PANAFRICOM/ 2017 04 10/
« Paulin Kangudia, fonctionnaire, déclare lui qu’il voulait « absolument (se) rendre au boulot », mais constate qu' »il n’y a pas de transport ». Pas question pour lui de manifester pour que des gens de l’UDPS « aient des postes au gouvernement » : « Non, ça jamais ! ». »
– AFP (10 avril).
« L’appel de l’opposition « à une déferlante populaire (…) a été un échec », a estimé devant la presse le président de l’Assemblée nationale »
– Aubin Minaku (chef de la coalition de la Majorité présidentielle).
Un appel à manifester à Kinshasa, Lubumbashi (ex Katanga) et Goma (Kivu) contre le président Joseph Kabila lancé par le parti historique de l’opposition congolaise s’est perdu dans le vide lundi, la population se terrant massivement chez elle après l’interdiction de tout rassemblement.
A la mi-journée, la bouillonnante capitale de la République démocratique du Congo était une ville fantôme. Le vacarme de la mégapole de quelque 10 millions d’habitants habituée aux violences à caractère politique a fait place au silence caractéristique des journées de tension, alors que la présence policière et militaire était visible. L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi décédé en février à l’âge de 84 ans, avait appelé la population à manifester lundi dans toutes les villes du Congo contre M. Kabila, au pouvoir depuis 2001. Mais la marche annoncée à Kinshasa n’a pas eu lieu. Félix Tshisekedi, fils d’Étienne qui briguait avidement et ouvertement le poste de Premier ministre, a accusé dimanche le président, dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016, d’être « le principal obstacle au processus démocratique » après que le chef de l’État eut annoncé vendredi la nomination à la tête du gouvernement de Bruno Tshibala, dissident de l’UDPS. Plutôt que de rester en RDC pour manifester, M. Tshisekedi s’est envolé dimanche après-midi pour Addis Abeba. Dimanche soir, la police avait annoncé l’interdiction de tout rassemblement politique public dans l’ensemble du pays ce lundi.
L’appel de l’opposition « à une déferlante populaire (…) a été un échec », a estimé devant la presse le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, chef de la coalition de la Majorité présidentielle. Premier parti de l’opposition congolaise après les élections de 2011, l’UDPS sort affaibli de cinq ans de dissensions internes et apparaît aujourd’hui privée de chef naturel.
A Lubumbashi, deuxième ville du pays, dans le Sud-Est, l’activité a tourné au ralenti lundi, de nombreuses boutiques étant restées portes closes, alors que les forces de l’ordre étaient déployées en masse, selon un correspondant de l’AFP. Goma (Est) a connu une situation similaire. La manifestation annoncée pour 09h00 (07h00 GMT) n’a pas eu lieu. Selon des témoins, la police y a dispersé à coups de gaz lacrymogène des groupes de jeunes qui tentaient de poser des barrages de pneus incendiés sur la chaussée au petit matin.
PANAFRICOM
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