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# LA GUERRE DU CAMEROUN –
L’INVENTION DE LA FRANÇAFRIQUE (1948-1971)
Manuel DOMERGUE, Jacob TATSITSA et Thomas DELTOMBE
Editeur : La Découverte
PRESENTATION
La légende veut que la France, « patrie des droits de l’homme », ait généreusement offert l’indépendance à ses anciennes colonies d’Afrique noire en 1960. Ce livre raconte une tout autre histoire : celle d’une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d’inventer un nouveau système de domination : la Françafrique.
Cette guerre secrète a pour théâtre le Cameroun des années 1950 et 1960. Confrontées à un vaste mouvement social et politique, porté par un parti indépendantiste, l’Union des populations du Cameroun (UPC), les autorités françaises décident de passer en force. En utilisant les mêmes méthodes qu’en Algérie (torture, bombardements, internements de masse, action psychologique, etc.), elles parviennent en quelques années à éradiquer militairement les contestataires et à installer à Yaoundé une dictature profrançaise.
En pleine guerre froide, et alors que l’opinion française a les yeux tournés vers l’Algérie, la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts, est à l’époque passée inaperçue. Elle a ensuite été effacée des mémoires par ceux qui l’ont remportée : les Français et leurs alliés camerounais. Le crime fut donc presque parfait : les nouvelles autorités camerounaises ont repris les mots d’ordre de l’UPC pour vider l’« indépendance » de son contenu et la mettre au service… de la France ! Mais la mémoire revient depuis quelques années. Et les fantômes du Cameroun viennent hanter l’ancienne métropole. Laquelle, de plus en plus contestée sur le continent africain, devra tôt ou tard regarder son passé en face.
TABLE DES MATIERES
(UN EXCELLENT RESUME DU LIVRE) …
Préface, par Achille Mbembe
Introduction. Une guerre invisible
La philosophie des massacres du pilote Max Bardet
Derrière les « violences tribales », les vraies causes de la guerre
La « guerre contre-révolutionnaire », ou la logique de l’éradication
L’Afrique sous contrôle et le silence comme arme
Défier l’oubli
1. Préludes : l’insoluble équation coloniale
Kamerun, Cameroun, Cameroons : un problème de souveraineté
Les faux-semblants d’une « colonisation humaniste »
Résistances et insoumissions
1940 : « Vive le Cameroun libre ! »
1945 : un nouvel ordre mondial
Colons vs syndicalistes
Colmater les brèches de l’ordre colonial
2. La matrice de l’affrontement (1948-1954)
L’émergence de l’UPC : rendre au peuple sa souveraineté
Réunification et indépendance : bouleverser l’ordre colonial
Contre-feu : la France en guerre larvée contre l’UPC
La politique du simulacre : fabriquer une « opposition africaine » à l’UPC
Autonomie pour les élites ou indépendance pour le peuple ? Le piège de la loi-cadre Defferre
« Écraser les activités communistes pour défendre la civilisation »
3. « Une petite Algérie » (1955-1958)
Le temps des « modernisateurs » : Roland Pré et Pierre Messmer
1955 : la stratégie du choc
« Provoquer disparition UPC »
1956 : le traquenard et la guerre
Kamerun, une nation « sous maquis »
1957-1958 : « pacification » en Sanaga-Maritime
Septembre 1958 : l’élimination de Ruben Um Nyobè
À l’Ouest, « comme en Algérie »
Tensions franco-britanniques
4. L’indépendance volée (1959-1960)
Le cynisme colonial : « Peut-on refuser le bonheur aux gens ? »
La France prépare l’« indépendance négociée »…
… et l’UPC tente de déjouer le plan français
Mars 1959 : bataille décisive à l’ONU
Mai 1959 : L’ALNK en guerre contre le silence
Un « système camouflé » de répression
L’indépendance « de façade » du 1er janvier 1960
5. La guerre totale (1960-1961)
Janvier 1960 : la France lance la « reconquête »
Les Bamiléké, un « caillou dans la chaussure »
La colonne vertébrale sécuritaire du régime de Yaoundé
Novembre 1960 : l’assassinat de Félix Moumié et la signature du pacte néocolonial
L’annexion du Cameroun occidental
La généralisation du « modèle camerounais »
6. Administrer la terreur
Le maquis affaibli
Politique de l’effroi et action psychologique
Un peuple sous chape de plomb
« Un encadrement rationnel des masses »
De Pompidou à Hollande : le triomphe du système « françafricain » au Cameroun
Épilogue. Vers la vérité et la justice ?
La difficile reconnaissance de la violence coloniale
Un passé qui s’obstine, un avenir qui s’impatiente
Remerciements
Quelques références
Notes.
CRITIQUES. CE QUE LA PRESSE EN DIT ?
* LE MONDE
« Il y a tout juste un siècle, en 1916, au cœur de la première guerre mondiale, alors que l’Europe sombre toujours un peu plus dans les ténèbres, l’Allemagne perd ses colonies africaines. Le Cameroun, comme le Togo, passe sous mandat de la Société des nations confié à la France et à la Grande-Bretagne. Paris fera de ce territoire une zone de non-droit où, dès la fin des années 1940 et pendant plus de vingt ans, la métropole va mener dans le plus grand secret une guerre totale. « Identification des individus, instauration de laissez-passer, installation de contrôles routiers, érection de camps de regroupement, déportation de populations, mise en place de zones de pacification, levée de milices de combat, infiltration des groupes rebelles, bombardements aériens, assassinats ciblés, disparitions forcées, exécutions publiques, exhibition de têtes coupées, systématisation de la torture, action psychologique et lavage de cerveau : toutes ces techniques ont été utilisées à plus ou moins grande échelle au Cameroun au cours des années 1950 et 1960 », détaillent Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa dans leur essai très documenté La Guerre du Cameroun, paru en octobre.
Des techniques utilisées avant et après l’indépendance : l’ancien colon transmettant aux nouvelles autorités une méthode de gouvernement en s’assurant, notamment grâce à des accords secrets, que la souveraineté du seul pays d’Afrique subsaharienne qui se soit libéré du joug colonial au prix d’une guerre soit illusoire. C’est ce que démontrent les trois auteurs : si la France a concédé l’indépendance au Cameroun, c’est pour mieux la contrôler en sous-main par ce qui va devenir un système parfaitement rodé : la Françafrique. »
* JEUNE AFRIQUE
« Déjà publiée une première fois chez le même éditeur, cette nouvelle version de l’ouvrage de Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa se veut plus synthétique et plus complète, nourrie de témoignages inédits recueillis des deux côtés. Comme une réponse et des arguments apportés à la France qui persiste à nier cette guerre d’indépendance. »
LES TROIS AUTEURS
Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, respectivement éditeur, chercheur et enseignant, ont publié à La Découverte, en 2011, le premier livre de référence sur ce conflit méconnu, Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971).
200 pages
12 €
ISBN-13: 978-2707192141
EODE-BOOKS / 2017 01 28 /
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