LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 10 19/
« En vertu de l’accord de Sotchi les terroristes devaient se retirer d’Alep, de Hama, d’Idlib et de Lattaquié. La Russie et la Turquie pourraient connaître un regain de tensions dans leurs relations puisque rien ne garantit la mise en application de l’accord signé entre Moscou et Ankara sur la stabilité d’Idlib »
– ‘Pars Today’ (Iran, ce 19 oct.).
La Turquie n’a pas encore rempli sa part du contrat en ce qui concerne l’accord de Sotchi, signé entre Ankara et Moscou, à Sotchi. « L’accord sur la mise en place d’une zone démilitarisée à Idlib, (nord-ouest syrien) signé entre les parties turque et russe à Sotchi, n’a pas encore été appliqué par la Turquie. Cependant, la Russie remercie ses partenaires turcs pour le travail accompli », a déclaré fort diplomatique le président russe Vladimir Poutine, jeudi 18 octobre, lors d’une séance plénière au club de discussion Valda. « Non, ils ne l’ont pas encore mis en œuvre, mais ils y travaillent », a-t-il répondu à la question de savoir « si la Turquie avait rempli sa part du contrat ».
Mais le presse d’Etat iranienne, le troisième partenaire du « processus d’Astana » et des Accords de Sotchi sur Idlib, a traduit dans un tout autre langage les déclarations diplomatiques du présent russe : « Poutine met en garde Erdogan » titre l’agence ‘Pars Today’ (« l’AFP iranienne ») ce 19 octobre …
I-
LA TURQUIE N’A PAS ENCORE MIS EN ŒUVRE L’ACCORD SUR LA « ZONE DEMILITARISEE »
Malgré le calme relatif qui règne dans la quatrième zone de désescalade, toujours sous le contrôle des groupes terroristes, le régime de cessez-le-feu y est régulièrement violé, d’autant plus que la partie la plus importante de l’ accord russo-turc reste non réalisée, les groupes armés n’ont pas tous quitté la zone démilitarisée d’Idlib.
En réaction au refus du Front al-Nosra de quitter la zone de désescalade à Idlib, les responsables syriens ont lancé un avertissement en menaçant de lancer une opération militaire contre Idlib. Ils ont également demandé à la Russie « de prendre une décision ultime sur Idlib ».
Un mois après la signature d’un accord entre la Russie et la Turquie sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade à Idlib, le 17 septembre, cette région est menacée par le déclenchement d’une nouvelle série d’opérations militaires. Bien que « le retrait d’armes lourdes de la zone démilitarisée à Idlib » ait été annoncé la semaine dernière, le ‘Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie’ a annoncé que le régime de cessez-le-feu était régulièrement violé.
LES TERRORISTES DJIHADISTES DIT « DESARMES » ATTAQUENT AVEC DE L’ARTILLERIE LE NORD-OUEST D’ALEP
« Cela fait plusieurs jours que la Turquie et les terroristes qu’elle soutient disent avoir évacué leurs armes lourdes de la zone « démilitarisée » à Idlib. Comment se fait-il alors qu’ils ont pu tirer dans la nuit de mardi à mercredi des obus de mortier contre les zones résidentielles du nord-ouest d’Idlib ? Les terroristes ont attaqué en effet avec de l’artillerie une région dans le nord-ouest d’Alep zone faisant partie de la zone démilitarisée », interrogeait ‘Press TV’ (Iran) ce 10 octobre.
Rami Abdul Rahman, Frère musulman et chef du soi-disant « Observatoire syrien des droits de l’homme », en fait une officine basée à Londres sous le contrôle des services secrets britanniques MI5 et MI6 et proche de l’opposition syrienne, avait annoncé il y a peu que les « éléments affiliés au groupe terroriste Faylaq al-Cham avaient fait évacuer du Rif du sud et de la banlieue occidentale d’Alep, les armes lourdes telles l’artillerie et les lance-roquettes ». Fausses infos comme d’habitude,reprise sans critique par les médias occidentaux.
La région démilitarisée, sur laquelle la Russie et la Turquie s’étaient convenues, comprend une zone située à 20 km en profondeur de la ligne de contact entre les forces de l’armée syrienne et les groupes terroristes situés aux alentours d’Idlib, des parties du Rif nord de Hama, le Rif ouest d’Alep et le Rif nord de Lattaquié. Et alors que l’ouest d’Alep est une zone démilitarisée, les groupes terroristes présents dans le coin ont bombardé le quartier al-Zahra.
Ce sont plus précisément, selon des médias russes, « des zones dans l’avenue d’al-Nil et d’al-Shahba al-Jadida qui ont été prises pour cible ». « Le transfert des armes lourdes des terroristes de cette région a pris fin », disaient les sources turques, il y a quelques jours.
L’attentat n’a fort heureusement pas fait de pertes civiles mais quelques dégâts matériels.
Une source militaire a déclaré que « l’affrontement du mardi a eu lieu entre les forces de l’armée et les groupes terroristes sur le front al-Bahous al-Alamiyah à l’ouest d’Alep et suite à de tirs lancés par les terroristes sur quelques zones résidentielles ». En banlieue nord d’Alep aussi, quelques groupes terroristes comme le front Nurreddine al-Zinki, Ahrar al-Cham et Faylaq al-Cham se sont faits une belle santé. Ces derniers sont tous affiliés au « Front national de libération », ce conglomérat de groupes terroristes que soutient la Turquie.
LA SITUATION DES TERRORISTES A IDLIB: DERNIERES EVOLUTIONS APRES LA DATE BUTTOIR DU 15 OCTOBRE
La date butoir du 15 octobre qui aurait du voir les terroristes pro-Ankara et pro-USA (Al-Nosra ou Al-Qaïda, cela revient au même) se retirer de la province Idlib est expirée sans que ces derniers acceptent de se retirer d’une ligne de démarcation démilitarisée de 15 à 20 km autour d’Idlib ainsi que de sa région rurale, tout comme de la région rurale de Lattaquié. Pourtant, malgré la forte pression des Turcs sur les terroristes d’Al-Nosra pour qu’ils quittent la Syrie ou évacuent la zone démilitarisée, les nosratistes ne veulent rien entendre.
Un mois après sa signature, la province d’Idlib est toujours menacée par le déclenchement d’une nouvelle série d’agressions. Bien que les armes lourdes ont été partiellement évacuées de la région la semaine dernière, le ‘Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie’ a annoncé que « le cessez-le-feu est régulièrement violé ».
Selon les médias syriens, les trois groupes terroristes qui ne se sont toujours pas pliés à l’accord de Sotchi sont Horas ad-Din, Ansar al-Tawhid et Ansar ad-Din. Ce sont tous des groupes qui se revendiquent d’Al-Qaïda. Selon le rapport, « ces groupes ont créé une cellule d’opération conjointe et publié des images de leurs attaques menées il y a quelques jours contre la base militaire de Jurin dans la zone démilitarisée du nord ».
Le journal libanais ‘Al-Akhbar’, se référant à une déclaration de Tahrir al-Cham, a écrit que « bien que ce groupe insiste en parole sur son retrait de la zone démilitarisée et cela dans l’objectif de satisfaire Ankara, il a plutôt le souci d’empêcher la scission entre ses éléments car certains membres refusent de coopérer avec la Turquie ».
II-
VERS UNE OFFENSIVE MILITAIRE DE L’ARMEE ARABE SYRIENNE A IDLIB ?
Les terroristes n’ont donc pas rempli leurs engagements dans le cadre de l’accord de Sotchi. Aucun retrait n’ayant été constaté de la part d’eux de la « zone démilitarisée » à Idlib.
La province d’Idlib revêt une importance toute particulière pour le front djihadiste-arabo-occidental, mais aussi pour le front de la Résistance et de la Russie, car il s’agit du dernier bastion des terroristes en Syrie dont la libération mettra fin à sept ans et demi d’occupation étrangère.
Toute la Syrie a été libérée, à l’exception des villes d’Idlib et d’Hassaké au nord par les Turcs et leurs affidiés djihadistes (et d’une partie de la province de Deir Ezzor, à l’est de l’Euphrate), toujours occupée par les USA, ses alliés de l’OTAN (France, Grande-Bretagne), et leurs affidés kurdes. Il est donc peu probable que l’État syrien et ses alliés laissent l’abcès d’Idlib persister.
L’ARMEE SYRIENNE A DEJA DEPECHE SES TROUPES AU NORD-OUEST DE LA SYRIE
Vu les récents développements et les violations de l’accord par les terroristes, il semblerait qu’une attaque pour la libération d’Idlib soit imminente.
Les alliés de la Syrie « ont préparé trois lignes de défense : la première devant Tal el-Eiss, la deuxième à « l’immeuble à appartements 3000 » et la troisième à l’entrée d’Alep. C’est qu’ils possédaient des renseignements dignes de foi selon lesquels Al-Qaïda et d’autres terroristes avaient rassemblé environ 10.000 hommes en vue de lancer une attaque contre Alep ». L’accord entre la Russie et la Turquie a tué dans l’œuf ce projet d’attaque. La Syrie et ses alliés attendront le moment le plus propice pour lancer leur offensive
« IDLIB/ZONE DEMILITARISEE: LES TERRORISTES POURSUIVENT LEURS ATTAQUES. ANKARA DOIT REPONDRE » (PRESSE D’ETAT IRANIENNE)
« L’accord de Sotchi a été mis en vigueur à Idlib sans que les terroristes ne remplissent leurs engagements pour se retirer de la zone démilitarisée. Or, l’armée syrienne exige d’Ankara qu’il réponde aux questions de l’armée russe au sujet du faux bond des terroristes, mais en fait, de la Turquie », accusait ‘Press TV’ (Iran) ce 16 octobre.
Les éléments du Front al-Nosra ont attaqué ces 9 et 10 octobre « un village dans le sud d’Idlib dans la zone démilitarisée. Un homme âgé a été tué et des dizaines d’autres personnes ont été arrêtés par les terroristes ». « Les terroristes du Front al-Nosra munis de 30 véhicules blindés s’en sont pris au village d’Ain Larouz dans la région de Jabal Zawia. Ils ont procédé à une fusillade à l’aveuglette sur les habitants du village. Un homme âgé a été tué, ont annoncé des sources locales. Les terroristes ont fait irruption dans les maisons et arrêté des dizaines d’hommes qu’ils ont transférés dans un endroit inconnu, selon les mêmes sources. Le village d’Ain Larouz se trouve dans le sud-est du district d’Ehsim de la ville d’Ariha, au nord de la zone démilitarisée ».
Le délai accordé aux terrorises pour quitter Idlib a expiré, le lundi 15 octobre, alors qu’aucun retrait n’a été constaté de la part de ces derniers, engagement qu’ils auraient dû remplir conformément à l’accord de Sotchi, signé le 17 septembre, par les deux présidents turc et russe. Ces derniers se sont entendus sur la démarcation d’une « zone démilitarisée » à Idlib pour ainsi épargner les civils des opérations militaires anti-terroristes. L’accord de Sotchi a été mis en vigueur et des patrouilles russes et turques ont été déployées dans la zone démilitarisée. « Les terroristes continuent pourtant leurs attaques contre les zones civiles et les positions de l’armée syrienne », accuse encore la TV iranienne.
Or, « l’armée syrienne demande à la Turquie des comptes sur l’échec du retrait des terroristes de la zone tampon », a déclaré, ce mardi 16 octobre, un officier de l’armée à ‘Al-Masdar’. News. Il a déclaré que « le haut commandement de l’armée syrienne était en concertation avec l’armée russe sur les prochaines mesures à prendre dans les provinces d’Idlib, d’Alep, de Lattaquié et de Hama ». L’officier a encore déclaré que « le haut commandement de l’armée syrienne attend maintenant la réponse de la Turquie aux questions de l’armée russe concernant le retrait raté des terroristes ». Il a ajouté que « les unités de l’armée syrienne dans le nord-ouest de la Syrie étaient en état d’alerte ».
PRELUDE A UNE FUTURE OFFENSIVE ?
MANŒUVRES D’ENTRAINEMENT DE L’ARMEE DE L’AIR ARABE SYRIENNE PRES D’IDLIB
En Syrie, les « Forces du Tigre » lancent des exercices militaires à l’est d’Idlib.
« Dans une conjoncture où l’accord sur une zone démilitarisée à Idlib reste ébranlable, les troupes de l’Armée arabe syrienne opérant dans le nord-ouest de la Syrie ont été placées, ce mercredi 17 octobre, en état d’alerte maximale », commentait ce 17 ocxtobre ‘Pars Today’.
Dirigée par les forces d’élite connues sous le nom de « Forces du Tigre », l’Armée arabe syrienne a lancé, cette semaine, des exercices militaires et des exercices d’entraînement dans la campagne orientale de la province d’Idlib. « Ces exercices militaires ont été supervisés par le commandant en chef des Forces du Tigre, le major-général Souheil al-Hassan, qui a fait sa première apparition publique dans la province d’Idlib depuis le début d’octobre ». Les Forces du Tigre effectuent leurs exercices militaires dans une zone ouverte, près des lignes du front. Les exercices se déroulent très probablement près de l’aéroport militaire d’Abou Douhour.
En ce qui concerne les Accords de Sotchi signé entre la Turquie et la Russie à propos de la création d’une zone démilitarisée à Idlib, les groupes armés refusant de quitter la zone démilitarisée, l’Armée arabe syrienne a donc commencé à mobiliser ses troupes dans le nord de Hama et le sud d’Idlib et se prépare ainsi à lancer une opération militaire contre les groupes armés, si nécessaire.
Alors que la 4e division blindée a été redéployée dans le sud de la Syrie pour participer à une offensive contre le groupe terroriste Daech, les « Forces du Tigre » et « Liwa al-Quds » « restent présents près du front d’Idlib pour passer à l’acte au cas où les groupes armés refuseraient de quitter la zone démilitarisée ». Pour l’instant, aucune opération militaire n’est prévue dans le nord-ouest de la Syrie. Toutefois, « cela pourrait changer la semaine prochaine si la Turquie n’arrive pas à convaincre les groupes armés de se retirer de la zone démilitarisée ».
« IDLIB : L’ACCORD DE SOTCHI RISQUE-T-IL DE CAPOTER ? », INTERROGENT LES MEDIAS D’ETAT IRANIENS …
« La Russie et la Turquie pourraient connaître un regain de tensions dans leurs relations puisque rien ne garantit la mise en application des accords signés entre Moscou et Ankara sur la stabilité d’Idlib », explique sans fard ‘Pars Today’.
Par ailleurs, l’armée de l’air syrienne a donc entamé des manœuvres dans la zone démilitarisée d’Idlib. L’armée de l’air syrienne a commencé, ce mercredi 17 octobre, ses manœuvres le long de la zone démilitarisée d’Idlib. Les « Forces du Tigre » ont publié une vidéo montrant un hélicoptère d’attaque qui traversait la frontière de la province d’Idlib. L’hélicoptère a survolé la région pour la première fois depuis la signature de l’accord de Sotchi. « Puisqu’aucune frappe aérienne n’a été lancée, les manœuvres de l’armée de l’air syrienne ont été probablement menées à des fins d’entraînement et pour accentuer la pression sur les groupes armés qui refusent toujours de quitter la zone démilitarisée d’Idlib ».
La Russie et la Turquie discutent actuellement de la situation qui règne dans la zone démilitarisée d’Idlib. Elles réaffirment que l’accord est toujours en vigueur, mais que sa mise en application entière prendra plus de temps que prévu.
# VOIR AUSSI SUR
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* OU VA LA SYRIE ?
A IDLIB LES DERNIERES ILLUSIONS SUR TRUMP ET ERDOGAN S’ECROULENT
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(Sources : Pars Today – Press TV – Interfax – SA – Al-Akhbar – Al-Masdar – EODE Think Tank)
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