LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 03 27/
« « J’ai toujours défendu l’idée qu’il fallait maintenir les lignes ouvertes, tout en gardant une position ferme sur les sujets qui fâchent », explique Didier Reynders dans la droite ligne de la doctrine Harmel »
– Le Vif (hebdo belge, 26 février 2018).
« La Belgique a une position beaucoup plus aimable (…)
Je suis persuadé que votre visite va servir au bien des économies de nos deux pays »
– V.V. Poutine (31 janvier 2018).
« Votre pays joue un rôle actif et pragmatique pour améliorer les relations entre la Russie et l’Union européenne »
– Le Premier ministre russe Dimitri Medvedev (fin janvier 2018).
« La Russie sera toujours un grand voisin de l’Union européenne »
– Charles Michel (premier ministre belge, ce 27 mars).
Vous savez que je n’ai aucune indulgence pour la Belgique, monstruosité géopolitique créée en 1815 dans la foulée de Waterloo (1) par l’impérialisme anglo-saxon. La Belgique a été de toutes les aventures coloniales et impérialistes, de la Conférence De Berlin en 1885 (qui donna libre cours au génocide congolais de Léopold II) (2) à la Syrie de 2018. Et au pillage de l’Afrique, et spécialement des Grands-Lacs, par les Réseaux libéraux du MR (3). Mais l’héritage de 1815 a amené au pouvoir à Bruxelles les Républicains flamands. Et fait de Bruxelles le maillon faible de l’Union Européenne avec la Question catalane !
L’actualité du jour, nous montre que la Belgique est aussi le maillon faible de l’OTAN sur la Question russe. Alors, ironie, que Bruxelles abrite à la fois le siège de l’UE et celui de l’OTAN ! Les réticences belges à expulser des diplomates russes, que l’OTAN doit aller jusqu’à lui exiger (voir Partie III de cette analyse), montre aussi une faille au sein du Bloc américano-occidental.
Une partie de l’élite ouest-européenne, humiliée par les diktats américains et réaliste quand à la guerre commerciale USA-UE (depuis le début des Années ’80), doublée de la guerre financière Dollar-Euro (depuis 2000), voudrait une collaboration avec la Russie et la fin des sanctions anti-russes qui pénalisent l’UE au profit des USA. La Belgique, durement frappée par ces sanctions anti-russes et les contre-sanctions de Moscou (notamment au niveau de son agriculture), est le poisson-pilote de cette politique. Voir aussi les positions de Federica Mogherini, patrone de la Diplomatie de l’UE, sur l’Iran, le maintien des accords de Genève, et le refus de nouvelles sanctions anti-iraniennes, à la grande colère du « Parti américain » de l’UE (Macron, Le Drian, Merkel, May et cie) …
On se souviendra alors de la « Doctrine Harmel », le premier ministre belge de 1965, puis minstre des affaires étrangères de 1966 à 1973. Dont le « Rapport Harmel » rédigé en 1967 continue d’inspirer la « posture » des dirigeants de l’UE qui veulent une entente avec Moscou. (4). il élabore notamment ce qui restera comme « la doctrine Harmel ». « Il propose, en 1967, de sortir de la logique du monde bipolaire, divisé entre Américains et Soviétiques, afin de favoriser la détente. Il appelle l’Europe à prendre son sort en main (…) On estime généralement que la visite du chancelier allemand Willy Brandt à Varsovie, en 1970, mais aussi la signature des accords d’Helsinki, en 1975, furent les fruits de cette doctrine ». Des analystes diront que Jean Thiriart, le géopoliticien de la Grande-Europe de Vladivostok à Reykjavik (5), était le « poisson-pilote ». Lui qui avait rencontré Ceaucescu et Chou En Lai à Bucarest en 1967, puis les dirigeants est-allemands à Leipzig …
I –
LA QUESTION CATALANE : LA BELGIQUE MAILLON FAIBLE DE L’UE
« Qui a vu les images d’hier, aurait cru à une dictature sud-américaine dans les années 70. Mais c’est bien l’Espagne en 2017 »
– Gazet van Antwerpen (quotidien flamand, 19 oct. 2017).
Les médias de l’UE (qui sont ceux de l’OTAN) nous disent inlassablement, depuis octobre 2017 et le Référendum catalan, que « le gouvernement catalan est isolé ». C’était oublier que l’UE avait sous cet angle un maillon faible : le gouvernement fédéral belge. Avec Charles Michel, un premier ministre libéral francophone. Mais une majorité où le grand parti dominant est la N-VA … nationaliste flamande et indépendantiste (qui arbore le drapeau catalan sur son siège). Une N-VA à qui le premier ministre doit tout, à commencer par ses ambitions de réélection (6) (7). Je renvoie mon lecteur à mes nombreuses analyses sur ce sujet …
* Lire en particulier mon analyse sur :
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
VERS UN SEISME GEOPOLITIQUE DANS L’UNION EUROPEENNE (II):
LA CATALOGNE PROVOQUE UNE CRISE DIPLOMATIQUE GRAVE ENTRE MADRID ET LE GOUVERNEMENT FEDERAL BELGE
Le référendum en Catalogne, remporté à 90% par les séparatistes selon les autorités de la communauté autonome, a engendré d’autres victimes collatérales que celles brutalisées par la police : la démocratie et l’Europe, s’accordent à penser les éditorialistes belges francophones, au lendemain du scrutin. Tous dénoncent le recours à la « force indigne » par le gouvernement de Mariano Rajoy, perdant « borné » du scrutin qui « pourrait ne pas survivre ». Reflet à la fois du rapport des forces politiques en Belgique, mais aussi de l’état d’esprit des populations.
II –
LA QUESTION DES SANCTIONS ANTI-RUSSES : LA BELGIQUE MAILLON FAIBLE DE L’OTAN
« La Belgique, cheval de Troie de la Russie pour casser la solidarité européenne ? », interrogeait ‘Le Vif-L’Expess’ (hebdo russophobe), le 26 février dernier : « Didier Reynders chez Lavrov après Charles Michel chez Poutine : les relations se réchauffent. De quoi accentuer l’ingérence russe au coeur de l’Europe ? La Belgique préfère parler de convergence d’intérêts ».
« INGERENCE RUSSE AU COEUR DE L’EUROPE » OU « CONVERGENCE D’INTERETS » ?
Que dénonce ‘Le Vif’ :
« Quand Charles Michel s’est envolé pour Moscou fin janvier, plus de trente journalistes faisaient partie du voyage. Ils n’étaient plus que deux à accompagner Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères, quinze jours plus tard. Cette fois, pas de rencontre de Poutine au rendez-vous, ni de passage sous les dorures du Kremlin (le Premier ministre belge en a été privé aussi, l’entretien ayant eu lieu dans une résidence du président russe), mais la substance était la même. L’homologue de Reynders, le maître en dialectique Sergueï Lavrov, était déjà présent lors de la rencontre entre Michel et Poutine. Et les éléments de langage furent identiques. Pourquoi, dès lors, ces deux visites si rapprochées ? D’autant qu’aucun des deux MR (Ndla : parti libéral belge francophone au pouvoir fédéral) n’a fait d’allusion à l’autre… » Le télescopage n’est pas idéal, convient-on dans l’entourage de Reynders, mais son voyage était prévu depuis longtemps. Il était lié à la signature de la commission mixte entre la Russie et l’Union économique belgo-luxembourgeoise. Celui du Premier ministre s’est greffé par la suite, car il y avait un momentum politique, déterminé par son propre agenda, par la Coupe du monde de football et par les élections du 18 mars « . Lesquelles ne seront qu’une formalité pour Vladimir Poutine. »
Que veulent les dirigeants belges :
« Les deux libéraux plaident pour la reprise du dialogue. » J’ai toujours défendu l’idée qu’il fallait maintenir les lignes ouvertes, tout en gardant une position ferme sur les sujets qui fâchent « , explique Didier Reynders dans la droite ligne de la doctrine Harmel (…) Depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine, en 2014, et l’annexion de la Crimée, sanctions (européennes) et contre-sanctions (russes) restent en vigueur, au grand dam de nos producteurs de pommes et poires confrontés au boycott des fruits de leurs vergers. Plutôt que de buter sans cesse sur les dossiers chauds, Charles Michel préconise aujourd’hui de changer la méthode de travail avec la Russie. » Il faut peut-être dialoguer sur d’autres thèmes « , avait-il déclaré fin 2017 lors des journées diplomatiques, citant nos intérêts économiques et le défi stratégique de l’énergie. Reynders, lui, a évoqué avec ses hôtes la diplomatie culturelle. A Saint-Pétersbourg, l’Ermitage a ouvert ses salles à Jan Fabre et Anne Teresa de Keersmaeker a fait salle comble à Moscou. En sens inverse, le ministre, également en charge des institutions culturelles fédérales, souhaite l’organisation en Belgique d’une semaine culturelle russe. Au passage, il regrette que si peu d’étudiants belges partent en Erasmus en Russie. Image trop vieillotte, pas assez multilingue ? Le plus grand pays d’Europe ne compte que 700 citoyens belges enregistrés, dont la moitié possède la double nationalité. »
POUTINE A CHARLES MICHEL:
« VOTRE VISITE VA SERVIR AU BIEN DES ECONOMIES DE NOS PAYS »
Le Premier ministre Charles Michel avait rencontré ce 31 janvier le président russe Vladimir Poutine à sa résidence Novo-Ogariovo. « Votre visite va servir au bien des économies de nos deux pays », avait estimé le chef du Kremlin en début de rencontre. L’entretien s’était déroulé en présence du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, du vice-Premier ministre, Dmitri Ragozine et du porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Poutine a souligné les relations historiques qui lient les deux pays. « Cette année marque les 165 ans des relations diplomatiques entre la Russie et la Belgique », avait-il indiqué. Evoquant la prochaine réunion de la commission mixte entre l’Union économique belgo-luxembourgeoise (UEBL) et la Russie à Sotchi le 14 février denier, Poutine avait réagi positivement au déplacement du Premier ministre belge en Russie. « Je suis persuadé que votre visite va servir au bien des économies de nos deux pays », a pointé Poutine.
De son côté, Charles Michel a plaidé pour un dialogue ouvert : « Nous aurons l’occasion d’aborder ensemble divers sujets afin d’arriver à une meilleure compréhension de l’un et de l’autre. Dans cette optique de dialogue, il est important de discuter de sujets d’intérêts communs, comme la sécurité, la lutte contre le terrorisme et la situation au sud de l’Union européenne », avait-il déclaré. « L’histoire des relations entre la Belgique et de la Russie est faite de hauts et de bas, mais nous resterons tout d’abord toujours des voisins ». Charles Michel a également fait part de son désir d’évoquer avec le chef du Kremlin d’éventuels nouveaux partenariats, notamment au niveau économique.
« UN DIALOGUE EST NECESSAIRE AVEC MOSCOU POUR DEFENDRE LES INTERETS DE LA BELGIQUE » (LE PREMIER MINISTRE BELGE)
Durant sa visite officielle, Charles Michel estime « qu’un dialogue est nécessaire avec la Russie afin de défendre les intérêts stratégiques de la Belgique, mais aussi de l’Union européenne (UE), en matière économique et sécuritaire, notamment ». A son arrivée à Moscou, le Premier ministre « s’attendait à un dialogue constructif avec les autorités russes » et souhaitait « relancer les lignes de communication entre Bruxelles et Moscou ».
« Je peux imaginer que la Russie a des choses à dire aux représentants qui siègent à l’Europe. Je vais pouvoir écouter ces messages et en relayer également un certain nombre. Mais je pense que dans les relations internationales, c’est un peu comme dans un quartier. Quand on ne s’entend pas bien avec ses voisins, quand il y a de l’incompréhension, on en paie le prix tôt où tard », a expliqué C. Michel. « Il faut tenter de défendre les intérêts stratégiques (de la Belgique et de l’UE), sur le plan sécuritaire, économique et de la stabilité », notait-il. « Je pense que nous devons essayer d’ouvrir le dialogue dans l’intérêt de nos concitoyens. Par exemple, la Russie joue un rôle au sud de l’Europe, en Syrie, et en Libye et nous avons tout intérêt à revenir sur ces sujets avec Moscou afin de voir si nous pourrions parvenir à stabiliser ces régions ensemble. Les conflits dans ces régions ont d’importantes conséquences au sein de l’Europe. Elles entrainent notamment d’importants flux migratoires », a souligné le chef du gouvernement fédéral.
DIPLOMATIE ECONOMIQUE
Dans tout ce contexte pèsent les intérêts économiques belges :
« La diplomatie économique est un dada du ministre (Reynders) (…) Belgique, Luxembourg et Russie ont conclu leur bisannuelle commission mixte sur un constat prometteur : une croissance de 20 % des échanges, de quoi compenser la dégringolade qui a suivi la crise ukrainienne de 2014. La Russie figure aujourd’hui dans le top 10 des plus gros partenaires de la Belgique, qui lui achète principalement des produits énergétiques, tandis que nous leur vendons des produits finis. UCB, Solvay, GSK sont présents sur le marché russe et le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine s’est félicité qu' » aucune entreprise belge n’ait déserté la Russie depuis l’instauration des sanctions « . Celles-ci n’ont finalement eu que peu d’effets. »
DIPLOMATIE SPORTIVE :
AU PAYS DU FOOTBALL, PAS QUESTION DE SABOTER LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL EN RUSSIE
« Enfin, rapelle ‘Le Vif’, c’est l’année de la diplomatie sportive, avec les Diables Rouges qui feront peut-être des flammes dans la toundra. En guise de préambule, Lavrov et Reynders se sont échangé des ballons de foot… Et ce dernier a déjà annoncé qu’il compte assister, le 23 juin prochain, au match Belgique-Tunisie, qui se jouera dans le stade du Spartak de Moscou, le club dont le plus ardent supporter est… Sergueï Lavrov. » J’espère qu’on reviendra souvent en juin et juillet, cela voudra dire que cela marche pour l’équipe belge « , a répété un Didier Reynders fort enthousiaste sur le sujet. Une présence royale ne serait pas exclue non plus. »
LA BELGIQUE « CHEVAL DE TROIE » RUSSE AU SEIN DE L’UE ?
Le très russophobe ‘Le Vif-L’Express’ – pour qui les « réseaux pro-russes dans l’UE », dont les miens, sont une obsession – posent les questions qui dérangent :
« La Belgique serait-elle devenue un cheval de Troie de la Russie pour casser la solidarité européenne ? Reynders a beau répéter qu' » il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette » entre la position de la Belgique et celle de l’Union, les Russes font semblant de ne pas entendre. La Belgique a une position » beaucoup plus aimable « , avait déjà souligné Poutine. » Votre pays joue un rôle actif et pragmatique pour améliorer les relations entre la Russie et l’Union européenne « , avait ajouté le Premier ministre russe Dimitri Medvedev. Et comme ses deux compatriotes, Lavrov a insisté sur les 165 ans de relations diplomatiques entre la Belgique et la Russie, comme s’il s’agissait d’un anniversaire capital. Le tsar Pierre le Grand, qui a parcouru nos contrées, est également appelé à la rescousse. Pour Lavrov, c’est clair, on va vers la normalisation. »
Dans ces manœuvres diplomatiques, la Belgique joue un rôle de poisson-pilote. « La Belgique n’avance pas seule, d’autres pays de l’Union retrouvent le chemin de Moscou, et nous n’avons d’autre vocation que de chercher des solutions pacifiques par la voie du compromis », dit le ministre belge Reynders.
On comprend mieux aussi le rôle que joue la provocation « Skipral » pour resserrer les rangs de l’UE et de l’OTAN et mettre au pas les dissidents de l’Ordre américain en Europe occidentale …
III –
AU MILIEU DE LA CRISE LONDRES-USA-UE-OTAN VS MOSCOU :
LA POSITION BELGE AMBIGUË ET RETICENTE
« Quinze pays européens expulsent des diplomates russes mais pas (encore ?) la Belgique », titrait hier matin ‘La Libre Belgique’ (Bruxelles) : « Le gouvernement belge se réunit en kern (Ndla : réunion ministérielle restreinte), ce mardi, afin de décider s’il suivra un mouvement auquel participent, entre autres, la France, l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, le Canada et les Etats-Unis. Lors du sommet des 22 et 23 mars, les Etats membres de l’Union européenne avaient unanimement pointé la responsabilité « hautement probable » de la Russie dans l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille, par un produit neurotoxique à Salisbury, au Royaume-Uni le 4 mars dernier. Ils ont également approuvé le rappel par la Haut représentante Mogherini du chef de la délégation de l’UE à Moscou pour consultations. Voilà pour la réaction commune sur laquelle s’étaient entendus les leaders partisans d’une approche ferme vis-à-vis de Moscou et ceux soucieux de ne pas prendre le Kremlin de front ». Dont la Belgique, pour le moins réticente …
C’est contraint et forcé, à la fois par l’UE et l’OTAN, que le gouvernement belge finira plus tard dans la journée par expluser … un et un seul diplomate russe. Difficile de montrer l’opposition belge aux nouvelles sanctions anti-russes initiées par la provocation britannique !
UNE BELGIQUE CONTRAINTE AUX SANCTIONS
Les autorités belges ont donc finalement décidé, à leur tour et sous une lourde pression, de procéder au renvoi d’un membre du personnel diplomatique russe accrédité auprès du royaume. La décision a été prise lors d’une réunion des membres du Comité ministériel restreint mardi en fin de journée, en réponse à l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal en Grande-Bretagne. « Cette décision sera signifiée à l’ambassadeur russe dans les 48 heures. La personne concernée aura 14 jours pour quitter le territoire ». « Dans le même temps, la Belgique continue à plaider pour le maintien d’un dialogue franc et ouvert avec Moscou sur les sujets d’intérêts communs.La Russie sera toujours un grand voisin de l’Union européenne », a rappelé Charles Michel devant le Comité d’avis sur les questions européennes du Parlement.
CONTRAIREMENT A CE QUE DISENT LES MEDIAS DE L’OTAN : L’U.E. EN ORDRE DISPERSE FACE A MOSCOU !
La moitié des états membres de l’UE n’ont pas suivi Londres et Paris. Et neuf des vingt-huit Etats membres ont même décidé de ne pas embrayer ! Malte et le Luxembourg se sont dits « solidaires », mais expulser un représentant russe signifierait pour eux couper leurs relations avec Moscou, craignent-ils. La Grèce, Chypre, la Bulgarie, la Slovaquie, la Slovénie et le Portugal préfèrent rester prudents.
Quant à l’Autriche, elle entend « jouer un rôle de médiateur » dans la crise opposant les pays occidentaux au Kremlin, un « pont entre l’Est et l’Ouest », comme l’ont expliqué le chancelier Sebastian Kurz et la ministre des Affaires étrangères Karin Kneissl. C’est Vienne qui, il y a huit ans, avait mis son aéroport à disposition pour un échange d’espions entre Américains et Russes. Parmi ceux venus d’outre-Atlantique, la célèbre Anna Chapman. Et parmi ceux arrivés de Moscou, Sergueï Skripal.
Theresa May, et c’est là son rôle de cheval de Troie américain dans l’UE (8), a profondément divisé les états membres. Et cela au moment où l’unité de ceux-ci s’imposait face aux menaces de guerre commerciale contre l’UE brandies par trump.
Aux pays qui ont opté pour les expulsions, dont les Etats-Unis, Moscou a promis mardi une riposte, « n’en doutez pas ! » a lancé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, depuis Tachkent où il effectuait une visite officielle. « Parce que personne ne souhaite tolérer une telle muflerie et nous n’allons pas le faire » !
NOTES :
(1) La Belgique est un monstre géopolitique artificiel érigé au service des intérêts géopolitiques britanniques en 1830 :
Cfr. Luc MICHEL, sur PCN-INFO /
WATERLOO, UN TOURNANT DE L’HISTOIRE MODERNE : GEOPOLITIQUE – IDEOLOGIE – REVOLUTION. LE POINT DE VUE DU PCN
(2) « Jusqu’à l’apparition de HITLER, Léopold II était un des hommes les plus cruels d’Europe », dit Adam HOCHSCHILD dans « Les fantômes du Roi Léopold – Un holocauste oublié ». « A l’époque, les actes commis au nom de Léopold II ont défini la norme absolue de cruauté, comme cela allait être le cas avec HITLER, un demi-siècle plus tard », dit Peter BATE. Simplement les nazis sont aujourd’hui honnis en Allemagne, mais la famille de Léopold II, ces Saxe-Cobourg-Gotha venus d’Allemagne, règne toujours en Belgique …
(3) Les réseaux libéraux du MR, une version belge de la Françafrique :
Cfr. sur LUCMICHEL. NET/ KAZAKHGATE : VERS UN SCANDALE D’ETAT IMPLIQUANT LE PARTI LIBERAL BELGE MR ET SES RESEAUX AFRICAINS !
(4) Sur la Doctrine Harmel, au cœur de la Diplomatie parallèle des Années ‘60, un de ses biographes dira : « Pour ce qui est des réactions à l’Est, il convient d’être nuancé. Certes les autorités (soviétiques) portent publiquement le document en dérision en disant qu’il masque la politique «agressive» de l’Otan. En avril 1967, Leonid Brejnev qualifie l’exercice Harmel d’effort «pour sauver la «sainte Alliance» (sic) (…) à peu de frais». Mais des diplomates de l’ambassade soviétique à Washington sont venus s’enquérir «off the record» auprès du Département d’État du contenu du plan dès le début du mois de décembre 1967. De même, à la veille de l’adoption du rapport par le Conseil, l’ambassadeur de Pologne en poste à Washington est venu en personne demander des précisions au Département d’Etat, tout en précisant que Rapacki, le ministre polonais des Affaires étrangères (Ndla : qui propsa aussi un « plan Rapacki »), avait discuté récemment avec Harmel de la question et que les Polonais marquaient un grand intérêt à ses idées. On verra que des dirigeants de l’Est auront l’occasion de dire eux-mêmes à Harmel ce qu’ils pensent du document. (…).
Il reste que le rapport Harmel a mis en avant le concept de détente à côté de celui de défense, qui était déjà un but de l’Otan. Il reprenait à la fois l’idée de «construire des ponts» entre l’Est et l’Ouest (…) le concept gaulliste de «détente-coopération-entente», et le schéma de Brandt d’ «European order of peace», sans compter l’Appel de Bucarest de juillet 1966 préconisant la coexistence pacifique. Au-delà, alors que les frontières non naturelles de l’Europe étaient marquées par la division de l’Allemagne, ce document stipulait bien qu’il n’y avait pas de solution générale dans les rapports Est-Ouest sans accord sur l’Allemagne. »
(5) Au début des Années 80, THIRIART fonde avec José QUADRADO COSTA et moi-même l’« Ecole de géopolitique euro-soviétique » où nous prônons une unification continentale de Vladivostok à Reykjavik sur le thème de « l’Empire euro-soviétique » et sur base de critères géopolitiques. Théoricien de l’Europe unitaire, THIRIART prône dès 1964 une « Europe de Reykjavik à Vladivostok », idée à la base du Néoeurasisme actuel. Il a été largement étudié aux Etats-Unis, où des institutions universitaires comme le « Hoover Institute » ou l’ « Ambassador College » (Pasadena) disposent de fonds d’archives le concernant. Ce sont ses thèses antiaméricaines « retournées » que reprend largement BRZEZINSKI, définissant au bénéfice des USA ce que THIRIART concevait pour l’unité continentale eurasienne.
Cfr. Luc MICHEL, « CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART : LE THEORICIEN DE LA NOUVELLE ROME », Bruxelles, 2003,
sur http://www.pcn-ncp.com/Institut-Jean-Thiriart/cf/cf01.htm
et sur http://www.pcn-ncp.com/Institut-Jean-Thiriart/cf/cf01-2.htm
(6) Voir sur EODE/ OBSERVATOIRE DES ELECTIONS/
VERS LES ELECTIONS DE 2018-2019 EN Belgique (II) : POURQUOI LES ELECTIONS COMMUNALES A ANVERS SONT CAPITALES POUR LE PAYS TOUT ENTIER ?
(7) Voir sur EODE/ OBSERVATOIRE DES ELECTIONS/
VERS LES ELECTIONS DE 2018-2019 EN BELGIQUE (I) : COMMENT LE RESULTAT DES ELECTIONS EN FLANDRE CONDITIONNERA LA FUTURE MAJORITE FEDERALE …
(8) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
INTRODUCTION TO THE GEOPOLITICS OF BRITISH IMPERIALISM
(Sources : Le Vif-L’Espress – Knack – Gazetvan Antwerpen – lucmichel. net – pcn-ncp. info (Site archive 1995-2012 du PCN- НОП) – La Libre Belgique – EODE Think-Tank)
Photos :
Janvier 2018, le premier ministre belge rencontre Poutine.
Février 2018, le ministre des AE Reynders rencontre Lavrov.
Federica Mogherini et Lavrov (juillet 2017).
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie –
Néoeurasisme – Néopanafricanisme (Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
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* EODE :
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