LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 03 01/
« En termes stratégiques, Israël ne présente plus aucun intérêt pour la Russie qui pense d’ores et déjà à une alliance eurasiatique, impossible à réaliser sans la présence iranienne »
– Debkafile (Israël, 10 février 2018).
« Les équations politico-militaires ont changé hier après l’écrasement de l’avion de chasse d’Israël. C’est dire qu’Israël a reçu une grosse claque de la part de l’armée syrienne, puisque cela a remis en cause leur fameux ’Dôme de fer’ semant la panique parmi les Israéliens. L’événement mérite de faire l’objet d’une réflexion plus approfondie, d’autant plus que l’avion s’est écrasé au cœur d’Israël »
– Cheikh Nabil Farouk (membre du Conseil central du Hezbollah
chargé de la supervision des activités de la lutte armée).
« Ne nous leurrons pas, cependant. Sauf changement imprévu de nature considérable dans la région, la Russie n’est pas à la veille de devenir l’allié d’Israël. Opposée par définition aux Etats-Unis, la Russie a opté pour une stratégie qui la ramène à des alliances tactiques avec l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord et d’autres indésirables. De plus, les Russes sont déterminés à n’abandonner pour rien au monde leurs alliés des temps anciens – ceux de l’ère soviétique – L’Organisation de Libération de la Palestine et le Président syrien Bachar el Assad »
– Jforum (20 février 2018).
UN MOT A MES LECTEURS
Lorsque j’ai commencé à pratiquer l’analyse géopolitique au début des Années ’80, avec notre « Ecole géopolitique euro-soviétique » (1), cette science sortait d’un long purgatoire. Assimilée à l’expansionisme du IIIe Reich, alors qu’elle avait émergé au XIXe siècle à lafois aux USA, en France et en Allemagne, elle était devenue une science maudite. Interdite même en URSS, alors que Staline la pratiquait en maître. J’ai vu la Géopolitique resurgir, avec notamment en France le géographe Lacoste et la Revue ‘Hérodote’. Et j’en ai fait la colonne vertébrale de ma pensée.
Quarante ans plus tard, je suis agacé non par le succès de la Géopolitique, mais bien par le fait qu’elle soit galvaudée. Certains qui « font de la géopolitique » (comme on fait du tricot ou de la byciclette) n’en maîtrisent aucun des fondements. D’autres croient qu’il suffit de plagier les idées d’un éditorial, de noter quelques axes d’une analyse télévisée sérieuse (et incomprise), ou encore de dire « géopolitique » cinq fois dans une phrase (en faisant des sauts de cabri, pour paraphraser de Gaulle), pour analyser la marche géopolitique du monde.
En particulier, la guerre de Syrie, où s’accumulent les intervenants et les fronts, où les « guerres par procuration » (« proxy wars ») s’additionnent, et où la complexité des événements appelle au raisonnement froid, lucide, a vu émerger ce que j’ai appelé ironiquement « la géopolitique de l’émotion » (qui est tout sauf de l’analyse géopolitique) (2). A propos des coups de poker opportunistes de la Turquie, certains se sont égarés (3). C’est aussi le royaume brumeux des théoriciens complotistes et négationnistes. Où tout simplement des amateurs de « Unes choc » pour attirer le lecteur …
1 –
L’ALLIANCE ENTRE MOSCOU ET TEHERAN VA-T-ELLE DURER ?
Après les « tournants géopolitiques » (sic) de Erdogan (qui est resté et reste membre de l’OTAN), nos analystes de l’émotion se saisissent en ce moment des relations entre Moscou et Téhéran. Dont ils annoncent qu’elle vont se briser (sic), dont ils évoquent de sombres « accords secrets entre américains et russes » (resic). Oubliant que la base de leurs raisonnements fallacieux, ce ne sont pas des documents russes ou iraniens, mais bien des analyses destinées à leurrer l’opinion publique et à tenter d’opposer les partenaires de Damas. Analyses qui proviennent d’officines liées à Tsahal ou au Mossad, comme le soi-disant Think-Tank israélien ‘Debka’ …
L’Axe Pékin – Moscou – Téhéran, qui est un axe à trois, repose sur des fondamentaux géopolitiques indispensables à l’unification du continent eurasiatique voulue par Moscou (et son Néoeurasisme) et Pékin (avec ses « nouvelles routes de la Soie ») :
– Tout d’abord précisément ce double projet à la fois géoéconomique et géopolitique – l’unification continentale économique préparant celle géopolitique, selon les théories du « nationalisme économique » de Friedrich List – impose l’inclusion de Téhéran, puissance régionale émergente et surtout pivot géopolitique de l’Eurasie au Proche-Orient (4) ;
– Ensuite, la géopolitique de la Caspienne, vue de manière similaire depuis Moscou et depuis Téhéran, impose elle aussi un Axe Russo-iranien (5).
Dès lors les analyses provocatrices israéliennes, où l’alliance russo-iranienne et le retour de la parité stratégique imposée par Moscou entre Israël et ses adversaires fait paniquer, n’ont aucune chance de se réaliser. C’est la première fois depuis 1982 qu’un avion de combat israélien est abattu par la DCA syrienne. « Cet événement, dit le ‘New York Times’, a remis en question les compétences de l’armée de l’air israélienne » !
Et face à ce que Téhéran apporte aux projets eurasiatiques de Moscou et Pékin, Tel-Aviv n’a rien à offrir (6). Et surtout ce qu’oublient nos analystes émotifs ou complotistes, l’Eurasie c’est la puissance continentale qui seule pourra vaincre la Thalassocratie américaine. On le sait à Washington et on n’y recherchera aucun accord avec le double ennemi continental sino-russe. Relire Zbigniew Brzezinski !
2 –
LA DONNEE FONDAMENTALE AU PROCHE-ORIENT :
LA FIN DE LA NEUTRALITE RUSSE VIS-A-VIS D’ISRAEL
En dépit d’intenses efforts diplomatiques, qui se doublent d’une offensive médiatique de Tel-Aviv et de ses alliés, personne, à commencer par les Israéliens eux-mêmes, n’a été pris au piège : « ce qui reste dans les esprits, c’est moins l’image du supposé drone iranien abattu au Golan que celle de la carcasse du F-16 de l’armée de l’air d’Israël, carbonisé en plein cœur de la Galilée », dit ‘Debka’ (il faut lire ‘Debka’, non pour y trouver des analyses fiables, mais bien pour comprendre ce que pensent les généraux israéliens) ;
‘Debkafile’, site proche des milieux du renseignement de Tsahal (comme l’américain ‘stratfor’ l’est du Pentagone) revient d’ailleurs sur la « trace russe dans cette débâcle qui devrait, toute raison garder, pousser Israël à revoir sa stratégie en Syrie ». Le site croit savoir que « les 25 missiles S-200 qui ont visé les F-16 israéliens font partie d’un système de défense anti-missiles placé sous le commandement russe ». « En ce sens, la Russie était sans doute au courant de la riposte qu’allait effectuer la DCA syrienne, ce qui témoigne d’un profond changement des rapports stratégiques dans la région et réduit presque à néant les efforts de Tel-Aviv pour apaiser les tensions et ramener la situation à l’avant 10 février ». Et ‘Debka’ d’ajouter : « au plus fort des frappes israéliennes contre le sol syrien et de la cinglante riposte de la DCA syrienne, Netanyahu a contacté en urgence les présidents russe et syrien, car il a bien compris à quel point l’escalade des tensions risquait de devenir incontrôlable » !
Le site se réfère ensuite aux experts sécuritaires « qui évoquent le nom des missiles SAM-5 (S-200) comme étant celui qui ont abattu le F-16 israélien, type de missiles dont la portée atteint le nord d’Israël ». « C’est un point à ne pas prendre à la légère », ajoute ‘Debka’ qui, visiblement en colère, se moque du ministre israélien des Affaires militaires Lieberman : « L’appel lancé par Netanyahu à Moscou et à Washington pour déclencher une désescalade va à rebours des fanfaronnades auxquels M. Lieberman nous a habituées, surtout l’une des plus récentes d’entre elles, aussi bien déplacée que non nécessaire, où il évoquait « une action militaire israélienne à la fois contre la Syrie et le Liban ». Lieberman est même allé jusqu’à menacer les ennemis d’Israël en ces termes : « ne mettez pas à l’épreuve notre patience ». « Et bien ce qui s’est produit samedi 10 février constitue très exactement cette mise à l’épreuve », conclut ‘Debka’
‘Debka’ annonce » la fin des liens privilégiés d’Israël avec la Russie » (7) : « à vrai dire, les dialogues qu’entretiennent d’habitude Poutine et Netanyahu ne valent rien, car à chaque fois qu’une situation spéciale se produit, Poutine ne fait qu’agir en fonction des intérêts stratégiques de la Russie ». Debka ne pousse pas plus loin son analyse, mais il le dit de manière à peine voilée : « en termes stratégiques, Israël ne présente plus aucun intérêt pour la Russie qui pense d’ores et déjà à une alliance eurasiatique, impossible à réaliser sans la présence iranienne ».
INDIFFERENCE DES USA OU CYNISME MACHIAVELIQUE ?
Le tout face à l’indifférence des USA due aux errements et à l’amateurisme de l’administration Trump. A moins que ce ne soit à un cynisme machiavélique de Washington, dont la volonté de se maintenir en Syrie a tout à gagner d’une confrontation entre Israël et ses voisins.
‘Bloomberg’ reproche à Washington « son indifférence vis-à-vis de l’incident survenu ». Le journal américain ‘Daily Beast’ est clair à ce sujet lorsqu’il écrit : « Le samedi 10 février, on s’est rendu compte qu’Israël a des idées illusoires sur deux questions : la première, Israël s’imagine pouvoir être à l’abri de la guerre interne en Syrie. Et la seconde, il espère que sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis seraient un allié plus fiable pour Tel-Aviv. Mais douze heures après l’incident de samedi qui a abouti à la destruction d’un F-16 de l’armée israélienne par la DCA syrienne, les États-Unis sont restés silencieux. »
Le samedi 10 février, le Pentagone a publié un communiqué dans lequel il a apporté « sa sympathie » envers Israël, tout en soulignant « qu’il n’était pas impliqué dans l’intervention israélienne en Syrie » !
LES ESPOIRS DECUS DE NETANYAHU A MOSCOU
En toute connaissance de cause, s’appuyer sur la Russie dans l’objectif de « limiter l’influence de l’Iran dans la région » n’a encore apporté aucun résultat souhaitable pour Tel-Aviv. Le Premier ministre israélien a essayé, au cours de toutes ses visites ces derniers mois en Russie, de tracer « les lignes rouges d’Israël au sujet de la présence iranienne en Syrie » et de convaincre ainsi le président russe Vladimir Poutine de « changer de stratégie sans pour autant, l’influencer en aucune façon : Poutine restait toujours calme, voire froid ». Lors d’une conversation téléphonique le 11 février avec Benjamin Netanyahu, Vladimir Poutine a évoqué les frappes aériennes menées par l’armée de l’air israélienne contre des cibles en Syrie, a annoncé samedi le Kremlin : « Moscou a appelé Tel-Aviv à éviter toute mesure susceptible de déclencher une nouvelle escalade des tensions », selon la même source.
Benyamin Netanyahu voulait convaincre Vladimir Poutine de la véracité de ses inquiétudes, mais ce dernier y a pas tenu tête. La réaction la plus médiatisée de Poutine en date du 23 août 2017, jour où le Premier ministre israélien en visite à Moscou a rappelé, aussi stressé qu’anxieux, à Poutine que « le Corps des gardiens de la Révolution islamique et les forces du Hezbollah libanais étaient prêts à attaquer Israël via la Syrie ». « Très calme, le président russe a noté que l’Iran était l’allié stratégique de la Russie au Moyen-Orient, mais qu’Israël est également un partenaire important pour la Russie dans la région » (c’était bien avant le 10 févier 2018), a annoncé à l’époque le quotidien russe ‘Pravda’.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait toujours indiqué que « la présence iranienne en Syrie était légale » et que Moscou « n’avait donné aucune garantie pour un retrait des forces alliées iraniennes du territoire syrien ». Quelques heures après l’incident du 10 février, le ministère russe des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il a exprimé le mécontentement de Moscou contre les raids aériens israéliens sur la Syrie. « Nous n’admettons en aucune façon qu’un danger menace la vie des militaires russes en Syrie. Tous les pays doivent respecter la souveraineté nationale syrienne. Nous demandons à toutes les parties de faire preuve de retenue et de s’abstenir de tout acte qui compliquerait la situation », a écrit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’analyste chevronné israélien Chemi Shalev a évoqué, pour le journal ‘Haaretz’, « l’optimisme illusoire du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu quant à l’établissement des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine et le fait de rallier Moscou à sa cause (…) Faisant preuve d’amitié sans précédent envers M. Poutine, Netanyahu a tenté de créer cette fausse image que la Russie pourrait se rallier avec Israël dans ses tentatives visant à contrer l’extension de la présence iranienne en Syrie et au Liban », a-t-il ajouté avant de confirmer le contraire.D’après lui, « la Russie a déjà montré qu’elle ne cherche que ses propres intérêts aussi bien au Moyen-Orient que dans d’autres points du globe et qu’elle n’accorde aucune importance aux intérêts d’Israël ».
3 –
LA RAPPROCHEMENT RUSSIE – IRAN VA EN S’APPROFONDISSANT :
COMMENT LA RUSSIE VA PRENDRE OUVERTEMENT POSITION EN APPUI A L’IRAN
« Les raids israéliens sur la Syrie rapprochent Moscou et Téhéran » dit la presse israélienne
« ces attaques conduiront la Russie à prendre ouvertement position en appui à l’Iran » …
Dans son numéro du 12 février, le journal israélien ‘Haaretz’ revenait sur les conséquences des attaques aériennes d’Israël sur la Syrie, en rapport avec l’écrasement, le 10 février, d’un F-16 israélien par la DCA syrienne. D’après le journal israélien, « ces opérations risquent de transférer l’épicentre de la guerre en Syrie vers un autre front inattendu et contraindre les Russes à prendre désormais ouvertement une position favorable à la partie iranienne ».
« Une intervention israélienne en Syrie pourrait entraîner cette conclusion que la crise syrienne relève plutôt d’une guerre contre Israël, que d’une guerre civile et cela aussi renforcera la position de l’Iran et de son allié Hezbollah ». Israël va « devoir suivre cette approche dans la perspective des relations entre trois pays que son l’Iran, la Russie et la Turquie. Or, en tout état de cause, ces trois pays vont essayer d’éloigner les États-Unis et Israël de la donne syrienne », conclut le journal israélien ‘Haaretz’.
NOTES :
(1) Voir sur PCN-TV /
NOTRE ECOLE GEOPOLITIQUE ET SA VISION DU MONDE
(PARLONS DE NOUS – 1) / LUC MICHEL VOUS EN DIT PLUS – 002
Au début des Années 80, THIRIART fonde avec José QUADRADO COSTA et moi-même l’« Ecole de géopolitique euro-soviétique » où nous prônons une unification continentale de Vladivostok à Reykjavik sur le thème de « l’Empire euro-soviétique » et sur base de critères géopolitiques. Théoricien de l’Europe unitaire, THIRIART a été largement étudié aux Etats-Unis, où des institutions universitaires comme le « Hoover Institute » ou l’ « Ambassador College » (Pasadena) disposent de fonds d’archives le concernant. Ce sont ses thèses antiaméricaines « retournées » que reprend largement BRZEZINSKI, définissant au bénéfice des USA ce que THIRIART concevait pour l’unité continentale eurasienne.
Sur l’Ecole de géopolitique euro-soviétique, cfr. :
* José CUADRADO COSTA, Luc MICHEL et Jean THIRIART, TEXTES EURO-SOVIETIQUES, Ed. MACHIAVEL, 2 vol. Charleroi, 1984 ;
* Version russe : Жозе КУАДРАДО КОСТА, Люк МИШЕЛЬ и Жан ТИРИАР, ЕВРО-СОВЕТСКИЕ ТЕКСТЫ, Ed. MACHIAVEL, 2 vol., Charleroi, 1984.
Ce recueil de textes fut édité en langues française, néerlandaise, espagnole, italienne, anglaise et russe.
* Et : Жан ТИРИАР, « Евро-советская империя от Владивостока до Дублина », in ЗАВТРА ЛИ ТРЕТЬЯ МИРОВАЯ ВОЙНА ? КТО УГРОЖАЕТ МИРУ ?, n° spécial en langue russe de la revue CONSCIENCE EUROPEENNE, Charleroi, n° spécial, décembre 1984.
(2) Cfr ; Luc MICHEL, SYRIA COMMITTEES Website/ FAILLITE ABSOLUE DE LA « GEOPOLITIQUE DE L’EMOTION » EN RUSSIE …
(3) Cfr. Luc MICHEL, GEOPOLITIQUE/ QUEL SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT TURCO-RUSSE’ ? ERDOGAN REUSSIT SON COUP DE POKER OPPORTUNISTE !
(4) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
DE L’AXE MOSCOU-TEHERAN A UN AXE EURASIATIQUE MOSCOU-PEKIN-TEHERAN : COMMENT LA CHINE S’EST AUSSI RAPPROCHEE DE L’IRAN
Et sur :
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
L’AXE MOSCOU-TEHERAN : UNE REALITE PUISSANTE A LA FOIS POUR L’EURASIE ET LE PROCHE-ORIENT
(5) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LA MER CASPIENNE : PIVOT STRATEGIQUE DE L’INTEGRATION EURASIATIQUE VERS L’IRAN
(6) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
COMMENT MOSCOU S’ELOIGNE CHAQUE JOUR DAVANTAGE DE TEL-AVIV !?
(7) Cfr ; sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
OU VA ISRAEL ? (I) : LA DEGRADATION IRREVERSIBLE DES RAPPORTS ENTRE MOSCOU ET TEL-AVIV …
Et sur :
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
GRAND JEU AU PROCHE-ORIENT: POUTINE ‘NOUVEAU TSAR’ DE L’ORIENT (III). LA FIN DE LA NEUTRALITE BIENVEILLANTE AVEC ISRAEL
(Sources : Debkafile – Bloomberg – The Daily Beast – Pravda.ru – Haaretz – EODE Think-Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie –
Néoeurasisme – Néopanafricanisme (Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
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