LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Flash géopolitique – Geopolitical Daily/
2017 10 26/
“Putin’s favorite German. Germany’s new president visits Vladimir Putin. Though his role is ceremonial, Frank-Walter Steinmeier, who has often criticized the West for goading Russia, is liked by Putin. His visit will be watched for signs of a thaw in the countries’ frosty relationship. Putin will hope Steinmeier can persuade Germany, and by extension the EU, to drop economic sanctions”
– Quartz Daily Brief (October 25).
Lors de sa rencontre au Kremlin avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, le président russe, Vladimir Poutine, a espéré que les relations bilatérales s’amélioreraient. « Je suis optimisme et j’espère que cette rencontre sera un prélude au développement des relations bilatérales et au renforcement des coopérations internationales », a affirmé Poutine. Il a salué le rôle de Steinmeier dans les relations entre la Russie et l’Allemagne. « Moscou et Berlin doivent s’employer à réduire l’écart entre les deux pays », a pour sa part affirmé Steinmeier.
La partie allemande a également transmis la solution proposée de la chancelière allemande, Angela Merkel, selon laquelle les deux parties devraient s’entretenir de la situation en Syrie, de la lutte contre le terrorisme, de la situation qui prévaut au Moyen-Orient ainsi que du règlement de la crise ukrainienne.
La rencontre Poutine-Steinmeier, ainsi que le commentaire de QUARTZ, révèlent l’ambivalence de la politique internationale allemande sous la présidence Trump. Alliée privilégiée d’Obama et Clinton en Europe, Berlin est passée de ce statut à celui de « partenaire peu fiable » selon Trump (qui a une hostilité viscérale contre Mme Merkel). Si Obama avait aussi favorisé les nationalismes de la Mitteleuropa, avec leurs nostalgies de grandeur géopolitique (Pologne, Roumanie) (1), Trump a carrément fait de la Pologne l’allié principal de Washington en Europe (dans la ligne des analyses de Georges Friedman, ex boss de Stratfor), jouant la « nouvelle Europe » de Varsovie contre la « vieille Europe » de Berlin (on ne dira jamais assez combien la vision planétaire de Trump est proche de celle des « neocons » de Bush II au début de ce siècle)
CETTE « ORIENTATION A L’EST » QUI HANTE L’ALLEMAGNE DEPUIS 1919 …
« La réorientation à l’Est, vers la Russie ou vers l’Eurasie, est un vieux démon qui hante la géopolitique allemande depuis près d’un siècle. A chaque fois que l’Allemagne est humiliée, elle se souvient de ses racines orientales, prussiennes, détruites systématiquement par ses « alliés » occidentaux. De la « vague de National-bolchévisme » de l’été 1919 (qui s’étendra sur toute la période de Weimar) au Traité de Rapallo de 1922 entre Moscou et Berlin (et la collaboration pendant onze ans entre l’Armée rouge et la Reichwehr) et à la vague «
nationale-neutraliste » de la crise des « Euromissiles » au début des Années 1980, puis à la colère de Mme Merkel devant les humilitations de Trump, l’Allemagne a un réflexe, vital, salutaire : la tentation de « l’Orientation à l’Est. Sans oublier cette « autre Allemagne », la DDR de l’Est qui incarna pendant un demi-siècle (avant d’être trahie par Gorbatchev et Marcus Wolf) cet autre destin allemand.
Mais on reste là dans la « géopolitique de l’émotion » (qui est tout sauf de la Géopolitique) et on ne change pas l’orientation géopolitique fondamentale d’un état sur un coup de colère ou une humiliation. Mais l’idée est là, revenue, puissante et révolutionnaire : l’orientation à l’Est, qu’on appelait en 1919-1933 le « national-bolchévisme » (2), hante de nouveau la grande politique de Berlin. Mais aussi vu la place centrale de l’Allemagne dans l’Union
Européenne, celle de Bruxelles. De Wilson à Trump, ce sera toujours l’arrogance américaine qui l’aura provoquée ! »
L’ALLEMAGNE DE MME MERKEL HANTEE PAR SES VIEUX DEMONS GEOPOLITIQUES : LE RETOUR DE « L’ORIENATION A L’EST » ?
Dans ‘REPORTAGE. L’INTERVIEW’,
PRESS TV (Iran) interroge Luc Michel, géopoliticien … et « prophète du national-bolchevisme » selon l’hebdo parisien Marianne …
* Voir sur PCN-TV/
Emission complète « Reportage »
L’ALLEMAGNE RENFORCE SES LIENS AVEC L’ASIE
NOTES :
(1) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ LE FANTOME GEOPOLITIQUE DE LA MITTELEUROPA (II). NOSTALGIES DE PUISSANCES DEFUNTES INSTRUMENTALISEEES AU SERVICE DE LA DOMINATION AMERICAINE
(2) Le National-bolchevisme allemand (le Russe, né au début du XXe siècle au sein d’une Fraction du Parti Bolchévique de Lenine, est d’une toute autre nature) est né historiquement en Allemagne du choc de la défaite en 1918 du Deuxième Reich et de la crise consécutive à la création de la Russie Bolchevique en 1917.
Le National-bolchevisme est né d’une réaction à l’ordre international imposé par le Traité de Versailles, dont les véritables victimes furent principalement l’Allemagne et la Russie Soviétique, ainsi que l’Italie. Au delà des oppositions idéologiques, le poids de l’ordre de Versailles, dicté en grande partie par les Etats-Unis du Président WILSON, va imposer une position commune aux nationalistes allemands et aux communistes russes. Avant d’être une construction théorique ou une construction politique révolutionnaire, le National-Bolchevisme allemand sera surtout la rencontre des frustrations allemandes et russes face à l’ordre de Versailles. Devant le pillage et le démembrement de l’Allemagne et de la Russie par les vainqueurs de 1918, devant les exigences démesurées des vainqueurs de 1918, de nombreux intellectuels allemands déclarèrent ouvertement que le régime Bolchevique récemment instauré en Russie était «préférable à l’humiliation et à la ruine imposées à leur patrie allemande. (…)
Le grand germaniste ELTZBACHER, professeur de Droit à Berlin, sera le premier à théoriser cette position, en avril 1919 dans une proclamation à Berlin qui constitue la première manifestation doctrinale cohèrente du National-Bolchevisme. Les idées du Professeur Paul ELTZBACHER trouvèrent une oreille attentive du côté soviétique, où Karl RADEK chargé par la IIIeme Internationale communiste, le KOMINTERN, de la préparation de la révolution en Allemagne prônera rapidement l’alliance entre nationalistes allemands et communistes russes. En novembre 1919, RADEK devait déclarer : « Voilà pourquoi les nationalistes honnêtes comme ELTZBACHER qui, révolté par la Paix de Versailles, ont prôné l’union avec la Russie soviétique, ce que l’ont appelle le Bochévisme National, sont restés à ce jour si complètement isolés » (…)
A partir du milieu des Années 20 et jusqu’à l’avènement du National-Socialisme en 1933, le National-Bolchevisme deviendra une composante importante du paysage intellectuel de la République de WEIMAR. De nombreux intellectuels adopteront des positions nationales-bolcheviques. Au premier rang de ceux-ci il faut placer ERNST NIEKISCH qui deviendra le plus célèbre et le principal représentant du courant national-bolchevique allemand, avec son concept d’un « Empire de Flessingue à Vladivostok ».
(Extrait de : Luc MICHEL, « Mythes et réalités du National-bolchévisme 1919-1993 », Editions Machiavel, Bruxelles, 1993)
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