LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 05 17/
« Dans son dernier ouvrage, L’Empire et les Cinq Rois, M. Bernard-Henri Lévy affirme que c’est à la faveur du rapprochement diplomatique entre la Perse de Reza Shah Pahlavi et l’Allemagne d’Adolf Hitler, et plus encore, en raison d’une convergence idéologique, que le Shah décida de rayer d’un trait tout le passé glorieux de la Perse de Darius et de Xerxès et de la débaptiser pour l’inscrire davantage dans son identité « aryenne ». Une identité aryenne qui aurait été conforme à l’idéologie nazie sur la question … »
– Ardavan Amir-Aslani (spécialiste de l’Iran).
« « Nous avons lu, sous la plume d’un journaliste du régime, que les Etats-Unis semblaient devenir la « nouvelle Rome ». C’est là un échantillon de l’inculture historique – crasse –. Les Etats-Unis sont essentiellement un Empire maritime, comme le fut longtemps l’Angleterre, comme tenta de l’être le Japon, entre Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait d’empire maritime demeure Carthage et le modèle parfait d’Empire continental reste Rome »
– Jean Thiriart (La Nation Européenne, octobre 1967).
Je ne vous ai pas parlé du nouveau livre de BHL, « L’Empire et les Cinq Rois » (au titre qui fleure bon l’histoire chinoise et Sun-Tsu) (1), parce qu’il n’en vaut pas la peine ! Mauvais philosophe et spécialiste de l’imposture intellectuelle (2), Bernard-Henri Lévy s’y révèle tout aussi mauvais géopolitologue. Et y développe une grille d’analyse erronée, celle qui voit dans la superpuissance américaine une version contemporaine de l’Empire romain. Avec une excuse, l’erreur est commune et répétitive, d’Emmanuel Todd (le père des thèses « déclinistes » sur la puissance US) à l’ex gauchiste Tony Negri (où à ses clones néofascistes français). Simplement, Washington n’est pas Rome et le destin de l’Europe n’est pas « entre Athènes et Rome, où Jérusalem ». Mais Bien entre Rome et Carthage ! (3) Ce que savent depuis les Jacobins de 1792 et Napoléon aux Néoeurasistes, en passant par la Géopolitique allemande, Haushofer (4), Niekisch (5) et Thiriart (6), ceux qui sont les praticiens de la géopolitique grand-continentale. BHL entend développer une « géophilosophie », mais semble tout ignorer de la « Géoidéologie » (7) …
Du livre de BHL, on retiendra la polémique qui fait rage sur son affirmation : « la Perse serait devenue l’Iran pour faire plaisir à Hitler » (Sous-entendu l’Iran actuel en serait inspiré) … Pas seulement parce qu’elle révélatrice des méthodes intellectuelles profondément manipulatrices et malhonnêtes de BHL, et des réseaux pro-israéliens en Occident, mais parce qu’elle a amené de véritables intellectuels à répondre au « philosophe », apportant des lumières au débat.
Ainsi l’avocat Ardavan Amir-Aslani, spécialiste de l’Iran, remet les pendules à l’heure dans une Tribune au ‘Point’ (Paris) : « En 1935, Reza Shah Pahlavi a notoirement choisi de demander aux pays étrangers pour l’usage international de rebaptiser le pays « Iran » au lieu de « Perse ». « Rebaptiser » est bien le terme, car le pays avait déjà porté le nom d’« Iran » au temps des Sassanides, lorsqu’il s’appelait Ērānšahr, « Royaume des Aryens » ou « Royaume des Iraniens » en moyen-persan. C’était surtout le nom que les Iraniens eux-mêmes employaient depuis toujours pour désigner leur propre pays. Le titre n’avait donc rien de nouveau lorsqu’il fut repris par le fondateur de la dynastie Pahlavi. Pourtant, dans son dernier ouvrage, L’Empire et les Cinq Rois, M. Bernard-Henri Lévy affirme que c’est à la faveur du rapprochement diplomatique entre la Perse de Reza Shah Pahlavi et l’Allemagne d’Adolf Hitler, et plus encore, en raison d’une convergence idéologique, que le Shah décida de rayer d’un trait tout le passé glorieux de la Perse de Darius et de Xerxès et de la débaptiser pour l’inscrire davantage dans son identité « aryenne ». Une identité aryenne qui aurait été conforme à l’idéologie nazie sur la question… L’objectif non dissimulé de M. Bernard-Henri Lévy est bien entendu de démontrer que non seulement les Iraniens auraient partagé les vues des nazis sur le concept de race supérieure et, pourquoi pas, sur les juifs, mais que de surcroît, le shah aurait changé le nom de la Perse sur ordre d’Hitler ».
Ardavan Amir-Aslani rappelle aussi la perspective géopolitique et historique dans laquelle s’est fait le rapprochement de certaines forces orientales – nationalistes indiens, nationalistes arabes, révolte de Rachid Ali en Irak en 1941, Pahlavi en Perse, Grand Mufti de Jérusalem, nationalistes égyptiens ou algériens, Afghans – qui recherchaient dans la Berlin, celle de 1918 comme, hélas celle d’après 1933, un contrepoids aux impérialismes britannique ou français. Les sionistes « révisionnistes », ces fascistes sionistes de Jabotinski, Begin et autres Shamir, feront la même démarche auprès de Berlin et de la Rome de Mussolini à la même époque. Un rappel salutaire face à la propagande des lobbies israéliens …
# DOCUMENT/
« NON, LA PERSE N’EST PAS DEVENUE L’IRAN POUR FAIRE PLAISIR A HITLER… »
(ARDAVAN AMIR-ASLANI, ‘LE POINT, 9 MAI 2018)
TRIBUNE.
La Perse a-t-elle changé de nom pour complaire à l’Allemagne nazie ? La polémique fait rage. L’avocat Ardavan Amir-Aslani (8) remet les pendules à l’heure.
Extraits :
« Que le shah ait souhaité se rapprocher de l’Allemagne nazie sur un plan diplomatique est une réalité, mais il faut la replacer dans son contexte pour la comprendre. Il faut aussi faire un peu d’étymologie et analyser les origines du nom « Iran » pour mieux comprendre pourquoi Reza Pahlavi a souhaité le reprendre au détriment du nom « Perse ».
Le mot « aryen », on le sait, a subi un terrible détournement de sens dès le XIXe siècle, à la faveur notamment des thèses de Joseph Arthur Gobineau exposées dans son Essai sur l’inégalité des races humaines. Considéré comme le père de la pensée raciste, Gobineau fut pillé sans honte par les nazis pour l’élaboration de leur propre idéologie. « Aryen » pour les Iraniens ne désigne aucune race prétendument supérieure… mais tout simplement leur peuple. Sous les Sassanides, Aryānam Xshathra désignait « le royaume des Aryens », Âiriyā (à la résonance proche du nom « Iran ») signifiant « noble » en avestique, la langue indo-iranienne ancêtre du persan. À quelques milliers de kilomètres de là, en Inde, le sanskrit employait à peu près le même mot : « Âryā ». Ces deux branches linguistiques, l’une indo-aryenne, l’autre indo-iranienne, se sont séparées d’après les linguistes il y a près de 4 000 ans. Les tribus aryennes parlant la première poursuivirent leur route vers l’Est, pénétrant en Inde par le Pendjab. Les secondes se sont installées sur le plateau iranien.
Et c’est aux Sassanides qu’on doit le concept de nation iranienne, avec les termes « Ērān », Aryens, et « Ērānšahr », royaume des Aryens, ou des Iraniens, mots qui se veulent avant tout des notions ethniques et politiques plus qu’administratives. Comme je l’ai expliqué dans mon dernier ouvrage, Ērānšahr désignait le territoire dirigé par les Perses et essentiellement de culture perse et sassanide. On trouvait aussi des Iraniens en dehors des frontières sassanides, tels que les Sogdiens d’Asie centrale ou les Alains du Caucase du Nord, sans compter les Parthes d’Arménie. Vivaient, évidemment, des non-Iraniens au sein d’Ērānšahr, notamment les peuples sémites de l’Irak actuel. Ils furent néanmoins considérés comme faisant partie de l’Iran. Le souverain sassanide était donc de facto Šhahānšhah Ērān mais aussi Šhahānšhah Anērān, roi des « Iraniens » et des « non-Iraniens ». L’objectif des premiers souverains sassanides qui avaient succédé aux Parthes était de redonner à la Perse une structure, une culture et une religion nationales. L’Iran n’a jamais changé de nom pour les Iraniens, qui l’ont toujours appelé Ērān. Ērān, à la différence du nom « Perse », ne fut pas repris dans l’Antiquité par les peuples étrangers pour désigner l’Iran. Les Perses furent nommés ainsi au-delà de leurs frontières grâce aux Grecs et aux Romains, qui adoptèrent ce nom en référence à la Perside, la région du Fars dans le sud-ouest de l’Iran, d’où étaient issus les Achéménides et les Sassanides. »
« En réalité, l’Iran n’a jamais changé de nom pour les Iraniens, qui l’ont toujours appelé Ērān. Ce changement n’existe que pour les Occidentaux, qui l’avaient appelé depuis l’Antiquité « Perse », avec tout ce que le terme pouvait avoir de connotation exotique et de références folkloriques que le shah Reza Pahlavi souhaitait justement reléguer à l’arrière-plan. Afficher aux yeux du monde entier le nom Ērān imposait sa dynastie, persanophone (à l’inverse des Qadjar turcophones), comme l’héritière des Achéménides et des Sassanides.
En outre, choisir le nom « Iran » faisait partie du « plan communication » du Shah pour afficher son pays comme une nation moderne et ouverte au monde. Souhaitant également sur ce point distinguer sa dynastie de celle des Qadjar, souverains corrompus et soumis aux puissances étrangères comme la Russie et la Grande-Bretagne, le shah regarda alors du côté des puissances « qui se relevaient » et chercha plusieurs appuis pour engager son pays dans une voie indépendante. Cela le porta à se rapprocher autant de l’Allemagne nazie que de la Turquie d’Atatürk. Du reste, le rapprochement avec Berlin commença bien avant l’avènement d’Hitler, dès la fin de la Première Guerre mondiale.bIl reste vrai que ce changement de nom s’effectua après un rapprochement diplomatique avec l’Allemagne nazie. Néanmoins, on aurait tort d’y voir un quelconque rapprochement idéologique, car il n’y a aucun lien entre l’aryanité des Iraniens et celle des nazis. Comme le souligne le chercheur Frédéric Sallée, si l’Iran se rapproche de l’Allemagne, c’est plus par opportunisme que par souci idéologique. On aura beau chercher, on ne trouvera donc nulle part un quelconque diktat de l’Allemagne auquel l’Iran aurait cédé. »
NOTES ET RENVOIS :
(1) Bernard-Henri Levy, L’EMPIRE ET LES CINQ ROIS, Grasset, Paris, 2018.
Quelles sont les thèses de BHL, présentées et résumées avec emphase par son éditeur :
« Assiste-t-on à l’éclipse de l’Empire américain et au ressac de l’Occident ?
Où l’on voit les cinq Rois des empires déchus – perse, turc, chinois, russe, arabe – partir à la reconquête de leur gloire passée.
Comment Trump enterre, non l’Amérique d’Obama, mais celle de Virgile.
A quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l’ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi ?
Pourquoi le vrai piège est celui, non de Thucydide, mais d’Hérodote.
L’Empire est-il, comme le pensait Dante, la forme aboutie de la Cité ?
Géopolitique ou géophilosophie.
Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg ?
Une rencontre avec l’idéologue de Poutine. Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale.
Spengler, Vico, Hegel – ou aucun des trois.
Qu’il y a un temps pour Josué, et un temps pour Abraham.
Le Messie se cache-t-il, vraiment, parmi les mendiants de Rome ?
Que la terre américaine est, comme l’avait compris Melville, un océan.
Que le désordre du monde a plus de sens qu’il n’y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.
Quarante ans après La Barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy, philosophe et écrivain, propose ici sa lecture des barbaries contemporaines.
(2) Voir sur PCN-TV /
COMMENT NEOCONS ET LIKUDNIKS ORGANISENT LE ‘MICHEL BASHING’ : BHL VERSUS LUC MICHEL
sur https://vimeo.com/100334600
(3) Je peste souvent contre cette absurdité historique et géopolitique sans nom ! Beaucoup d’écrivains aujourd’hui à l’extrême-gauche commettent un contresens de même nature que celui des Spartakistes allemands en 1916-19, se déclarant « spartakistes », et qui relève de la même erreur d’analyse sur l’Empire romain. Parce qu’ils ne connaissent mal l’Histoire et la géopolitique. Et parce que le Gauchisme développe, singulièrement depuis Mai 1968 en France, Italie ou Belgique, un discours anti-étatique et anti-jacobin. Notamment, des gens comme l’idéologue italien Toni NEGRI, qui parlent des Etats-Unis comme « d’un nouvel Empire romain » (sic). Contresens copié-collé de chez les Altermondialistes par certains idéologues néofascistes ou pro islamistes français et italiens.
Les Américains, c’est Carthage !!! Avec l’impérialisme carthaginois, ils partagent le recours à des armées de mercenaires, la domination par une oligarchie, non pas politique, mais économique et une vision qui consiste non pas à diffuser une culture, mais à piller la planète.
Cela n’a rien de nouveau. Dès 1967, THIRIART pouvait déjà s’emporter: « Nous avons lu, sous la plume d’un journaliste du régime, que les Etats-Unis semblaient devenir la « nouvelle Rome ». C’est là un échantillon de l’inculture historique – crasse –. Les Etats-Unis sont essentiellement un Empire maritime, comme le fut longtemps l’Angleterre, comme tenta de l’être le Japon, entre Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait d’empire maritime demeure Carthage et le modèle parfait d’Empire continental reste Rome » Sur ce sujet capital, Jean THIRIART écrivait encore (« USA : un empire de mercantis. Carthago delenda est », LA NATION EUROPEENNE, n° 21, Bruxelles & Paris, octobre 1967) : « Actuellement la lutte titanesque qui se profile en filigrane et qui s’inscrira dans le siècle à venir, sera la lutte pour l’hégémonie, entre une puissance maritime étalée et une puissance terrestre compacte, entre les Etats-Unis et la Grande-Europe. Les conditions continentales et maritimes ont fait naître des styles extrêmement opposés. Rome a été, malgré ses duretés et ses cruautés (…) une puissance civilisatrice tandis que Carthage n’a été qu’une puissance mercantile. De Rome partaient des hommes qui allaient pacifier, organiser, construire, unifier. De Carthage partaient des marchands, des représentants de commerce ; ils partaient pour aller rapidement s’enrichir (…) De Carthage, il ne reste rien : littérature, style architectural, pensée philosophique, pensée politique : c’est le vide. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec les Etats-Unis où s’observe aujourd’hui ce même phénomène d’une civilisation sans culture. Le navigateur revient toujours chez lui, le continental s’implante. On peut, sans exagération, affirmer que la géographie ou la géopolitique a créé un style politique ».
Les révolutionnaires allemands Karl LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG – dont LENINE jugeait les vues étroites et qui ont politiquement échoué là où les Bolchéviques ont triomphé – ont eu une vision historique complètement faussée en choisissant Spartacus et la Révolte des esclaves pour emblème. Les esclaves révoltés n’étaient nullement le prolétariat antique. Celui-ci, c’est précisément la plèbe, dont les intérêts s’exprimaient dans le Parti populaire et qui formaient l’ossature des Légions de Marius à César. Le légionnaire est obligatoirement un citoyen romain sous la République, héritage de l’ancienne Démocratie directe des origines romaines. La vision des révolutionnaires français de 1789, imprégnés de l’Histoire romaine, a été plus claire. Ce n’est pas sans raison que BABEUF, le « premier communiste de l’Histoire moderne » selon Marx, avait choisi comme prénom révolutionnaire celui de « Gracchus » ! Précisément les Gracques, les deux leaders martyrs du parti populaire, les tribuns de la plèbe assassinés de la République romaine.
La Géopolitique de la Grande-Europe – qui est aussi la base et la matrice des thèses néo-eurasistes – ne fait qu’exprimer une vision globale, politique, éthique, de civilisation que l’on peut résumer par la formule lapidaire « Rome contre Carthage » ! Une formule par laquelle les théoriciens du Jacobinisme dès 1792 – encore eux – exposaient déjà le combat – lui aussi de civilisation, celui de l’Europe révolutionnaire des Lumières, contre l’Ancien régime des Rois et des Religions – contre leur ennemi principal : l’impérialisme anglo-saxon … Sur l’utilisation du thème « Rome contre Carthage » par la France jacobine, à propos du conflit contre la Grande-Bretagne, illustration du conflit classique géopolitique typique de la Terre – Rome – contre la Mer – Carthage – , il faut lire Louis MADELIN et son remarquable livre LE CONSULAT ET L’EMPIRE !
(4) Influencé par les travaux de Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellén et Halford John Mackinder, Karl Haushofer (1869-1946) développe ses théories géopolitiques et fonde en 1924 la revue ‘Zeitschrift für Geopolitik’ (La Revue de Géopolitique). « Ouverte aux chercheurs en géographie de nombreux pays, notamment l’Union soviétique, celle-ci obtient rapidement une audience internationale. S’adressant à un large public, la revue ne présente cependant que la position de la géopolitique allemande6, les membres du comité de rédaction se montrant tous favorables à la révision des clauses territoriales des traités mettant un terme au Premier conflit mondial5. Durant ces années, Haushofer souhaite faire de son approche « une science appliquée et opérationnelle ». » Partisan d’une alliance avec l’Union soviétique, il la défend dans les colonnes de son journal; il réserve un accueil chaleureux au Pacte germano-soviétique (Août 1939), puis, cohérent, condamne le déclenchement de la guerre à l’Est, ce qui entraîne l’arrêt de la publication de son journal en 1941. Après la tentative d’assassinat de Hitler du 20 juillet 1944, la Gestapo fait interner Karl Haushofer à Dachau tandis qu’Albrecht Haushofer, son fils, lié aux conspirateurs, disparaît dans la clandestinité. Ce dernier est toutefois arrêté quatre mois plus tard. Deux semaines avant la fin du conflit, un commando SS l’exécute, de nuit en pleine rue. On retrouve sur lui le recueil de poèmes Les sonnets de Moabit — du nom de la prison berlinoise où il a été incarcéré — qui est considéré comme un témoignage important de la littérature résistante allemande.
(5) Niekisch est le père du concept géopolitique dit du « Grand Espace continental de Vladivostok à Flessingue » (Pays-Bas). Un bloc continental germano-slave. Sa perspective est celle d’Haushofer, mAIS d’Est vers l’Ouest, depuis Vladivostok comme la nôtre ;
Niekisch est aussi le premier des résistant à Hitler :
Dès 1932, Ernst NIEKISCH, idéologue du « National-bolchevisme allemand », publie ce qui est considéré encore aujourd’hui comme le plus important et le plus virulent des pamphlets anti-hitlériens « EINE DEUTSCHES VERHÄNGNISS », en français « Hitler une fatalité allemand » », illustré de dessins d’André Paul WEBER. Sa publication provoquera en riposte une campagne de presse nazie contre NIEKISCH. Dès cette époque, sa revue « WIDERSTAND » est citée fréquemment dans la revue de presse mensuelle de Heinrich HIMMLER, Reichführer SS, comme « un des principaux organes de l’adversaire ». Dès 1933 et l’arrivée au pouvoir des nazis, le mouvement de NIEKISCH est persécuté, ses membres fréquemment arrêtés, sa revue est interdite en décembre 1934. L’un de ses biographes, Sebastien HAFFNER, dira de lui qu’il « resta au sein du IIIeme Reich, quatre ans durant, le dernier ennemi connu et ouvertement déclaré de Hitler ». Car le vieux leader prussien n’abdiqua jamais. Jusqu’en 1937, son mouvement « WIDERSTAND », reconstitué dans la clandestinité, anime un réseau intellectuel et politique d’opposition intérieure au IIIeme Reich. NIEKISCH, qui a poursuivi au grand jour jusqu’en 1937 son activité éditoriale (un courage unique !), reste le seul opposant ouvertement déclaré et actif au régime nazi. Il est finalement arrêté avec nombre de ses militants le 22 mars 1937. Emprisonné, condamné deux ans plus tard par un tribunal d’exception avec 70 membres du cercle « WIDERSTAND » dont DREXEL et TRÖGER, NIEKISCH sortira par miracle, presque aveugle et paralytique, des geôles nazies en 1945.
Le vieux lutteur participera encore à la naissance de la RDA et, déçu par l’évolution du nouveau régime, finira sa vie en RFA dans un exil intellectuel hautain, n’ayant jamais renoncé à aucune de ses idées.
Cfr. Luc MICHEL, L’ALTERNATIVE NATIONAL-COMMUNISTE, MYTHES ET REALITES DU NATIONAL-BOLCHEVISME 1918-1993, Editions Machiavel, Bruxelles, 2e édition, 1995. Traductions en Anglais, Italien, Espagnol et Portuguais.
(6) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU NEOEURASISME (I) : LES CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART, LE THEORICIEN DE LA ‘NOUVELLE ROME’
(7)
Ernst JÜNGER (1895-1998) publie en 1932, LE TRAVAILLEUR (Traduction en langue française, Christian Bourgois, Paris 1989). Dans ce livre, JÜNGER s’exprime largement, dans une célébration de l’État, de la technique, comme force mobilisatrice, et du vitalisme. Dans « DER ARBEITER », Ernst JÜNGER prophétisait l’affrontement final de gigantesques Etats impériaux pour la domination mondiale et le triomphe de visions du monde antithétiques. Une vision précisée par JÜNGER dans « L’ETAT UNIVERSEL » publié en 1960. Les thèses du géopoliticien Jean THIRIART sur l’ « Etat géo-idéologique », stade avancé de l’Etat continental géopolitique mettant en oeuvre sa vision du monde, et publiées dès 1965, s’inscrivent dans la perspective ouverte par JÜNGER.
(8) Ardavan Amir-Aslani est avocat et essayiste.
Son dernier livre, DE LA PERSE A L’IRAN, 2 500 ANS D’HISTOIRE, est paru aux éditions Archipel en mars 2018.
(Sources : Editions Grasset – Le Point – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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