EODE/ 2019 05 30/
Analyses et Revues de Presse/
Analyse express/
Le commentaire de Luc MICHEL :
Certains doutaient de la réalité du Brexit. L’évolution des négociations – sans merci – entre Londres et Bruxelles dément ces doutes. On en sait plus aussi sur ce « Brexit » qu est, comme nous l’analysions dès le début, une opération américaine visant à fracturer l’Union Européenne dans les guerres commerciale entre UE et USA et financière entre Dollar et Euro.
Depuis Trump est venu, porté au pouvoir par les mêmes réseaux qui ont favorisé le Brexit (Les milliardaires d’extrême-droite US Mercer et Cambridge Analytic, notamment) et depuis Londres, Trump était venu confirmer notre analyse : Londres doit choisir entre Washington et Bruxelles et le président US est l’ami des partisans du Brexit dur, de la rupture totale avec l’UE, les Boris Jonhson et autres Nigel Farrage (l’employé de Fox News, la TV des Neocons), qui fait applaudir Trump lors des meetings de son nouveau ‘Brexit Party’ …
Malgré leur intention de sortir de l’Union européenne, les Britanniques enverront donc 73 représentants au Parlement de Strasbourg (sur 751 eurodéputés au total). Une situation ubuesque ou surréaliste ! Siègeront-ils un jour ? C’est en tout cas le Brexit Party qui représentera le plus gros de la délégation. La liste de la formation de Nigel Farage est arrivée en tête des élections européennes loin devant le LibDem ! Le Parti conservateur s’effondre avec un résultat à un chiffre, 9,1% des suffrages. Arrivé en cinquième position, il paie l’échec de Theresa May, qui n’a pas achevé le Brexit trois ans après le référendum de 2016. Conservateurs et parti travailliste (à 14,1%) se retrouvent punis par les Britanniques pour leurs contorsions sur la question du Brexit et leur incapacité à résoudre le problème au parlement de Westminster.
LM
# PARTIE I-
MALGRE LE BREXIT, LES EUROPÉENNES EN GRANDE-BRETAGNE ENTRE INCRÉDULITÉ ET HOSTILITÉ
(AVEC AFP)
Censés quitter l’Union européenne avant la fin de l’année, les Britanniques abordent le scrutin européen du 23 mai (on votait plus tôt en Grande-Bretagne) avec incrédulité, voire une certaine hostilité qui pousse les deux principaux partis du pays à la discrétion. L’élection s’est tenue près de trois ans après le référendum de 2016 lors duquel le Royaume-Uni avait voté à près de 52 % en faveur d’une sortie de l’UE. Mais faute d’avoir réussi à adopter un accord de divorce au Parlement britannique, le Brexit, initialement prévu le 29 mars, a été repoussé au 12 avril puis au 31 octobre, contraignant la Première ministre conservatrice Theresa May à organiser des européennes comme tous les autres pays membres.
Son parti et le Parti travailliste, principale formation d’opposition, rechignent à se lancer dans une campagne qui va une nouvelle fois étaler au grand jour leurs divisions en interne sur le Brexit. Qui plus est, briguer des voix risque d’être très mal perçu par la population. « Participer aux élections européennes est une très mauvaise idée », a estimé Ashley Fox, chef des députés européens conservateurs britanniques. « Les gens vont se demander pourquoi ils devraient élire des représentants dans une organisation que nous avons décidé de quitter il y a trois ans ». Des militants ont rapporté faire face sur le terrain à de l’hostilité, sinon de la violence. Ben Bradley, député conservateur de Mansfield (nord de l’Angleterre), a affirmé que son comité de soutien local se refusait à financer la campagne européenne. « Nous n’allons pas dépenser de l’argent dans un scrutin auquel nous ne voulons pas participer, et sans certitude que nos députés siègent un jour ».
Theresa May espèreait encore pouvoir annuler ce scrutin si le Parlement adoptait, avant le 22 mai, le Traité de retrait qu’elle a conclu avec l’UE et qu’il a déjà rejeté trois fois. Pour tenter de parvenir à un consensus, la dirigeante avait lancé début avril des discussions avec les travaillistes. Ces derniers se sont contentés de publier en ligne la liste de leurs candidats aux européennes. Ils peinent à se mettre d’accord sur un programme: alors que la direction prône une formulation promettant de forger les liens les plus étroits possibles avec l’UE après le Brexit, les nombreux europhiles du parti exigent la mention d’un second référendum, selon les médias.
Cet imbroglio a favorisé les mouvements antisystème, faisant des européennes « une compétition particulièrement intéressante », estime Patrick English, professeur à l’Université d’Exeter. « De nouveaux partis ont émergé, qui mordent sur les plates-bandes de la vieille garde, laquelle peine à conserver ses électeurs ».
* Change UK, parti anti-Brexit formé par d’anciens conservateurs et travaillistes, suscite en effet un certain engouement. Ce rendez-vous électoral est « une chance, pour nous citoyens européens, de dire que nous avons été blessés par les résultats du premier référendum », a dit à l’AFP Isis Quaresma-Cabral, une militante europhile. « J’y vois une sorte de second référendum en douceur », avance cette Française de 44 ans vivant depuis 19 ans au Royaume-Uni.
* Mais c’est surtout le Parti du Brexit, mené par l’europhobe (néoconservateur proche des neocons américains, il est salarié par ‘Fox News’ la TV favorite de Trump) Nigel Farage, qui bénéficie de la situation, parvenant à se hisser en tête des intentions de vote. Ce tribun avait déjà remporté les élections européennes à la tête d’un autre parti, l’Ukip, en 2014. Et cette victoire avait, entre autres, poussé l’ex-Premier ministre conservateur David Cameron à promettre un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE.
* Si Nigel Farage souhaite ridiculiser les institutions européennes en installant au Parlement européen le plus de députés eurosceptiques possible, des électeurs eurosceptiques appellent au boycott des élections. « Ça ne sert à rien de voter », selon Charlie Smith, ouvrier londonien de 35 ans. « Nous avons voté pour le Brexit et ils ne nous le donnent pas », ajoute-t-il en faisant défiler sur son téléphone portable les résultats du référendum de 2016. « C’est pourquoi je ne voterai pour aucun d’entre eux ».
# PARTIE II-
POURQUOI LA VICTOIRE DU PARTI DU BREXIT AU ROYAUME-UNI RENFORCE L’HYPOTHÈSE D’UN « NO DEAL » ?(AVEC AFP)
Le Parti du Brexit du populiste Nigel Farage, partisan d’une rupture nette avec l’UE, est arrivé nettement en tête des européennes au Royaume-Uni, accentuant la pression sur les Conservateurs au pouvoir, relegués à la cinquième place, et renforçant l’hypothèse d’une sortie sans accord. Les électeurs ont durement sanctionné le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May, qui a déploré des résultats « très décevants », les Tories ayant obtenu environ 9% des voix selon des résultats portant sur la quasi-totalité des votes.
« Cela montre l’importance de trouver un accord de Brexit », a déclaré lundi Theresa May sur Twitter. « J’espère sincèrement que ces résultats seront au coeur des débats au Parlement », a-t-elle poursuivi alors que son plan de sortie de l’UE conclu avec Bruxelles a été rejeté trois fois par les députés britanniques, la contraignant à repousser la date butoir du divorce, initialement prévu le 29 mars, au 31 octobre au plus tard. Ces échecs successifs l’ont aussi obligée à organiser le scrutin européen en catastrophe, avant d’annoncer vendredi sa démission le 7 juin prochain, près de trois ans après le référendum qui a décidé de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
UN BREXIT INÉLUCTABLE
Plusieurs des candidats à son poste ont vite réagi à cette défaite cuisante, estimant que le rebond du parti conservateur passerait par la mise en oeuvre du Brexit, avec ou sans accord. « Nous pouvons et devons mettre en oeuvre le Brexit », a écrit lundi Boris Johnson dans le Daily Telegraph. « Une personne raisonnable ne peut uniquement chercher à obtenir une sortie sans accord, mais toute personne raisonnable doit garder cette éventualité sur la table » pour renégocier avec Bruxelles, a estimé celui qui est donné favori parmi les neuf prétendants à la succession de Theresa May. « Nous sommes confrontés à la perspective d’un extrémiste brexiter comme chef conservateur et à la menace d’une sortie sans accord », a jugé lundi John Mcdonnell, ministre des Finances du cabinet fantôme de l’opposition travailliste. Alors que son parti est sorti meurtri du scrutin (14% des voix), payant son ambiguïté sur le Brexit, et notamment sur la question d’un second référendum, le député a annoncé lundi sur Twitter soutenir l’organisation d’une telle consultation.
Lot de consolation pour les europhiles, ces élections ont donné un nouveau souffle au parti libéral-démocrate, qui obtient près de 20% des voix et seize sièges (contre un seulement en 2014). Ces « très bon résultats » montrent « que nous sommes une majorité dans ce pays à vouloir rester et arrêter le Brexit », a déclaré à l’AFP le chef de file Lib-Dem, Vince Cable. Regrettant toutefois que « le vote en faveur du maintien dans l’UE ait été dispersé » entre plusieurs formations europhiles, il s’est dit prêt à « travailler avec d’autres » : « ce n’est pas le moment pour les grands égos et le tribalisme ». Quant aux Verts, ils ont doublé leur score par rapport à 2014, à 12%, devançant les Conservateurs.
« CE N’EST QUE LE DÉBUT » (FARAGE)
« C’est un moment historique », a réagi sur Twitter lundi Nigel Farage, dont le parti remporte 29 sièges au Parlement européen. « Et ce n’est que le début », a-t-il prédit, soulignant que son parti pourrait tout aussi bien peser lors de futures législatives. « Si nous n’avons pas quitté l’UE le 31 octobre, le Parti du Brexit participera aux élections législatives et neutralisera encore tout le monde », a-t-il affirmé à des journalistes. Il a aussi demandé dès dimanche soir à « faire partie de l’équipe de négociations (avec l’Union Européenne, ndlr) afin que ce pays soit prêt à partir quelles que soient les circonstances ».
Créé il y a à peine quatre mois en réaction aux atermoiements au Parlement sur la mise en oeuvre du Brexit, le Parti du même nom n’affichait pas d’autre programme dans ces élections européennes que la sortie de l’UE. Il a capitalisé sur la colère des électeurs face à l’interminable feuilleton du Brexit. Nigel Farage, 55 ans, ancien trader à la City, avait déjà en 2014 remporté les élections européennes, à l’époque à la tête du parti europhobe et anti-immigration Ukip. Il est pour un départ à tout prix de l’UE, même sans accord pour absorber le choc. « Pour honorer le vote démocratique du peuple et les promesses qui ont été faites, la seule chose que nous puissions faire est de sortir (de l’UE) avec les termes de l’OMC », a-t-il déclaré pendant la campagne. C’est-à-dire en quittant l’union douanière et le marché unique pour des relations commerciales régies par l’Organisation mondiale du Commerce.
Ce scénario est la hantise des milieux d’affaires et les Européens n’y sont pas non plus favorables. Le Parlement britannique avait voté contre. Et l’actuel ministre conservateur des Finances Philip Hammond a averti dimanche qu’il serait prêt à voter contre son propre camp si une telle situation se présentait avec les Tories au pouvoir.
# PARTIE III-
QUATRE MOIS APRÈS SA CRÉATION, LE BREXIT PARTY VEUT « CHANGER LA POLITIQUE POUR DE BON » AU ROYAUME-UNI
(AVEC FRANCEINFO)
Les Britanniques se sont donc rendus aux urnes ce jeudi pour élire leurs eurodéputés. Organisées à la dernière minute, ces élections qui, traditionnellement, mobilisent peu, marquent l’émergence cette année d’une toute nouvelle force : le Brexit Party.
* Qu’ils en veuillent ou non, les Britanniques ne viennent-ils pas de l’obtenir, ce fameux second référendum sur leur sortie de l’UE ?
Ironie du sort, il s’agit des élections européennes. Jeudi 23 mai, les électeurs d’outre-Manche doivent choisir leurs eurodéputés. Alors que le gouvernement de Theresa May a obtenu une rallonge jusqu’au 31 octobre pour convaincre son Parlement divisé de valider son accord de sortie négocié avec Bruxelles, les futurs ex-heureux élus ne devraient siéger qu’une poignée de semaines avant de quitter définitivement Strasbourg. Dans ce contexte un brin absurde (même selon les standards britanniques), le Brexit Party devrait faire une entrée fracassante sur l’échiquier politique. Donnée triomphante par tous les sondages, la nouvelle formation anti-Union européenne de Nigel Farage, qui a quitté le Ukip fin 2018, n’existe pourtant que depuis janvier.
* Comment expliquer cette ascension fulgurante ?
Franceinfo a cherché la réponse à Gloucester, une ville moyenne qui, non loin de la frontière galloise, a accueilli le dernier meeting de campagne du parti avant le D-Day.
UN POSITIONNEMENT POPULISTE ASSUMÉ
« Qu’est-ce que nous voulons ? Le Brexit ! Quand le voulons-nous ? Maintenant ! » Face à quelque 300 personnes rassemblées dans le Gloucester Guildhall, Paul Soden s’improvise chauffeur de salle. La veille, ce restaurateur de la ville, qui se présente au micro en tant que « brexiter lambda », a assisté à un meeting du Brexit Party à Londres. L’enthousiasme observé dans la capitale lui a fait monter « les larmes aux yeux », confie-t-il sur scène. Alors, de retour chez lui, il propose à l’assemblée de se lâcher un peu et invite la foule à brandir pancartes et drapeaux. Dans les gradins de la salle de spectacle, l’assistance s’exécute à grand renfort de « woohoo ! » « Nous voulons changer la politique pour de bon », « nous ne sommes plus en démocratie », « nous voulons une vraie liberté d’expression », « une alternative », etc. Au détour de généralités, les interventions des interlocuteurs qui se succèdent à la tribune donnent à comprendre le positionnement de ce parti populiste assumé : LES RÉFÉRENCES À DONALD TRUMP SONT APPLAUDIES, Theresa May, le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn ou encore le président de la Chambre des communes John Bercow sont mentionnés dans les huées. On rit du Guardian et de la BBC, on loue la liberté qu’apportent les réseaux sociaux et on s’agace face à des médias qui « nous traitent de racistes et d’imbéciles ».
Ici, tous ont rejoint le parti il y a quatre, cinq ou six semaines. Et déjà, ils ont de quoi se réjouir. Dans cette circonscription du sud-ouest de l’Angleterre, un récent sondage YouGov créditait le Brexit Party d’un score inespéré pour une formation naissante : 42% des intentions de vote, soit 3, voire 4, des 6 sièges attribués à la région. Et les sondages se sont confirmés ! Il y a trois ans, la ville de Gloucester avait voté à 58,5% pour le Brexit et c’est dans le vaste pub de Paul Soden, en plein cœur du centre-ville piétonnier, que les partisans du « Leave » avaient célébré leur victoire toute la nuit. « Cette ville n’est pas tout à fait comme les autres », explique Richard Ford, une figure politique locale passée au Brexit Party. A quelques heures du meeting, il a donné rendez-vous à d’autres militants autour d’une table du pub. Le parti, trop jeune, n’a d’ailleurs pas de QG en régions. « Gloucester est l’une des villes qui a le plus voté pour le ‘Leave’ dans le Sud-Ouest. Mais c’est surtout une ville considérée comme un ‘swing seat' », explique-t-il entre deux coups de fil et trois poignées de main. « L’électorat de la ville balance d’un parti à l’autre en fonction des élections, sa particularité étant qu’il vote traditionnellement comme le reste du pays » (Richard Ford, membre du Brexit Party à Gloucester).
Et sur le terrain, une tendance très claire s’est dessinée après le lancement, parNigelFarage, de la campagne duBrexitParty, le 12 avril. « Quand on s’installe avec des panneaux du Brexit Party dans la rue, les gens viennent spontanément nous dire qu’ils voteront pour nous », explique Rob McCormick. Ce militant, ancien électeur du Parti travailliste passé par les eurosceptiques du Ukip avant de rejoindre le Brexit Party le mois dernier, n’aurait jamais pensé « qu’on militerait encore pour le Brexit en 2019 ».
« LES PARTIS DE CLASSE, C’EST TERMINÉ » :
LES VIEUX PARTIS TORIES ET LABOUR LAMINES …
Pour autant, l’élan n’a pas faibli, au contraire. « L’atmosphère est la même qu’en 2016. Les gens sont même encore plus motivés, car ils sont en colère. Les ‘leavers’ n’ont pas disparu après le référendum. Les gens qui ont milité pour le Ukip ou pour Vote Leave n’ont pas changé d’avis, ils sont toujours là ! En ne réalisant pas le Brexit, le gouvernement et le Parlement les ont trahis. » Avec ces européennes, « le Brexit Party leur donne l’occasion d’envoyer un message fort à Westminster. »
Surtout, le Brexit Party se nourrit de la désintégration de ses rivaux.
« Rob a longtemps voté travailliste. Pour ma part, j’étais conservateur. Et nous voilà aujourd’hui, comme des frères dans le Brexit Party », explique Richard Ford tout sourire. « Le temps où les ouvriers votaient pour le Labour et les cols blancs pour le Parti conservateur est révolu depuis longtemps, poursuit-il. Les partis de classe, c’est terminé. Ce qui vous définit aujourd’hui, c’est votre positionnement vis-à-vis du Brexit. » Or, ceux qu’il appelle « les dinosaures » – « Tories » et « Labour » – n’ont jamais tranché. Divisé, le Parti conservateur ne semble même plus vouloir lutter contre la perspective d’un échec cuisant, assuré d’être sanctionné pour sa mauvaise gestion du Brexit. Incapable de se positionner, le Labour ne convainc guère plus les « leavers » que les « remainers », partisans du maintien dans l’UE. Les pro-Brexit des deux camps viennent ainsi grossir les rangs du Brexit Party, lequel exhibe dans son nom la simplicité radicale de son programme. Mais si le jeune parti a pu en quelques semaines se hisser là où il est aujourd’hui, c’est grâce aux forces vives d’un autre mouvement à la dérive : le Ukip. Rob McCormick, Paul Soden et Richard Ford sont tous passés par ses rangs. Tous viennent juste de le quitter.
SUR LES DECOMBRES DU PARTI UKIP TROP A DROITE
En février 2018, Gerard Batten a pris les commandes du parti fondé par Nigel Farage, avec une ambition : assumer un positionnement à l’extrême droite du spectre politique. Pour ce faire, il s’est entouré de figures ô combien controversées, telles que l’ancien leader du mouvement d’extrême droite English Defense League, Tommy Robinson, ou le youtuber alt-right Carl Benjamin, en troisième position sur la liste Ukip dans la circonscription du Sud-Ouest. Un candidat « misogyne, raciste et antisémite », s’indigne Rob McCormick, qui a poussé dans les bras du Brexit Party l’essentiel de ses troupes. Mi-février, huit eurodéputés Ukip en exercice – avec 18 sièges, le parti eurosceptique était le premier parti britannique à Strasbourg après le scrutin de 2014 – ont fait défection, et tous les sondages indiquent que les électeurs feront de même. Enfin, la nomination choc de Gerard Batten a eu pour effet de normaliser le personnage de Nigel Farage. Pourtant régulièrement épinglé – voire aspergé de milkshake – pour ses sorties racistes, il apparaît désormais comme un homme capable de rassembler tous les « brexiters » sous cette nouvelle bannière.
Avec une ex-ministre conservatrice comme tête de liste, l’aile droite du Parti conservateur est séduite. Ann Widdecombe ne s’en cache pas : « Je n’aurais jamais rejoint le Ukip, balaye la tête de liste du parti dans le sud-ouest du pays. Mais quand Nigel Farage a lancé le Brexit Party, je me suis dit que c’était le moment ou jamais de prendre une décision. » Pour se lancer dans la course aux européennes, cette ancienne ministre conservatrice sous John Major (entre 1995 et 1997) a mis un terme à sa retraite. Quelques instants avant de monter sur la scène du Gloucester Guildhall, elle raconte : « J’étais en croisière en Norvège. J’ai demandé le numéro de Nigel Farage à quelqu’un que je connais et je l’ai appelé. » Sa réaction ? « Il était ravi », lance simplement celle qui fut encartée chez les conservateurs pendant 55 ans. Et pour cause : la popularité d’Ann Widdecombe se mesure à l’applaudimètre lors de son entrée en fanfare sur la scène. A 71 ans, elle n’est pas qu’un visage connu de la droite conservatrice. Elle est à la fois expérimentée et médiatique, de cette façon qui n’appartient qu’aux politiciens britanniques. En 2010, elle s’est réinventée en star de la téléréalité, en apparaissant dans « Danse avec les stars » puis, quelques années plus tard, dans « Celebrity Big Brother ». « Si on fait un bon score demain, il y a fort à parier que nous attirerons encore bien d’autres visages connus », présage-t-elle. Et plutôt chez les poids lourds de la politique que chez les vedettes du petit écran.
Du neuf avec du vieux ?
Derrière Ann Widdecombe et ses colistiers, des militants ont été installés sur la scène. Des places privilégiées attribuées à quelques jeunes gens, d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années, pourtant rares dans les gradins. Cela n’empêche pas les différents interlocuteurs de faire valoir tour à tour les avantages de la diversité du Brexit Party. « Avec cette diversité, nous pouvons faire office d’exemple et montrer qu’il est possible d’avoir ces débats dont nous avons tant besoin. Nous pouvons aussi faire preuve de la créativité nécessaire à l’élaboration d’un nouveau chemin », s’enthousiasme Nicola Darke, jeune femme qui clôture la liste du Brexit Party.
Alors que le parti n’a pas encore dessiné la ligne politique qu’il suivra une fois tournée la page des européennes, l’occasion de remporter une élection sans avoir à siéger fait de ce scrutin une aubaine pour la jeune formation, pour l’instant rassemblée derrière un mot d’ordre qu’elle ne peut guère contribuer à mettre en œuvre, faute de représentation au Parlement. Ainsi, ce scrutin n’est qu’un tremplin vers des « élections générales qui pourraient arriver plus vite que prévu », note un militant qui mise sur la fin prochaine de l’ère Theresa May. Impossible pourtant de savoir de quoi l’avenir du Brexit Party sera fait, tant son destin est lié à la sortie (ou non) du Royaume-Uni de l’UE. A en croire les sondages, Ann Widdecombe est assurée d’un siège à Strasbourg. Mais un siège pour combien de temps et, surtout, pour quoi faire ? « Que je sois élue pour cinq jours ou pour cinq ans, je suis prête à me battre de la même façon », lâche-t-elle à franceinfo. Et de répéter : « Demain, ce n’est pas la fin. Ce n’est que le début. »
# LIRE LES ANALYSES DE
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
* MESSAGE A MES LECTEURS (I) :
COMMENT ANALYSER LES ELECTIONS EUROPEENNES DE MAI 2019 ?
sur http://www.eode.org/luc-michels-geopolitical-daily-message-a-mes-lecteurs-i-comment-analyser-les-elections-europeennes-de-mai-2019/
* MESSAGE A MES LECTEURS (II) :
GEOPOLITIQUE – IDEOLOGIES – STRATEGIE POLITIQUE. MON REGARD SUR LES EUROPEENNES DE MAI 2019
sur https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/posts/1578611598939919
* GEOPOLITIQUE DU BREXIT :
LE BREXIT OPERATION AMERICAINE. TRUMP DERRIERE LES RADICAUX DU ‘BREXIT DUR’ TORPILLE THERESA MAY …
sur http://www.lucmichel.net/2018/07/12/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-du-brexit-le-brexit-operation-americaine-trump-derriere-les-radicaux-du-brexit-dur-torpille-theresa-may/
EODE / OBSERVATOIRE DES ELECTIONS/
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