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2017 11 21/
Toutes les tentatives de mettre fin à la guerre se sont pour l’instant heurtées au sort de Bachar al-Assad, mais le président syrien, au pouvoir depuis 2000, apparaît désormais en position de force.
Remettant de fait le président syrien dans le jeu diplomatique, Vladimir Poutine l’a reçu lundi à Sotchi pour sa première visite en Russie, et à l’étranger, depuis octobre 2015. C’était juste après le lancement de l’intervention militaire russe qui a constitué un tournant dans le conflit.
LA DEFAITE ‘DEFINITIVE’ DES ENNEMIS DE DAMAS
Lancée en 2015, l’intervention militaire russe en Syrie a permis à l’armée syrienne de ravir au groupe Etat islamique (EI) la cité antique de Palmyre et de chasser les rebelles de leur bastion d’Alep, dans le nord. Les forces du régime ont chassé dimanche soir les jihadistes de Boukamal, leur dernier fief urbain en Syrie. « La phase active de l’opération militaire en Syrie s’achève », a estimé le chef d’état-major de l’armée russe Valéri Guerassimov.
Selon les images retransmises à la télévision, le maître du Kremlin a « félicité » le président syrien pour ses résultats dans la lutte contre le terrorisme, proche d’une défaite « inévitable et définitive ». « En ce qui concerne notre travail commun dans la lutte contre le terrorisme en Syrie, cette opération touche à sa fin », a-t-il assuré. « Je pense qu’il est maintenant temps de passer au processus politique ».
« Nous ne voulons pas regarder en arrière et nous sommes prêts à un dialogue avec tous ceux qui souhaitent vraiment aboutir à un règlement politique », a souligné pour sa part Bachar al-Assad, selon ses propos traduits en russe, remerciant le président russe pour l’aide de la Russie dans la défense « de l’intégrité territoriale et de l’indépendance » de la Syrie.
Dans un discours retransmis à la télévision d’Etat, l’iranien Hassan Rohani a proclamé mardi la « victoire » sur l’EI, alors que l’armée iranienne combat également en soutien à l’armée syrienne. Il a expliqué lors d’un entretien téléphonique au président français Emmanuel Macron vouloir « éviter le démembrement des pays de la région » et non la « dominer ».
SYRIE: POUTINE ASSURE TRUMP QU’IL CHERCHE UNE SOLUTION « A LONG TERME »
Vladimir Poutine a assuré ce mardi Donald Trump qu’il œuvrait en faveur d’un « règlement politique à long terme » en Syrie après avoir reçu Bachar al-Assad et à la veille d’un sommet avec l’Iran et la Turquie. Après avoir aidé Bachar al-Assad à reprendre l’avantage sur le terrain face aux rebelles et aux jihadistes, le maître du Kremlin, principal soutien du gouvernement syrien, estime que la phase militaire « touche à sa fin » et cherche à relancer le processus de règlement politique. Il multiplie les contacts à quelques jours de pourparlers sous l’égide de l’ONU à Genève le 28 novembre, censés contribuer à mettre fin à une guerre ayant fait au moins 330.000 morts en six ans et des millions de déplacés.
Après avoir reçu lundi le président syrien, il s’est entretenu par téléphone avec le président américain malgré les relations calamiteuses entre Moscou et Washington. Selon le Kremlin, il a assuré « être prêt à œuvrer activement en faveur d’un règlement à long terme du conflit » sur la base des résolutions de l’ONU, tout en soulignant la nécessité de « maintenir la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie ». Le 11 novembre, Poutine et Trump avaient publié un communiqué conjoint excluant toute « solution militaire » et appelant à une « solution pacifique » dans le cadre du processus de Genève, mais depuis, les escarmouches verbales sont quasi quotidiennes entre les deux pays sur la Syrie, où ils interviennent militairement.
Cet entretien intervient à la veille d’un sommet entre le président russe et ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani dans la station balnéaire de Sotchi (sud-ouest). La Russie et l’Iran, alliés du gouvernement de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, parrainent le processus d’Astana, qui a permis la mise en place des « zones de désescalade » dans les régions d’Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud. Ces mesures ont permis d’abaisser la tension sur le terrain mais Moscou cherche désormais à trouver une issue politique à ces pourparlers jusqu’alors concentrés sur les questions militaires.
Photos :
Le président russe Vladimir Poutine avec son homologue syrien Bachar al-Assad à Sotchi, dans le sud de la Russie, le 20 novembre 2017.
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