LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 03 19/

Deux front demeurent en Syrie, occupés par des forces étrangères, en violation des Lois internationales : la région d’Idleb, dans le nord-ouest, qui représente l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle sous protection turque, et l’Euphrate et ses champs pétroliers…

* Voir la Partie I sur :
Guerre en Syrie.
Le gouvernement Assad légitime l’emporte malgré dix ans d’agression impérialiste
sur http://www.lucmichel.net/2020/03/15/luc-michels-geopolitical-daily-guerre-en-syrie-le-gouvernement-assad-legitime-lemporte-malgre-dix-ans-dagression-imperialiste/

# PARTIE I
LE VIEUX FANTASME DE LA PARTITION DE LA SYRIE

Contrairement à ce qu’affirment ad nauseam les médias de l ‘OTAN, comme l’AFP, et aux rêves de partition de la Syrie de certains experts occidentaux, Idleb ne sera pas « la dernière bataille ».

LA PARTITION :
UN VIEUX REVE AMERICAIN, PARTAGE PAR PARIS

La partition est un vieux rêve américain, partagé par Paris. Déjà en novembre 2017, Le Figaro écrivait : « Dans l’immensité du désert, entre champs pétroliers et sites mésopotamiens dominant l’Euphrate, se joue une grande partie de l’avenir de la Syrie. Le pays, ravagé par sept ans de guerre, restera-t-il uni en un seul bloc au fur et à mesure que Damas regagne du terrain sur Daech? Ou sera-t-il, lorsque les armes se seront tues, amputé de territoires tenus aujourd’hui par les forces kurdes pro-américaines dans le nord-est du pays ? ».

LA BALMKANISATION SUR TROIS ‘SYRIE’

Dans une autre analyse, en 2018, l’expert français Francis Balanche exposait le même rêve : « Les tracés à l’intérieur de la Syrie apparaissent renouvelés. Moins qu’un territoire découpé entre zones fidèles au pouvoir central et zones rebelles, la nouvelle carte de Syrie apparaît davantage comme un équilibre certes précaire entre trois zones d’influence: celle de Damas, soutenu par Moscou et Téhéran ; au Nord, celle d’Idlib et ses environs, contrôlée par les Turcs ; celle des Kurdes parrainés par les Américains à l’Est ». Cartes à l’appui, Le Figaro retraçait les deux dernières années de guerre contre-insurrectionelle qui avaient abouti à cette nouvelle configuration territoriale : « Les tracés à l’intérieur de la Syrie apparaissent renouvelés. Moins qu’un territoire découpé entre zones fidèles au pouvoir central et zones rebelles, la nouvelle carte de Syrie apparaît davantage comme un équilibre certes précaire entre trois zones d’influence: celle de Damas, soutenu par Moscou et Téhéran ; au Nord, celle d’Idlib et ses environs, contrôlée par les Turcs ; celle des Kurdes parrainés par les Américains à l’Est ».

Une carte syrienne Refusée par Damas et Moscou !
Toujours est-il que Damas appelle depuis 2017, ensuite après Idleb à reprendre le contrôle de ses champs pétroliers sur l’Euphrate, jadis pris par Daech, et qui sont aujourd’hui sous occupation américaine (avec ses supplétifs kurdes et français) en violation des Lois internationales. Moscou insiste de son côté sut le respect de l’intégrité territoriale de l’Etat syrien …

# PARTIE II
D’UNE BATAILLE A L’AUTRE :
DE IDLEB A HASSAKE ET A DEIR EZ-ZOR

Alors que la Syrie est entrée dans sa dixième année de guerre, « la monumentale défaite militaire de l’armée turque et otanienne à Idlib, irrémédiable après la chute de Saraqib qui n’a pu tenir que quelques heures face à l’assaut fulgurant de l’armée syrienne et du Hezbollah, aurait visiblement poussé les Américains à agir, eux-mêmes et l’envoi de troupes et d’armements massifs américains depuis le nord de l’Irak vers l’est de l’Euphrate, soit à Hassaké et à Deir ez-Zor, est à comprendre en ce sens », commente Pars Today ce jour.

LA PROCHAINE CONFRONTATIOIN SUR LA LIGNE HASSAKE – DEIR EZ-ROR

L’armée syrienne y déclenchera sa prochaine offensive, affirment les médias syriens et iraniens ! À Hassaké, est la base aérienne russe de Qamichli avec ses S-400 « qui gêne les occidentaux », tout comme la base aérienne de Hmeimim ou encore la base navale russe à Tartous.

QUELLE EST LA SITUATION SUR CETTE LIGNE ?

En Syrie, fin 2017, est lancée « la bataille de l’or noir », qui « fait rage entre Washington et Moscou ». Le 2 novembre 2017, la reprise de Deir Ezzor emarque la fin d’un siège de trois ans. La ville de Deir Ezzor, est située « de part et d’autre de l’Euphrate, non loin de la frontière irakienne ». L’est de la ville était tenu alors « par Daech, qui contrôlait également les campagnes environnantes ». Les forces de Damas se trouvaient ainsi enclavées « dans l’ouest de la ville, défendant âprement l’aéroport pour pouvoir s’approvisionner en nourritures et en hommes. Le 5 septembre, les forces syriennes brisent le blocus imposé par Daech et rejoignent l’ouest de la ville, puis, le 2 novembre, reprennent l’est, après avoir franchi l’Euphrate. Un coup supplémentaire pour l’État islamique, déjà défait à Raqqa ».

« Face à cette avancée de l’Armée syrienne à Deir Ezzor, les FDS, encouragés par Washington, décident d’aller plus loin au Sud pour reprendre le contrôle de l’intégralité de la Syrie à l’Est de l’Euphrate ». « Cette répartition de l’Est syrien a fait l’objet d’un accord entre la Russie et les États-Unis. Le régime de Damas manquait d’hommes pour aller plus loin et espère récupérer cette partie de la Syrie ultérieurement, après des négociations politiques avec les Kurdes », précise Fabrice Balanche. Mais pour Damas , cela a toujours été une situation provisoire …

MALGRE OU A CAUSE DE LA TREVE INOPERANTE, DAMAS DECIDE A EN FINIR A IDLEB

« L’armée syrienne est prête à relancer ses opérations dans la province d’Idlib », a annoncé le gouverneur adjoint de cette province du Nord syrien. Mohammed Fadi al-Saadoun a déclaré, ce mercredi 18 mars, que « l’autoroute internationale Lattaquié-Alep, dites M-4, sera rouverte lors des opérations militaires de l’armée syrienne, secondées par la Russie ». « La Turquie et les terroristes qu’elle soutient ne respecteraient pas l’accord de cessez-le-feu tout comme ils n’ont pas respecté les derniers accords », a indiqué le gouverneur adjoint d’Idlib. Interrogé pour savoir si la Turquie est impliquée dans la violation des accords de Moscou sur Idlib, Mohammed Fadi al-Saadoun a répondu : « Il existe deux possibilités ; il se peut qu’Ankara pousse indirectement les terroristes à violer la trêve ou bien la Turquie n’est pas en mesure de bien jouer son rôle de garant. Dans tous les deux cas, il faut confier cette affaire à l’armée syrienne pour qu’elle fasse respecter l’accord via une opération militaire ». Le responsable syrien a ensuite ajouté qu’il existait d’informations authentiques montrant que les terroristes du Front al-Nosra avaient obligé des habitants d’entraver les patrouilles dans cette autoroute internationale.

« La Russie avait demandé à la Turquie d’évacuer l’autoroute M-4 jusqu’au 15 mars et elle avait déclaré qu’au cas où Ankara refuserait de le faire, cette autoroute serait libérée par une opération militaire », a-t-il souligné. « L’échéance a été prolongée et l’armée syrienne s’attend à ce que la Turquie remplisse ses engagements, mais je pense que l’autoroute sera finalement libérée par une opération militaire car Erdogan et les terroristes ne tiendront pas leurs promesses », a déclaré Mohammed Fadi al-Saadoun. Il a ajouté que de nombreux habitants d’Idlib avaient jusqu’ici demandé à l’armée syrienne, via les réseaux sociaux, de les sauver des mains des terroristes.

Les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, ont trouvé, il y a presque deux semaines, à Moscou, un accord prévoyant la fin des opérations militaires à Idlib. L’accord permet des patrouilles conjointes destinées à superviser la situation dans la zone de désescalade, mais les éléments terroristes pro-turcs les empêchent la plupart du temps.

Alors que sur l’autoroute M4 les actes de sabotage des terroristes pro-Ankara se multiplient et que ces derniers vont désormais jusqu’à mettre à prix la tête des journalistes et militaires russes (Pars Today), en affirmant « être prêts à verser jusqu’à 100 000 dollars à quiconque saurait leur en ramener mort ou vivant », Londres s’implique à fond dans un nouveau tour de force qui devrait en tout logique s’engager très prochainement à Idlib. Il y a trois jours, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace pénétrait clandestinement avec son homologue turc dans l’enclave d’Idlib pour « superviser les moyens militaires mis en place par les deux pays pour défendre les terroristes ». Ceci rappelant que derrière la Turquie il y a l’OTAN !

UNE FOIS IDLEB LIBÉRÉE, LE CAP SERA MIS SUR DEIR EZZOR

Interrogé par l’agence de presse iranienne Tasnim News, Haitham Khalil, expert militaire syrien et général de brigade à la retraite, a mis l’accent sur « l’importance de l’avancée de l’armée syrienne dans la banlieue sud-ouest d’Alep malgré les menaces des groupes armés au nord de la ville ». Les troupes syriennes ont réussi à récupérer la ville stratégique de Khan Touman et progressent vers le district d’al-Rashidin surplombant la route internationale Damas-Alep et ont pris la ville stratégique de Saraqeb au sud-ouest d’Idlib. L’armée syrienne a repris le contrôle de « la route internationale qui traversait les zones dominées par les terroristes, note Haitham Khalil ». Saraqeb était « considérée comme le bastion des groupes armés et située à environ 20 kilomètres de la route internationale Damas-Alep ». « La mainmise de l’armée syrienne sur la route internationale signifie le ralliement des forces progressant de l’ouest et du sud d’Alep aux forces venant du sud-ouest de la ville d’Idlib vers le nord ». Cela permet donc « le démantèlement de nombreux groupes armés concentrés dans les villages aux deux extrémités de la route internationale ».

Par ailleurs, l’expert syrien a aussi souligné « l’importance de la libération de la ville de Maarat al-Noomane dans la banlieue sud d’Idlib ». « Maarat al-Nouman constitue le point d’appui des groupes terroristes (…) Ces derniers ont déjà commencé à se replier au nord d’Idlib », a-t-il expliqué. « L’armée syrienne s’efforcera de nettoyer la région sud pour avancer dans les profondeurs de la province d’Idlib ». Il a estimé que « les terroristes s’enfuiront vers la frontière avec la Turquie au nord : « Mais la Turquie a fermé sa frontière, ils seront donc, je pense, confrontés au reste des habitants du nord d’Idlib et de Jisr al-Choughour. Dans cette situation, à mon avis, ce sera l’occasion pour le gouvernement syrien de régulariser la situation des personnes qui ont été utilisées comme bouclier humain par les terroristes ».

« La prochaine étape des opérations de l’armée syrienne consistera à nettoyer la rive occidentale de l’Euphrate, les zones s’étendant de Jarablus à Afrine qui sont occupées par le groupe terroriste appelé Armee syrienne libre (ASL). La vérité est qu’il n’existe pas de groupes armés à proprement parler, car il s’agit d’éléments soutenus et commandités par la Turquie », a indiqué le général Khalil.

Après la fin de la bataille d’Idlib, l’armée syrienne passera à l’est de l’Euphrate où sont présentes les troupes de la coalition à savoir américaines, françaises et kurdes. « Après que les Américains se sont retirés de l’ouest de l’Euphrate, les forces kurdes ont réalisé qu’ils ne pouvaient plus leur faire confiance. Les États-Unis ne cherchaient qu’à exploiter les puits de pétrole syriens. Je crois que les Kurdes vont finir par négocier avec le gouvernement syrien et retourner dans le giron de la mère patrie », a conclu le général Khalil.

# PARTIE III
L’AUTRE BATAILLE :
POUR LA DOMINATION DU CIEL SYRIEN

Selon certains dires concrnant ces « moyens militaires » britanniques, il s’agirait des missiles antiaériens que l’axe US/OTAN s’apprête à activer contre une armée de l’air syrienne qui travaille très rapidement à optimiser non seulement ses Sukhoi, mais aussi ses bombardiers stratégiques MiG. Une récente information communiquée par les sources militaires faisait même état « d’une armée de l’air syrienne ayant remis en l’état des intercepteurs MiG-25PDS, une véritable mastodonte du ciel que la Syrie entend employer contre les batteries de missiles qu’Américains, Turcs et Britanniques auraient déployées à Idlib, en attendant qu’un incident, comme en ont bien le secret les terroristes pro-Ankara, mette définitivement fin à la trêve Ankara-Moscou ».

LA CHASSE SYRIENNE S’APPRÊTE À « EN FAIRE BAVER » LES US/OTAN !

C’est dans cette perspective que les sources russes ont laisser fuité ce mercredi 18 mars une information dévoilant quelques-uns des secrets que contient en elle, cette base aérienne russe à Qamichli. En effet, depuis novembre 2019, la Russie travaille à ce que cette base, plantée sur les frontières turques à l’extrême nord de la pétrolifère Hassaké, soit à quelques kilomètres des frontières du nord irakien, « devienne une méga surprise pour les USA et leurs supplétifs au sein de l’OTAN », surtout que la situation ni guerre ni paix à Idlib ne semble pas pouvoir trop durer. A rebours des informations précédemment communiquées, la base aérienne russe n’abrite pas uniquement des hélicoptères. Des images satellites diffusées par des sources militaires russes montrent qu’il y en a « tout un arsenal aérien propre à mener de durs combats dans les parages : des systèmes de défense aérienne modernes Pantsir-S, capables de repousser non seulement les frappes aériennes, mais également les attaques de missiles de croisière; des systèmes de défense aérienne Tor-M2, des hélicoptères, mais aussi autant sinon plus des avions d’attaque Su-25 et des avions de transport militaire Il-76 et tout ceci préservé par les forces spéciales russes ».

C’est ce que révèle le site russe Avia.pro, faisant état « de la découverte par image satellitaire d’une grande base aérienne militaire russe en cours de construction en Syrie ». Vu l’emplacement hautement stratégique de cette base, incluse entre la Turquie, la Syrie, l’Irak, les observateurs estiment que » la chape antimissile russe couvre non seulement la Syrie orientale mais encore l’ouest de l’Irak ».

UNE OFFENSIVE ANTI-US ET ANTI-OTAN SE PRÉPARE-T-ELLE SUR LA RIVE EST DE L’EUPHRATE?

Mercredi 18 mars, Al-Masdar News faisait état de « l’arrivée d’un énorme convoi militaire russe dans le nord est de la Syrie » et affirmait « savoir que le personnel et le matériel à bord avaient pour mission de garantir le passage sûr des patrouilles militaires russes régulièrement harcelées et menacées par les États-Unis et les terroristes qaïdistes : le convoi sera réparti entre Hassaké, Raqqa et Tell Tamar, en prélude à ce qui ressemble à un nouveau front Résistance-Russie vs USA-OTAN.

En effet, alors même que les évolutions s’accélèrent au nord est, un peu plus au sud à Deir ez Zor et à Homs, l’Axe de la Résistance, elle aussi, renforce son action. « Les frontières syro-irakiennes ont été le théâtre d’un retrait de troupes US au niveau du passage frontalier Qaëm/Abou Kamal tandis que les supplétifs de l’armée US liés à la milice daechiste de Maghaweir al-Thura, ont lancé une attaque à grande échelle contre l’est de Homs avant d’être puissamment repoussée par l’armée syrienne et ses alliés de la Résistance ». Selon le quotidien syrien Al-Watan, « les terroristes ont pris pour cible la banlieue de la ville d’al-Soukhna, à l’est de Homs, la station de pompage T-3 ainsi que l’autoroute stratégique M-20 qui relie Homs à la province de Deir ez-Zor, l’objectif étant visiblement de couper tout lien entre Deir ez-Zor et le cœur stratégique de la Résistance à savoir Homs où l’aéroport T4 est l’un des principaux sites de la DCA syro-russe ».

PREMIERS EXERCICES AÉRIENS SYRIE/IRAN/RUSSIE À DEIR EZ-ZOR

Le trio Iran/Russie/Syrie tient sa première manœuvre militaire conjointe à Deir ez-Zor, en réponse « à l’effort américain censé briser la DCA syrienne dans la Syrie orientale continue surtout qu’une double frappe au drone de la Résistance datée du début mars a pris de court les USA qui croient pouvoir définitivement rester à Al-Tanf. L’axe de la Résistance et la Russie pourraient ouvrir dans les prochains jours un double front à Hassaké et à Deir ez-Zor. Après tout c’est de façon synergique que M4 et M5 ont été libérées, la première par la Syrie et la Russie et la seconde par la Syrie et le Hezbollah « .

(Sources : Al Watan – Al-Masdar News – Tasnim News – Avia-pro – Interfax – Pars Today – Syria Committees Website -EODE Think Tank)

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

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