Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)/ 2017 12 13/
« « Pour faire le véritable bilan de ce One Planet Summit, il va maintenant falloir faire jouer les calculettes pour voir ce qui a réellement été mis sur la table »
– Damien Navizet (de la division climat à l’AFD, en aveux).
Moins d’énergies fossiles, tel est l’un des engagements du sommet climat !
Désengagement des énergies fossiles, pression sur les entreprises pour « verdir » leurs activités, coalitions: le « One Planet Summit » sur le climat, mardi à Paris, a été l’occasion pour les acteurs économiques et financiers d’annoncer plusieurs engagements contre le réchauffement.
UN PROGRAMME TRES (OU TROP) MEDIATIQUE
L’ensemble a été résumé en un plan d’action en trois chapitres et douze points, qui sont autant d’engagements fermes pris par des États, des institutions financières, des investisseurs privés, des entreprises, sans oublier quelques milliardaires « philanthropes » (des requins de la Finance et du Business international). Avec, en ligne de mire, un but commun : mobiliser les énergies et les ressources financières du public comme du privé pour accélérer la transition vers un modèle économique bas carbone, en ligne avec l’objectif de maintenir la hausse des températures dans la limite de 2 °C.
Un premier « paquet » de projets concerne les stratégies dites d’adaptation, initiatives et outils qui permettent d’atténuer les effets du changement climatique sur l’écosystème et les populations. Un sujet que les pays du Sud reprochent à leurs riches homologues du Nord de trop négliger au profit des projets de réduction des émissions de CO2.
QUE RESTERA-T-IL VRAIMENT DE CE BEAU PROGRAMME ?
Voici les mesures annoncées. Comme disait le président Chirac, « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Et les dons annoncés sont des promesses à concrétiser. Plus tard, ailleurs …
– Pétrole et gaz :
La Banque mondiale a annoncé qu’elle arrêterait de financer après 2019 l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz. Elle est la première banque multilatérale à prendre un tel engagement. En 2016, ses financements dans l’industrie pétrolière et gazière ont représenté près d’1,6 milliard de dollars, soit moins de 5% de la totalité des fonds accordés.
A partir de 2018, elle publiera tous les ans les émissions de gaz à effet de serre des projets qu’elle finance dans les secteurs les plus émetteurs, comme l’énergie. Elle entend généraliser la prise en compte d’un prix interne du carbone dans ses futurs investissements.
– Charbon :
L’assureur Axa a annoncé qu’il renonçait à assurer et à investir dans toute entreprise engagée dans la construction de centrales à charbon. Le groupe français compte aussi retirer près de 2,5 milliards d’euros d’investissements dans le secteur. Axa a promis de se désengager à hauteur de 700 M d’euros des projets liés aux sables bitumineux. Il va en parallèle accroître de 9 mds d’euros ses investissements « verts » (infrastructures…) d’ici à 2020.
La banque néerlandaise ING s’est engagée à « accélérer la baisse » des financements alloués aux centrales à charbon. D’ici à 2025, elle ne financera plus que les producteurs d’électricité utilisant moins de 5% de charbon et arrêtera de financer directement les projets de centrales à charbon.
– Adaptation climatique :
La fondation Bill Gates (proche allié de Sorös et des Obama-Clinton) va consacrer 315 M de dollars « à la recherche en agriculture pour aider les plus pauvres », notamment en Afrique, à s’adapter au changement climatique. La Commission européenne mobilisera 318 millions de dollars pour cet objectif.
L’Agence française de développement (AFD, pilier de la Françafrique) a signé, dans le cadre d’un dispositif de 30 M d’euros sur quatre ans, des accords avec l’île Maurice, les Comores, le Niger et la Tunisie, pour les accompagner dans l’adaptation aux impacts des dérèglements (systèmes d’alerte, lutte contre l’érosion…). Le directeur général de l’AFD, Rémy Rioux, a reconnu que « l’adaptation » était « le parent pauvre » de la finance climat, tournée plutôt vers la réduction de émissions (énergies renouvelables, transports propres…).
La Banque mondiale a annoncé qu’elle prêterait 4,5 mds USD sur trois ans pour permettre à 150 villes de résister aux impacts et qu’elle les aiderait à attirer des financements privés.
Mardi les collectivités ont fait valoir leur rôle dans la lutte climatique mais leur difficulté à accéder à certains fonds.
– Risque climatique :
237 entreprises se sont engagées à améliorer leur prise en compte du risque climatique dans leurs activités. Parmi elles, 20 des plus importantes banques et 80% des gestionnaires d’actifs, comme HSBC ou l’assureur AXA. Elles comptent publier « leur stratégie pour gérer les risques (climatiques) mais aussi pour saisir les opportunités » qu’offre la lutte contre le réchauffement.
– Entreprises sous surveillance :
Un groupement de plus de 200 grands investisseurs, dont HSBC (au cœur des « Panama Papers », de l’évasion fiscale, une « banque pirate » selon ARTE) et le plus gros fonds de pension public américain (CalPERS), a décidé de mettre la pression sur 100 entreprises parmi les plus polluantes, pour qu’elles améliorent leur gouvernance sur le changement climatique, réduisent leurs émissions et renforcent la publication de leurs informations financières relatives au climat.
La liste des cent entreprises visées par cette initiative (« ClimateAction 100+ »), comprend de grands groupes pétroliers et gaziers (BP, Chevron, Coal India…), des acteurs du secteur des transports (Airbus, Ford, Volkswagen…), et des groupes miniers et sidérurgiques (ArcelorMittal, Glencore…).
Pendant cinq ans, ces 225 investisseurs, qui représentent 26.300 mds de dollars d’actifs sous gestion, vont suivre de près ces entreprises. Si elles font des progrès suffisants, elles pourront être retirées de la liste.
– Budgets verts :
Le président de l’OCDE a annoncé le lancement d’une initiative baptisée « Paris Collaborative on Green Budgeting », à laquelle la France et le Mexique vont adhérer, et qui doit contribuer à l’élaboration de méthodologies pour établir des « budgets nationaux +verts+ ». On est là au cœur de la récupération écologique par le « Business vert » !
– Fonds souverains :
Norvège, Emirats arabes unis, Arabie saoudite, Qatar, Koweit et Nouvelle-Zélande lancent, à l’initiative de la France, une coalition de fonds souverains pour flécher des financements vers l’action climatique.
– Banques centrales :
Huit banques centrales et autorités de supervision (France, Mexique, Angleterre, Pays-Bas, Allemagne, Suède, Singapour, Chine) s’unissent dans un réseau pour échanger leurs points de vue et expériences. Le but: « accélérer la prise en compte des enjeux climatiques dans la supervision financière et dans le refinancement des banques commerciales, le tout pour promouvoir un développement ordonné de la finance verte » (sic). Une conférence internationale est prévue en avril 2018 à Amsterdam.
– Prix du carbone :
Le Chili, la Colombie, le Mexique, le Costa Rica et plusieurs Etats américains (Californie et Washington) et provinces canadiennes (Ontario, Québec, Colombie Britannique…) ont lancé une initiative pour développer leurs marchés du carbone et s’engagent à aller vers une plus grande coordination entre eux.
UNE SERIE D’ANNONCES DEVANT « ACCELERER LE PASSAGE A UNE ECONOMIE DECARBONEE »
Le deuxième chapitre regroupe toute une série d’annonces « devant accélérer le passage à une économie décarbonée ». Plusieurs coalitions d’États, de villes, d’entreprises ont multiplié les engagements : les uns d’arriver à la « neutralité carbone », les autres de renoncer à terme à l’usage du charbon. Mais c’est surtout le renforcement de la « Coalition américaine pour la tarification du carbone » qui a créé l’événement. Que plusieurs pays ou états US – du Mexique au Canada, en passant par la Californie ou l’Ontario – prennent cette initiative quelques mois seulement après l’annonce par Donald Trump du retrait des États-Unis de l’accord de Paris est un « signal politique fort » (dixit l’AFP) … de la lutte des factions Trump et Obama-Clinton-Sorös.
« Au cœur de la finance » : Enfin, la troisième partie de ce plan, plus technique, concerne une série de dispositions visant « à ancrer les enjeux climatiques au cœur de la finance ». Là encore, l’annonce la plus forte a été faite par une trentaine de banques de développement à travers le monde, l’Agence française de développement (au cœur de la Françafrique moderne) en tête. Toutes s’engagent à aligner leurs activités sur les objectifs pris par l’accord de Paris, autrement dit à faire en sorte que leurs engagements financiers aient un impact positif sur le climat. Une décision de poids quand on sait que ces banques peuvent mobiliser près de 550 milliards d’euros par an.
« Pour faire le véritable bilan de ce One Planet Summit, il va maintenant falloir faire jouer les calculettes pour voir ce qui a réellement été mis sur la table, souligne Damien Navizet, de la division climat à l’AFD, en aveux …
LA BANQUE MONDIALE NE FINANCERA PLUS L’EXPLORATION ET L’EXPLOITATION DE PETROLE ET DE GAZ APRES 2019
La Banque mondiale arrêtera donc de financer après 2019 l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz, a-t-elle annoncé mardi à l’occasion du sommet climat de Paris. L’institution multilatérale souhaite ainsi « aligner sur les objectifs de l’accord de Paris » les financements qu’elle accorde aux Etats, a-t-elle expliqué dans un communiqué. Si de plus en plus d’acteurs financiers affichent leur volonté de se désengager du charbon, énergie la plus polluante, la Banque mondiale est la première banque multilatérale à prendre un tel engagement dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz.
Mais (car il y a un mais) …
Toutefois, dans certaines « circonstances exceptionnelles », la Banque pourra continuer de financer des projets dans le gaz « dans les pays les plus pauvres où il y a un bénéfice clair en terme d’accès à l’énergie », et à condition qu’ils ne soient pas en contradiction avec les engagements de ces pays dans l’accord international de Paris sur le climat, signé en 2015.
En 2016, les financements de la Banque mondiale dans l’industrie pétrolière et gazière ont représenté près d’1,6 milliard de dollars, soit moins de 5% de la totalité des financements accordés la même année. Par ailleurs, à partir de l’an prochain, l’institution publiera tous les ans les émissions de gaz à effet de serre des projets qu’elle finance dans les secteurs les plus émetteurs, comme l’énergie, a-t-elle encore annoncé. Elle va également généraliser la prise en compte d’un prix interne du carbone dans ses futurs investissements.
Luc MICHEL / Люк МИШЕЛЬ /
* Ma position pour l’Ecologie radicale (Deep Ecology) :
Lire sur LUC MICHEL/ ЛЮК МИШЕЛЬ/
LA NATURE A DES DROITS … L’ÉCOLOGIE RADICALE ET MOI !
http://www.lucmichel.net/2017/03/31/luc-michel-la-nature-a-des-droits-lecologie-radicale-et-moi/
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