LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 04 08/
« le virus va accélérer le déclin de l’Occident (…) La déconfiture de l’Italie, de l’Espagne, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Belgique ou des États-Unis face à la pandémie, ainsi que l’incapacité de l’Union européenne à adopter une politique solide pour faire face à la crise du coronavirus, ont plongé ces dernières semaines le monde entier dans la stupéfaction »
– la Libre Belgique (30 mars 2020).
Il y a un siècle, un philosophre allemand, Oswald Spengler (1), annonçait « le déclin de l’Occident ». Son œuvre majeure, ce « Déclin de l’Occident » (2), rédigée avant la Première Guerre mondiale mais dont la première partie ne fut publiée qu’en 1918, lui valut « une célébrité mondiale ». En Allemagne, il devint l’un des auteurs phares de la « révolution conservatrice » (3) qui s’opposa à la République de Weimar. Et fut un allié de la Russie soviétique (4) (5).
« L’EUROPE EST DEVENUE LE NOUVEAU TIERS-MONDE »
(MICHEL ONFRAY)
Un siècle plus tard, au temps du Coronavirus, un autre philosophe, français ce lui là, Michel Onfray, annonce la chute du Premier monde, tiers-mondisé, que j’analysais il y a déjà un mois (6). « Le philosophe dénonce l’impéritie et le cynisme de nos gouvernants face à la pandémie », pour ‘Le point’. Et annonce comment « la pandémie de coronavirus va précipiter l’effondrement de la civilisation judéo-chrétienne qu’il a étudiée ».
Pour d’autres raisons, géopolitiques et géoidéologiques, je partage ce constat de la chute du Premier monde. Je suis idéologiquement un adversaire du Bloc américano-occidental, qui n’est pas une « civilisation » mais « l’aire de distribution de Coca-Cola (dixit Jean Thiriart). Et géopolitiquement, je suis un partisan déterminé de l’Axe Eurasie-Afrique, dont l’émergence comme super-puissance mondiale repose sur la destruction de cet occident américanisé. Comme l’émergence de Rome se fit jadis sur la destruction de Carthage. C’est la IVe Guerre punique ! (7)
J’ai développé dans deux analyses pour ‘Afrique Média’ cette thèse de la « chute du premier monde » :
* Voir sur LUC-MICHEL-TV/
LE MERITE PANAFRICAIN 2020 03 20 :
GEOPOLITIQUE DU CORONAVIRUS.
LA CHUTE DU « PREMIER MONDE »
* Et sur LUC-MICHEL-TV/
LE DEBAT PANAFRICAIN 2020 04 05 :
CORONAVIRUS. L’EFFONDREMENT OCCIDENTAL CONTINUE
La chute du “Premier Monde” continue avec l’effondrement des systèmes hospitaliers européens et anglo-saxons (ceux de Jonhson, héritier de Thatcher, et de Trump légataire de Reagan, la crise du coronavirus c’est le constat de faillite de l’ultra-libéralisme et ce n’est pas un hasard si ses deux leaders anglo-saxons font face à une catastrophe sanitaire). Après l’Italie et l’Espagne, c’est le système hospitalier français qui s’effondre. En attendant le belge et l’Américain. Saturation des lits, abandon des malades des autres pathologies, choix de ceux qu’on laisse mourir, seniors abandonnés dans des homes transformés en mouroirs. Le coupable c’est l’ultra-liberalisme depuis plusieurs décennies. Ils ont préféré leurs profits à nos vies !
# SYMBOLE DE LA « CHUTE DU PREMIER MONDE » :
LES MEDECINES CHINOISES ET CUBAINES SUR LES FRONTS DE LA PANDEMIE ET L’ARMEE RUSSE EN ITALIE
Ce sont les médecins cubains et chinois – ceux du Tiers-Monde – qui sont sur tous les fronts de la Pandémie. Et notamment en Italie, le mêmes qui étaient il y a peu en Afrique. Et l’Armée russe, qui porte les étoiles rouges et les drapeaux rouges de l’Armée soviétique – celle du Second Monde – qui est en mission humanitaire toujours en Italie, épicentre de la Pandémie en Europe occidentale …
« CORONAVIRUS: CUBA ENVOIE DES MEDECINS AYANT COMBATTU LA FIEVRE EBOLA EN ITALIE » (AFP CE 22 MARS)
« Cuba a dépêché une équipe de 52 médecins et infirmiers en Lombardie afin d’aider le pays européen le plus meurtri dans sa lutte contre le coronavirus » ! Des médecins cubains qui allaient jadis en Afrique …
* Voir sur LUC-MICHEL-TV :
PCN-TV/ PANDEMIE DU CORONAVIRUS:
LES MEDECINS CUBAINS AU SECOURS DE L’ITALIE
(2 AVRIL 2020)
La destination de cette équipe arrivée fin mars en Italie est la région de Lombardie, la plus touchée par le coronavirus. En un mois, 4.825 personnes (bilan fin mars, il s’est encore alourdi depuis) sont mortes en Italie en raison de cette pandémie. L’équipe composée de 36 médecins, 15 infirmiers et un administrateur, «est prête à travailler sans relâche pour soigner et affronter l’épidémie de Covid-19 en collaboration avec les professionnels de la santé» d’Italie, a déclaré son chef, Carlos Ricardo Perez. Trente des membres de cette équipe ont lutté contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014 à l’appel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a ajouté le chef de l’équipe lors d’une cérémonie avant leur départ de La Havane.
Avec des revenus de 6,3 milliards de dollars en 2018, l’exportation de services médicaux, en plus du tourisme, est l’un des moteurs de l’économie cubaine, selon les chiffres officiels.
UNE BASE MILITAIRE RUSSE NBCR EN ITALIE !
« Les USA sont en état de choc : l’arrivée des convois militaires russes en pleine Italie, pays transformé en une base nucléaire US grandeur nature, a littéralement choqué le monde atlantiste et avec à leur tête les Américains. Que les Italiens hissent décrochent le drapeau de l’US pour le remplacer celui de la Chine, cela est une chose mais qu’ils ouvrent les portes de leurs pays à une véritable base militaire russe spécialisée dans des guerres chimiques, microbiologiques, c’en est une autre », commentait ‘Pars Today’ ce 25 mars. « Peu importe si avec déjà environ 5.500 décès sur les 60.000 cas confirmés, l’Italie a du mal à juguler la crise et avec tout le cri du cœur des autorités italiennes auprès de ces voisins d’Europe et de son allié US, aucun geste n’est fait en leur direction. Il ne fallait pas qu’elle appelle à la rescousse la Russie ou encore la Chine dont l’aide à Rome est toujours bloquée par la France, l’Allemagne et la Hongrie, tandis que la Pologne fait tout son possible pour obstruer le couloir établi par les forces aérospatiales russes vers l’Italie. Les avions de combat de l’OTAN ne sont pas non plus étrangers à cet état de fats, multipliant, à l’instigation des Etats-Unis, les tentatives d’interception d’avions-cargos russes ».
A peine quelques heures après l’arrivée des avions russes en Italie, celle-ci a été sommée d’envoyer en Crimée sa frégate lance-missiles « Virginio Fasan » équipée de missiles. Ce geste peu aimable s’ajoute au refus de l’Italie de lever les sanctions contre la Russie. Ceci étant, la Russie tout comme la Chine a bel et bien marqué une véritable percée en réussissant à faire parader ses convois militaires entre Rome et Bergame. Pour la Russie, la crise connue sous le nom de la maladie pandémique de la Covid-19 est comme une guerre biologique et chimique. L’envoi de troupes russes spécialisées dans la lutte contre les NBCR (nucléaires, biologiques, chimiques et radiologiques) en Italie sous le commandement d’un major-général indique l’extrême importance que Moscou attache à ces menaces. Mais aussi le fait que la Russie tout comme la Chine sait parfaitement tourner les menaces en occasion.
« D’où les agissements inquiets des Etats-Unis et leurs pressions sur l’Italie de répondre la bonté russe par la méfiance. Mais jusqu’où pourrait aller l’Amérique? Si comme le prédisent les analystes, l’épidémie perdure, les USA n’auront pas trop de chance face à l’axe sino-russe », conclait l’agence iranienne.
NOTES ET RENVOIS :
(1) Oswald Spengler (1880-1936) est un philosophe allemand. Avec la défaite allemande de 1918, Spengler se pose en adversaire décidé de la démocratie petite-bourgeoise, celle de la République de Weimar. En tant qu’écrivain politique, il expose ses thèses dans des manifestes intitulés « Prussianité et socialisme » (1919) ou « La Régénération de l’Empire allemand » (1924). Spengler appelle de ses vœux une dictature qui mettra un terme à la République de Weimar, et qui affrontera avec succès les grands défis de la politique intérieure et de la politique étrangère, notamment à l’« ère de la guerre d’anéantissement » (cfr. Le Déclin de l’Occident). De ce point de vue, Hitler ne lui paraît pas réunir les qualités requises : l’attitude de Spengler est claire, il ne rejette tout ensemble la République de Weimar et le régime des chemises brunes.
L’œuvre de Spengler est bâtie autour d’une vision formaliste du monde en tant qu’histoire, vision qu’il explore dans ses écrits poétiques, avant qu’elle se constitue en théorie philosophique dans Le Déclin de l’Occident. Ses thèses récurrentes sont la stérilité du XXe siècle, qui implique pour l’homme occidental le devoir de préserver la culture fertile des générations qui l’ont précédé, la confirmation par les tensions politiques internationales qu’une « ère de la guerre d’anéantissement » est en cours, dans laquelle le « regard sur les cultures du passé » permettra seul de trouver la voie du salut. En cela, Spengler se réclame de la pensée de Goethe. Si l’on voit en Spengler un penseur de l’historicisme, cependant il ne s’intéresse qu’à la forme globale d’une culture, jamais à ses manifestations individuelles. L’appréciation qu’il fait lui-même de sa thèse, quoique inspirée de Kant, est significative : « Dans ce livre, une révolution copernicienne dans le champ historique remet un système (comme celui de Ptolémée) en place, dans lequel ni l’Antiquité, ni l’histoire occidentale, ni celle du monde indien ou de Babylone n’occupent une place particulière. » Inspirées par sa vision de l’Histoire, paraîtront des tragédies sur la mutation des cultures en civilisations, un roman sur la Civilisation, et son unique essai historique, Le Déclin de l’Occident. Esquisse d’une morphologie de l’histoire universelle, qui parut en deux volumes; cette œuvre fut critiquée à plusieurs reprises par des philosophes en lutte contre l’historicisme comme Martin Heidegger.
Ce dernier ouvrage, dont l’actualité était certaine, connut un grand succès au moment de sa parution. Les intellectuels contemporains de Spengler laissent presque tous entendre qu’ils l’ont lu ; mais cette synthèse de l’histoire du monde (qui inspirera l’américain Huntington et sa théorie du « choc des civilisations ») où l’on voit huit civilisations-monades naître, s’épanouir et se flétrir « comme des fleurs dans une prairie », chacune en l’espace d’un millénaire, avait peu de chances de captiver les historiens eux-mêmes, car elle reposait sur un modèle comparatiste entièrement nouveau pour l’étude des sociétés humaines. Pour la plupart des historiens, cette représentation de l’histoire n’était pas scientifique en ce sens que ce modèle comparatiste se fondait uniquement sur l’analogie, sans autre règle logique de comparaison.
(2) Le Déclin de l’Occident est une œuvre de synthèse historique qui rassemble tout à la fois l’économie politique et la politique, les sciences et les mathématiques, les arts plastiques et la musique. Cet ouvrage se présente comme « une application aux phénomènes culturels de la méthode morphologique qu’avait élaborée Goethe pour les sciences naturelles » et qui consiste « dans le fait de dériver les phénomènes » à partir d’un « phénomène primitif unique ».
(3) Cfr mon essai de 1992, Luc MICHEL, L’ALTERNATIVE NATIONAL-COMMUNISTE, MYTHES ET REALITES DU NATIONAL-BOLCHEVISME 1918-1993 (Editions Machiavel, Bruxelles, 2e édition, 1995. Traductions en Anglais, Italien, Espagnol et Portuguais). Où j’aborde cette « Révolution conservatrice » qui débordait sur sa droite le National-Bolchevisme allemand (1918-1945). A noter qu’il existe un cousin idéologique, le National-Bolchevisme russe (né en 1905 à l’extrême-gauche – fraction ‘V PERIOD’ – du Parti Bolchevique de Lenine) …
(4) Spengler a un regard favorable sur la Russie. Afin d’en finir avec un libéralisme occidental honni et avec le traité de Versailles, Spengler comptait avant tout sur une alliance avec la « Russie », c’est-à-dire avec l’Union des républiques socialistes soviétiques ; et en cela, il est un représentant typique du courant conservateur des années 1920, qui débordait sur sa droite le « national-Bolchevisme ». L’Allemagne, selon lui, doit devenir à sa manière anti-libérale et antidémocratique : « J’ai jusqu’à présent passé la Russie sous silence ; c’était intentionnel, car il ne s’agit pas là de deux peuples, mais de deux mondes. Les Russes ne sont certainement pas un peuple, comme peuvent l’être les Allemands et les Anglais, ils représentent le potentiel de plusieurs peuples à venir, tout comme l’étaient les Germains de la période carolingienne. La Russie est la promesse d’une culture du Futur, alors que l’ombre du crépuscule assombrit peu à peu l’Occident. On ne saurait trop insister sur le fossé qui sépare l’esprit russe de l’esprit occidental. Aussi marqués que soient les antagonismes spirituels, religieux, politiques ou économiques entre Anglais, Allemands, Américains et Français, tous ces peuples n’en forment pas moins un monde clos face à la Russie ».
(5) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
L’ORIENTATION A L’EST OU LA TENTATION DE LA GEOPOLITIQUE ALLEMANDE DEPUIS PRES D’UN SIÈCLE
Et Voir sur PCN-TV/
Emission complète « Reportage »
L’ALLEMAGNE RENFORCE SES LIENS AVEC L’ASIE
(6) Cfr. GEOPOLITIQUE DU CORONAVIRUS (IV):
COMMENT LA PANDEMIE PROVOQUE LA CHUTE ET LA ‘TIERS-MONDISATION’ DU PREMIER MONDE OCCIDENTAL !?
(7) Le conflit de Rome contre Carthage, de la puissance continentale contre la puissance maritime, le thalassocratie, est classique, fondamental en Géopolitique !
Les trois guerres puniques opposèrent durant près d’un siècle la Rome antique et Carthage (civilisation punique et pas « africaine », les africains sont ses voisins numides, alliés de Rome). La cause initiale des guerres puniques fut le heurt des deux empires en Sicile, qui était en partie contrôlée par les Carthaginois. Au début de la première guerre punique, Carthage avait formé un vaste empire maritime (thalassocratie) et dominait la mer Méditerranée, alors que Rome avait conquis l’Italie péninsulaire (puissance continentale). À la fin de la troisième guerre punique, Rome parvint à conquérir les territoires carthaginois et à détruire Carthage, devenant ainsi la plus grande puissance de la Méditerranée.
(Sources : Press TV – Afrique Média – La Libre Belgique – Le Point – AFP – Pars Today –EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
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