# PCN-INFO/ ERDOGAN :‘BACHAR AL-ASSAD EST UN TERRORISTE’

Par Team Panafricom-TV -

27 décembre 2017

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Fabrice BEAUR pour PCN-INFO/

Avec / 2017 12 27/

https://www.facebook.com/beaur.fabrice

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré ce mercredi 27 décembre 2017 à Tunis que le président de la République Arabe Syrienne, Bachar al-Assad, est « un terroriste qui a pratiqué le terrorisme d’Etat à l’encontre de son peuple ».

Ces déclarations ont été faites au cours d’une conférence de presse animée conjointement avec le président tunisien, Béji Caid Essebsi, au Palais de Carthage. Dans le même ordre d’idées, Erdogan a indiqué qu’il « n’est pas possible de poursuivre le chemin avec Bachar al-Assad en Syrie. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas possible d’aller de l’avant avec un individu qui a tué près d’un million de citoyens de son peuple (…) Je le dis en toute franchise : al-Assad est un terroriste qui a pratiqué le terrorisme d’Etat ».

Et Erdogan de s’interroger hypocritement : « Pourquoi les forces de la coalition internationale sont là-bas ? Pourquoi la Russie est là-bas ? Pourquoi sommes-nous là-bas ? (…) La principale raison est l’instabilité qui prévaut en Syrie et cela ne peut se réaliser avec la présence d’Al-Assad », a-t-il affirmé sans aucune honte quant à l’origine de l’instabilité, lui qui soutient des groupes terroristes dans cette même région.

Car il est de notoriété publique que le régime d’Erdogan soutien la coalition islamiste « Ahrar al-Sham » liée aux Frères musulmans dont est originaire l’AKP au pouvoir et Erdogan lui-même.

Erdogan précise ensuite que « les décisions prises ici (Astana et Genève) doivent accorder au peuple syrien le droit de déterminer son avenir ». Mais alors de quel droit se permet-il d’exiger que Bashar Al-Assad ne devrait plus être président de la Syrie ? Erdogan aurait-il un droit de regard sur la Syrie comme à l’époque ottomane dont il chérit le souvenir dans sa mégalomanie et sa course au pouvoir absolu en Turquie dont la République se meurt petit à petit sous les coups de la répression de son régime aujourd’hui ultra-autoritaire ; et demain dictatorial ?

BACHAR AL-ASSAD DEVOILE ERDOGAN

Erdogan, le Président Bashar Al-Assad l’avait fort bien décrit et analysé le 14 octobre 2016 dans un entretien exclusif accordé au quotidien russe ‘Komsomolskaïa-Pravda’et dans laquelle il lève le voile sur l’origine et l’objectif de la guerre menée contre son pays.

Pour Bachar Al-Assad, « Les Turcs ont fabriqué l’EIIL. Ils ont soutenu l’EIIL. Ils lui fournissent tout le soutien logistique, lui permettent de vendre notre pétrole après avoir traversé nos frontières et leur territoire, avec la participation du fils d’Erdogan et de sa clique ». Pour lui, Erdogan est « un individu affilié à l’idéologie violente, extrémiste et fanatique des Frères musulmans… J’espère que les Russes pourront le convaincre de mettre fin au soutien ainsi qu’au financement des terroristes et de stopper leur afflux à travers leur frontière ». Et ce que tout le monde pense mais n’ose pas avouer, « en réalité, l’ASL, le Front al-Nosra, Al-Qaïda et l’EIIL c’est la même base, c’est la même chose ».

Et la suite des événements lui ont donné raison. C’est bien Moscou en inversant la vapeur et luttant efficacement contre le terrorisme avec l’Armée Arabe Syrienne (AAS) a obligé Ankara de changer de position. Pas de gaîté de cœur, sans sincérité aucune mais par opportunisme et le sens aiguë du retournement veste pour sauver ce qui peut être sauvé du projet de la domination turque erdoganiste sur le Proche-Orient.

ERDOGAN UN PARTENAIRE PEU FIABLE,

A L’HUMEUR CHANGEANTE ET AUX COUPS DE SANG REGULIER

Aujourd’hui, Erdogan en remet une couche. Le mauvais joueur pense qu »il peut encore atteindre ses objectifs pour s’attribuer ensuite les lauriers de la victoire anti-Assad qu’il n’a pas réussi à abattre via les armes. Intégré aux processus d’Astana et de Sotchi par la Russie avec l’Iran, il semble ne pas avoir toujours compris qu’il n’est là que par la décision raisonnable de Moscou mais aucunement pour imposer son calendrier régional.

Pour le moment, Ankara est encore entre Moscou et Washington mais viendra le temps où les Américains lâcheront les kurdes des YPG et rien alors n’empêchera Erdogan de revenir à ses lubies d’islamiste néo-ottoman comme l’avait si bien résumé Bashar Al-Assad.

Ce jour-là, certains perroquets médiatiques inconsistants et ignorants des tenants et aboutissants du jeu de dupes qui se joue en ce moment au Proche-Orient comprendront, je l’espère, la vacuité de leurs « analyses » produites dans le moment pour complaire ou suivre un tournant diplomatique confondu avec rapport de force et intérêts économiques, en faisant fi des constantes géopolitiques qui empêcheront toujours d’une entente cordiale entre Moscou et la Turquie d’Erdogan. L’Eurasisme et le néo-ottomanisme sont incompatibles. Ils sont adversaires. Et Ankara reste toujours bien ancrée au sein de l’OTAN, outil par excellence du containment de la Russie par l’impérialisme nord-américain qui y voit l’ennemi principale pour perdurer sa domination mondiale dans le siècle à venir.

Bachar Al-Assad a bien jugé Erdogan. Et nous partageons son analyse. Ce pourquoi, entre autres choses, nous soutenons la Résistance de la Syrie baathiste. Et ce pourquoi la Russie la soutient également quand on s’est débarrassé de la fumée du jeu diplomatique formel.

PCN-INFO/

Fabrice BEAUR (Фабрис Бэор),

Secrétaire-Général du PCN-NCP.

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