« Face à l’attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation » au Niger, « le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, militaires au pouvoir), décide de dénoncer les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec cet État », a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, membre du CNSP.

Comble de ridicule ! La France a réagi, le vendredi 4 août dernier, à la dénonciation au sujet des accords de coopération militaire entre les deux pays, en soulignant que « seules les autorités nigériennes légitimes » étaient en mesure de les rompre.

Par ailleurs, les ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo ont été démis de leurs fonctions par les nouvelles autorités.

De plus, pour certains experts, l’intervention militaire prévue au Niger dans les prochains jours, annoncée par la CEDEAO et appuyée par la France et les États-Unis, serait juste un coup de bluff. Elle est impossible pour les principales raisons suivantes :

Il semble évident que cette intervention militaire est très complexe à concevoir en si peu de temps et à exécuter. En effet, l’armée pourrait être confrontée à 6 armées notamment celles du Niger, du Mali, du Burkina, de la Mauritanie, de la Guinée et aussi de l’Algérie. Ces pays considèrent qu’une déstabilisation du Niger est une menace pour la sécurité dans le Sahel, à l’instar de l’intervention militaire en Libye.

Par ailleurs, les espaces aériens nigériens sont fermés aux pays de la CEDEAO, actuellement ennemis du Niger.

Enfin, cette intervention semble ne pas avoir eu les temps de réflexion et de préparation nécessaires pour pouvoir avoir lieu dans un proche avenir. Ci-dessous quelques questions auxquelles la CEDEAO doit avoir des réponses claires : quelles sont les armées participantes ? Seul le Sénégal pour le moment a annoncé officiellement sa participation ; ses forces se sont-elles entraînées ? L’évaluation des 6 forces ennemies et de leur stratégie a-t-elle été faite ? La stratégie d’intervention a-t-elle été définie et adoptée ? Quels sont les besoins en armements et les délais de livraison ; les coûts et le budget ? Quelle est la durée de l’intervention ? Les risques ont-ils été bien évalués et les mesures d’atténuation bien définies ? Si les 6 pays alliés attaquent, en représailles, les pays participants à la guerre, que fera la CEDEAO à ce moment-là ?

La première réunion des États-majors de la CEDEAO a eu lieu seulement hier. Selon certains experts une telle opération, du fait de sa complexité, nécessite plusieurs mois de préparation préalables. L’OTAN qui a un bureau à la CEDEAO apportera certainement un appui. Mais est-ce que cet appui sera suffisant ?

Le Sénat nigérian n’a pas approuvé la participation du Nigeria à cette opération jugée coûteuse et inappropriée.

Et le Niger et le Nigeria partagent le même peuple : les haoussas. Par ailleurs, les autres pays membres de la CEDEAO ont-ils été autorisés par leurs pouvoirs législatifs à participer à cette guerre éventuelle ?

Il semble que cette intervention militaire pourrait déboucher sur un embrasement et une déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel avec des effets négatifs plus importants que la déstabilisation de la Libye par l’OTAN. Mais n’est-ce pas ce que cherchent justement des pays comme la France et les États-Unis ?

Dans cette affaire, la CEDEAO perdra définitivement sa crédibilité avec des risques d’implosion de la CEDEAO et de l’UEMOA et la BCEAO.

La France, les 1500 militaires français et les autres forces otaniennes seront probablement chassés de leur dernier refuge nigérien rapidement. Et les Nigériens, désormais libres, assureront la sécurité de leurs pays avec les partenaires de leur choix, prendront le contrôle de leur destin politique et économique comme tout État normal, souverain et intègre.

« C’est la fin du néo-colonialisme français et la défaite totale de la stratégie de Macron au Sahel. Le coup d’État au Niger marquerait ainsi la fin de l’opération militaire française « Barkhane » au Sahel, en grande partie un échec en raison d’un manque de ressources et surtout d’un sentiment néocolonialiste sous-jacent.


La prise du pouvoir par les militaires au Niger est, selon de nombreux analystes, « un coup à l’Occident » pour se désengager de la vision occidentale et c’est une tendance palpable dans tous les pays du Sahel. »


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