LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2018 02 13/

« Israël a attisé les tensions en violant la souveraineté syrienne et libanaise, les résolutions de l’ONU, en ayant une coopération honteuse avec des groupes extrémistes et sans compter ses attaques répétées en Syrie »

– Mme Aida Touma-Suleiman

(député arabe à la Knesset).

I /

LES USA ET LEURS ALLIES DJIHADISTES

« La tentative des terroristes de mettre sur pied une base militaire liée aux États-Unis dans la Ghouta orientale de Damas est tombée à l’eau », dit Sana. Les groupes terroristes, se trouvant dans la Ghouta orientale de Damas, principalement le Fabbat al-Nosra (ex al-Qaida en Syrie), « ont échoué dans leur tentative de créer une base et un aéroport militaire, lié aux États-Unis. Leur objectif était d’empêcher l’avancée des forces militaires syriennes en lutte contre le terrorisme dans la région ».

LA TENTATIVE DES DJIHADISTES DE METTRE SUR PIED UNE BASE MILITAIRE LIEE AUX ÉTATS-UNIS DANS LA GHOUTA ORIENTALE DE DAMAS

Les groupes terroristes actifs dans la Ghouta orientale continuent à violer l’accord sur les zones de désescalade. Ils ont visé avec des obus de mortier, ce dimanche 11 février, les quartiers d’habitation dans la ville de Damas. « Trois civils ont été tués et quelques autres blessés », selon Fars News. Les représentants du gouvernement syrien et les opposants armés avaient convenu, le 5 février à Vienne, de mettre en vigueur la trêve élargie dans la Ghouta orientale, mais les terroristes continuent, toujours, de violer cet accord.

« La tentative des terroristes du Front al-Nosra de mettre en place un aéroport et une base militaire dépendant des États-Unis, pour ainsi empêcher l’arrivée des forces syriennes dans la région », a été déjouée, a écrit le journal syrien ‘Al-Watan’. Le quotidien libanais ‘Al-Akhbar’ a annoncé, ce vendredi 9 février, que « l’armée syrienne et ses alliés se dirigeraient bientôt vers le Rif de Damas pour un nettoyage définitif de la Ghouta orientale de la présence des terroristes ».

Les forces syriennes, à l’aide de l’axe de la Résistance, avaient déjà réussi à chasser, il y a un mois, les terroristes de la Ghouta occidentale de Damas. À l’issue de trois mois d’intenses combats militaires, l’armée syrienne a fini par contraindre les terroristes à se soumettre aux conditions de l’axe de la Résistance et à rendre leurs armes.

L’US AIR FORCE FRAPPE LES FORCES DE DAMAS SOUS PRETEXTE DE LUTTE CONTRE LE TERRORISME :

« PLUS DE 100 SOLDATS DE BACHAR AL-ASSAD TUES DANS DES FRAPPES » (AFP)

Plus de 100 membres des forces loyales au régime syrien du président Bachar al-Assad ont été tués dans des frappes effectuées en état de « légitime défense » par la soi-disant « coalition antijihadiste » (sic) menée par les Etats-Unis, a annoncé ce 8 février un responsable militaire américain. « Nous estimons que plus de 100 membres des forces prorégime syriennes ont été tués au cours d’un affrontement avec les Forces démocratiques syriennes (la rébellion … à base soutenue par Washington, ndlr) et les forces de la coalition », a déclaré ce responsable du Central Command US.

La télévision officielle syrienne a dénoncé une « agression » de la part de la coalition. Cette opération menée dans la nuit de mercredi à jeudi a été déclenchée par une attaque desforces de Damas contre des positions des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde alliée de Washington. Ces frappes interviennent sur fond de tensions croissantes entre Damas et Washington, les Etats-Unis accusant, une fois de plus, « le régime syrien d’avoir utilisé des armes chimiques ». Ces frappes, menées depuis mercredi, ont répondu à une « attaque non-provoquée contre le quartier général des Forces démocratiques syriennes », a affirmé le responsable américain, expliquant qu’entre vingt et trente obus de chars et d’artillerie avaient atterri à environ 500 mètres de ce quartier général. La coalition a riposté avec des tirs d’artillerie et des frappes aériennes. Environ 500 hommes de la coalition sont engagés dans cette riposte, a précisé le responsable américain.

Les combats ont eu lieu à huit kilomètres à l’est d’une ligne de démarcation fixée par la Russie et les États-Unis le long de l’Euphrate, les forces russes opérant à l’ouest et les forces américaines à l’est. « Les responsables de la coalition ont été régulièrement en contact avec leurs homologues russes avant, pendant et après » les frappes, a ajouté le responsable. Ce que nie Moscou.

II /

ISRAEL JOUE ET PERD EN SYRIE …

* Lire aussi sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

SYRIE D’UNE GUERRE A L’AUTRE (V):

ISRAEL GRAND PERDANT DE LA GUERRE QUI SE TERMINE EN SYRIE

sur http://www.lucmichel.net/2018/01/16/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-dune-guerre-a-lautre-v-israel-grand-perdant-de-la-guerre-qui-se-termine-en-syrie/

QUAND ISRAEL S’INGERE OUVERTEMENT DANS LA GUERRE SYRIENNE: « LE F-16 ABATTU: C’EST NETANYAHU LE RESPONSABLE » (DEPUTEE ISRAELIENNE)

Une parlementaire israélienne estime ce 12 février que « la nouvelle attaque contre la Syrie était une tentative de la part de Netanyahu de détourner l’attention du public de son dossier de corruption ». Mais surtout elle dénonce le complicité de Tel-Aviv avec des groupes djihadistes ! La députée de la ‘Liste arabe commune’, Aida Touma-Suleiman, a accusé « le gouvernement de Netanyahu d’être responsable des évènements de samedi matin dans le nord d’Israël » (Palestine occupée, Ndla). Selon cette parlementaire, « le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu cherche à provoquer une guerre en Syrie afin de détourner l’attention du public sur son dossier de corruption et préserver ainsi sa survie politique ».

Le Premier ministre israélien est en effet accusé d’escroquerie, de corruption financière, de complot, de fraude et d’abus de confiance. Des proches de Netanyahu, dont son épouse, sont également soupçonnés de corruption et d’abus de biens publics. D’autres membres du clan Netanyahu ont été interrogés à plusieurs reprises sur des malversations sur des achats frauduleux. La députée israélienne a rappelé que Tel-Aviv avait attaqué la Syrie samedi, « quelques jours avant que la police ne publie une partie des résultats de l’enquête menée sur plusieurs cas de corruption dans lesquels Netanyahu est impliqué ».

« UNE COOPERATION HONTEUSE AVEC DES GROUPES EXTREMISTES »

(DEPUTEE ISRAELIENNE II)

Mais le cœur de sa dénonciation est le suivant :

« Israël a attisé les tensions en violant la souveraineté syrienne et libanaise, les résolutions de l’ONU, en ayant une coopération honteuse avec des groupes extrémistes et sans compter ses attaques répétées en Syrie », a fait remarquer Mme Aida Touma-Suleiman.

Le Premier ministre israélien a, aussitôt après la chute du F-16, repris ses accusations contre l’Iran lui imputant la responsabilité de l’abattage de l’avion de chasse. Le ministère iranien des Affaires étrangères a démenti les allégations d’Israël ; l’un des hauts commandants du Corps des gardiens de la Révolution islamique a même indiqué que « l’Iran n’avait pas besoin de réponde à un régime mensonger ». Malgré toutes ses accusations et menaces contre l’Axe de la Résistance, « Tel-Aviv a supplié auprès de la Russie de calmer l’Iran », comme l’a annoncé Reuters citant des sources diplomatiques israéliennes.

LES REGLES DU JEU ONT CHANGE AVEC LE CRASH CE 10 FEVRIER DU F-16 ISRAELIEN

Pour l’expert iranien des questions internationales, Hossein Cheikh-ol-eslam, dont je partage les conclusions, « la destruction, le 10 février, d’un F-16 israélien par la DCA syrienne a indubitablement changé la donne dans la région, au détriment de la prétendue suprématie militaire israélienne ». Dans une note parue par le journal iranien ‘Hemayat’, l’analyste rappelle que « c’est la première fois qu’Israël annonce que l’un de ses avions de combat a été visé par la DCA syrienne » ; c’est aussi la première fois que les médias israéliens parlent, dans la couverture de cet événement, d’un « coup porté au prestige » de l’aviation israélienne.

« De peur des frappes de l’armée syrienne, les terroristes du Front al-Nosra (rebaptisé Front Fatah al-Cham), déployés dans les hauteurs du Golan et à Quneitra, abandonnent leurs positions, tandis que les Israéliens, soucieux d’entraver les avancées de l’armée syrienne, après le nettoyage de 1 100 km² de terrain de la présence des terroristes, au nord de Hama, se permettent de nouvelles incursions sporadiques contre les unités impliquées dans la lutte contre les terrorises takfiristes. »

L’article précise que « la réponse cinglante apportée par la DCA syrienne aux chasseurs sophistiqués israéliens n’était pas seulement une réaction à l’appui explicite de Washington et Tel-Aviv aux terroristes. Avec cet événement, les capacités de l’armée syrienne en termes de technologie militaire entrent dans une nouvelle phase (…) Il ne faut pas oublier, non plus, cette réalité que dans toutes leurs opérations militaires contre la Syrie, les avions de chasse israéliens avaient jusqu’ici emprunté l’espace aérien des zones occupées par les terroristes ; il s’agissait de zones à problème en termes de couverture radar. La destruction du F-16 israélien montre que le ciel syrien n’est plus sûr pour les avions de chasse israéliens. »

Une deuxième attaque de l’armée israélienne contre la banlieue de Damas a été violemment ripostée. La presse israélienne dénonce même un « piège iranien » (sic) ! D’après l’analyste iranien, « même si l’on accepte la version israélienne des faits sur l’interception d’un drone conçu sur le modèle du RQ-170 au-dessus d’al-Jalil, cela signifierait que les autorités israéliennes reconnaissent le progrès de l’armée syrienne en termes de localisation et de ciblage ».

L’article aborde ensuite l’événement dans ses aspects liés aux caractéristiques militaires techniques :

« Cet événement montre que les avions de combat F-16, après trois décennies de vol au service de l’armée israélienne et quatre décennies au service de l’USAF, et malgré toutes les améliorations et rénovations qu’ils ont adoptées, ont largement perdu de leurs capacités opérationnelles face aux missiles d’artillerie Sam-5, n’étant plus capables, non plus, de mener des opérations secrètes depuis le Liban contre des cibles en Syrie. »

L’analyste iranien conclut ainsi qu’à toute agression israélienne sera désormais réservée une riposte cinglante : « Ces ripostes sont actuellement de nature défensive mais selon les conditions du jour, elles pourraient prendre des allures de mesures offensives à l’avenir. Une fois que l’armée syrienne aura libéré les 20 % de territoire restant toujours occupés par les terroristes, elle entrera dans une phase nettement offensive, et ni le Dôme de fer, ni la Fronde de David israéliens ne seront alors capables de résister à la pluie de missiles qui tombera sur les territoires occupés (…) l’on pourrait s’attendre à ce que les autorités du régime usurpateur israélien optent pour la retenue, réfrénant leur tentation d’aventurisme dans le ciel syrien. Car, une confrontation militaire Tel-Aviv-Damas, non seulement affectera les territoires en Palestine occupée, mais encore, exposera le régime israélien au risque d’un fiasco inévitable, dans la confrontation avec une Syrie qui a pour alliés l’Iran, le Hezbollah et la Russie. »

RETOUR SUR LA COLLABORATION D’ISRAEL AVEC LES DJIHADISTES DE TOUS BORDS

L’alliance honteuse mais bien réelle d’Israël avec les djihadistes en Syrie n’est pas nouvelle ! Je la dénonçais en détails dès 2015 (1).

Une opération de piratage informatique de grande envergure contre les ordinateurs d’Israéliens et Américains travaillant étroitement avec la soi-disant « opposition syrienne » révèlait en juillet 2015 les contacts étroits entre les parties, rapportait alors le ‘Times of Israel’. Les auteurs présumés de cette opération de Cyber-guerre auraient été « des membres des Services syriens et du Hezbollah », selon les informations publiées dans le journal libanais ‘Al-Akhbar’, proche de l’organisation chiite.

Al-Akhbar avait ainsi divulgué les contacts entre Mendi Safadi, un conseiller politique druze israélien, qui a dirigé le cabinet de l’ex-vice-ministre de la Coopération régionale Ayoub Kara, et plusieurs membres de la pseudo « opposition syrienne » dans le monde. Selon le quotidien libanais, « Safadi aurait tenté de recruter des agents en Syrie et au Liban pour le compte du gouvernement israélien mais aussi essayer de signer des contrats d’armement avec l’Etat islamique (EI) et le front al-Nosra, deux organisations terroristes ». Jabat al-Nosra, ce sont al-Qaida en Syrie, les soi-disant « islamistes modérés » qui combattent DAECH et aussi (surtout) Damas, avec le soutien des USA, de l’OTAN, des Saoudiens, de la Turquie et des Jordaniens.

Interrogé par le Times of Israel, Safadi avait reconnu que son « ordinateur avait été piraté (…) par des agents des unités de cyber-guerre du Hezbollah et du président syrien Bachar al-Assad ». Il avait néanmoins « nié les allégations liées aux dits-contrats d’armement tout en confirmant avoir été en lien avec un homme proche de l’EI, dans le cadre de contacts pour la libération de l’otage jordanien Muaz Kasasbeh » (brûlé vif). Malgré l’ampleur des révélations du quotidien libanais, Safadi a assuré au Times of Israel « qu’aucun de ces contacts n’étaient en danger » (sic). « Dans la plupart des cas, des surnoms étaient utilisés pour masquer la réelle identité de ses sources », a-t-il expliqué.

ISRAËL EST IMPLIQUE DE FACTO EN SYRIE DEPUIS DES ANNEES

A l’inverse, l’homme d’affaire israélo-américain Moti Kohana, également visé par le piratage, s’était dit « plus inquiet des conséquences de ces révélations. Cela peut risquer la vie des gens, y compris des citoyens américains », avait-il confié au Times of Israel. « Si l’Iran ou le Hezbollah ont piraté mon ordinateur dans le New Jersey, ils ont enfreint la loi américaine, et je vais les poursuivre légalement. Ceci est très grave » (sic), avait poursuivi sans vergogne Kohana.

La version officielle de Tel-Aviv est la suivante : « depuis le début de la guerre civile syrienne il y a plus de 4 ans, Israël s’efforce de ne pas s’impliquer et de s’en tenir au droit humanitaire en soignant les blessés qui arrivent sur son territoire (sic). Néanmoins, le conflit déborde fréquemment du côté israélien de la frontière » (resic). « Tsahal ne vient pas en aide à l’organisations terroriste al-Nosra, mais au secours des blessés syriens qui s’approchent de la frontière » (resic), avait déjà déclaré le porte-parole de l’armée le général Moti Almoz en juin 2015, au lendemain du lynchage d’une ambulance israélienne transportant des blessés djihadistes « syriens ». Selon le ministère israélien de la Santé, en 2015, « près d’un millier de Syriens ont été soignés dans quatre hôpitaux israéliens depuis le début du conflit » …

En juin 2017, Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, exprimait ses « préoccupations au sujet des contacts entre les soldats de l’armée israélienne et les combattants de différents groupes djihadistes dans le sud de la Syrie (province de Deraa) et dans les hauteurs du Golan ». Dans rapport produit par l’ONU le 8 juin 2017 (2), Antonio Guterres a mis l’accent sur « la montée progressive des contacts entre les deux parties, contacts vérifiés par les observateurs de l’ONU situés dans le Golan ».

Toujours en juin 2017, le ‘Wall Street Journal’ rapportait qu’« Israël continue à fournir et à soutenir différents groupes rebelles engagés dans la lutte contre Assad et ses alliés russes, iraniens et libanais » afin de maintenir une zone tampon près de ses frontières. Selon le journal américain, « en 2016, Israël a créé une unité spéciale qui a eu pour mission de distribuer l’aide israélienne aux différents groupes. L’aide consistait en « armes, munitions et salaires à donner aux djihadistes ». Interviewé par le WSJ, le porte-parole du groupe rebelle Fursan al-Joulan, ou Chevaliers du Golan, (groupe lié à Al-Qaïda), Motassam al Golani, a « remercié Tel-Aviv pour avoir combattu à leurs côtés : indirectement, en fournissant armes et, directement, avec l’aviation et le soutien de l’artillerie ». Le même Al Golani est venu déclarer que « s’il n’y avait pas Israël, on ne pourrait jamais tenir tête à l’armée syrienne de Bashar Al Assad ».

La chaîne Russia Today (RT) avait repris la nouvelle et avait interviewé d’autres militants (3). Le chef d’un autre groupe djihadiste dans le Golan, Abou Sahib, avait alors déclaré : « à titre de commandant, je perçois un salaire annuel de 5 000 dollars versé par Israël ». Au cours de l’entretien, le chef du groupe a indiqué que « la collaboration avec Tel-Aviv continue depuis 2013 et a joué un rôle crucial pour continuer à s’opposer à l’armée loyaliste d’Assad dans toute la région », vu qu’« Israël continue d’envoyer des armes et de l’argent pas seulement à notre groupe, mais à tous les groupes rebelles dans le Golan ».

NOTES :

(1) Cfr. Luc MICHEL, APRES LES USA, VOICI LA COLLABORATION D’ISRAEL AVEC LES DJIHADISTES MISE A NU ! (15 juillet 2015)

sur http://www.lucmichel.net/2015/07/15/lucmichel-net-apres-les-usa-voici-la-collaboration-disrael-avec-les-djihadistes-mise-a-nu/

(2) Cfr. http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2017/486

(3) Cfr. https://www.wsj.com/articles/israel-gives-secret-aid-to-syrian-rebels-1497813430

(Source : Presse syrienne citée par SANA – Presse arabe et iranienne citée par PARS – Reuters – Al-Akhbar  – Times of Israel – RT – EODE Think-Tank)

Photo :

Le premier ministre israélien Nétanyahou serre la main d’un terroriste du Jabbat al-Nosra (Al-Qaïda en syrie) dans un hôpital israélien sur le Golan annexé (à la frontière de la Syrie, le 18 février 2014).

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE

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