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КОМИТЕТЫ СИРИИ/ 2018 05 10/

L’armée israélienne a frappé dans la nuit de mercredi à jeudi des dizaines de cibles militaires iraniennes en Syrie en représailles à des tirs de roquettes attribués à l’Iran sur ses positions dans le Golan. Il y aurait près de 30 morts.

* Sur la situation au Golan occupé, lire :

sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

OU VA ISRAEL ? (III) : LE GOLAN, DE BUTIN DE GUERRE ANNEXE A ENJEU GEOSTRATEGIQUE

http://www.lucmichel.net/2018/02/25/luc-michels-geopolitical-daily-ou-va-israel-iii-le-golan-de-butin-de-guerre-annexe-a-enjeu-geostrategique/

L’escalade militaire est sans équivalent dans l’histoire pourtant ancienne des tensions entre Israël et l’Iran. Dans la nuit de mercredi à jeudi, une vingtaine de roquettes ont été tirées depuis le sud du territoire syrien, sans faire de victimes, en direction de base militaires israéliennes sur le plateau du Golan. L’Etat hébreu, qui a attribué ces tirs à la force iranienne Qods, a répondu en frappant plusieurs dizaines de sites présentés comme des positions appartenant à cette unité d’élite des gardiens de la révolution. Selon des sources militaires citées par la presse israélienne, il s’agit « du plus important raid contre le territoire syrien depuis l’accord de désengagement signé par les deux pays après la guerre d’octobre 1973 ». Un calme tendu régnait jeudi matin sur le plateau du Golan occupé par Israël, où l’armée a autorisé l’ouverture des écoles et les travaux agricoles tout en appelant la population à la vigilance. Selon la Russie, Israël tiré 70 missiles au total. Une trentaine de personnes auraient été tuées.

L’armée israélienne, qui a mené ces dernières semaines plusieurs frappes meurtrières contre des positions militaires iraniennes en Syrie, était depuis plusieurs jours en état d’alerte. De hauts dirigeants iraniens ont en effet promis une riposte après le raid conduit, le 9 avril dernier, contre la base T-4, près de Palmyre, lors duquel sept gardiens de la révolution auraient été tués. Mardi soir, quelques minutes seulement avant que Donald Trump ne prenne la parole pour dénoncer l’accord sur le nucléaire iranien, elle avait appelé la population du Golan à ouvrir les abris au cas où les gardiens de la révolution décideraient de passer à l’action. Une frappe attribuée à l’Etat hébreu avait dans la foulée visé une implantation iranienne située à al-Kiswah, près de Damas.

L’armée israélienne a visé pêle-mêle «des postes d’observation contrôlés par l’Iran ainsi que par l’axe de la Résistance, «une base logistique de la force Qods», «des entrepôts situés à al-Kiswah et au nord de Damas», «un stock de munitions situé sur l’aéroport international de Damas» et plusieurs postes militaires situés dans la zone-tampon qui sépare le plateau du Golan occupé par Israël du territoire syrien. Les avions israéliens, qui ont été ciblés  par les défenses antiaériennes de l’armée syrienne, ont par ailleurs frappé plusieurs batteries de missiles SA-5, SA-2, SA-22 et SA-17. L’Armée arabe syrienne revendique trois avions israéliens abattus.

«Si Bachar el-Assad continue de permettre à l’Iran de transformer son pays en base avancée d’opérations militaires contre nous, il doit savoir que cela entraînera sa fin», a par exemple prévenu lundi Youval Steinitz, le ministre israélien de l’Energie. Son collègue en charge de la Défense, Avigdor Lieberman, a récemment menacé de s’attaquer à Téhéran dans l’hypothèse où les gardiens de la révolution viseraient Tel Aviv. S’exprimant jeudi matin sur les événements de la nuit, il a indiqué: «Nous avons frappé la quasi-totalité des infrastructures militaires iraniennes en Syrie. S’il pleut chez nous, ils doivent savoir qu’il y aura un déluge chez eux.»

Cette escalade verbale et militaire intervient sur fond d’ambitions conflictuelles entre Israël et l’Iran. La République islamique, dont l’intervention militaire directe ainsi que par l’intermédiaire de diverses milices a fortement contribué à aider Bachar el-Assad, entend pousser son avantage en créant une implantation militaire durable en Syrie.

Benyamin Nétanyahou, qui revendique à cet égard une pleine liberté d’action, s’est rendu mercredi à Moscou pour évoquer avec Vladimir Poutine la coordination entre leurs deux armées afin d’éviter un accrochage non voulu dans le ciel de la Syrie. Le président russe a récemment accueilli avec un certain agacement la multiplication des frappes israéliennes contre les positions iraniennes, craignant que la tension entre Israël et l’Iran ne menace à terme la stabilisation du régime de Bachar el-Assad. «J’espère que nous allons non seulement en discuter, mais aussi chercher des solutions», a-t-il déclaré à l’issue de leur entretien.

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