Luc MICHEL pour PANAFRICOM/ 2016 09 20/
Avec Correspondance Kinshasa – AFP – RTNC/
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Des forces puissantes exogènes, qui manipulent des forces endogènes, sont à l’œuvre en RDC. Visiblement le chaos et la destruction de l’Etat congolais, restabilisé par le Président Kabila, sont leur but ! Hier elles ont ploné la capitale du Congo dans le chaos …

« Au moins six personnes ont été tuées lundi dans des violences et pillages survenues à Kinshasa avant une manifestation hostile au président congolais Joseph Kabila que les autorités ont ensuite interdite » dit l’AFP. Tandis que Libération (Paris), un des médias de l’OTAN qui pousse les vents mauvais du soi-disant « printemps africain » (sic) dénonce « le despote Kabila » …

« Manifestation pacifique » ou pillages avec violences ?
Car voilà la réalité … postes de police, magasins Bukanga Lonzo, boutiques de commerçants, en particulier chinois (car la violence est aussi xénophobe), écoles privées, sièges de partis politiques etc. pillés, en plus de morts d’hommes dont des policiers brûlés vifs : voilà la manifestation dite « pacifique » !

KINSHASA LIVRE AU PILLAGE ET A L’EMEUTE

« Deux policiers ont été tués » dans l’attaque d’une permanence du parti présidentiel à Limete (centre-ouest de la capitale de la République démocratique du Congo), a déclaré à l’AFP le ministre Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. A la suite de ces violences, « on a annulé la manifestation », a-t-il ajouté.

Les autorités ont dénoncé plusieurs pillages et incendies criminels ciblés (des opérations préparées), ayant visé des permanences de formations politiques de la majorité. « Il y a eu des pillages ciblés », a déclaré M. Mende, « il y a des gens qui se sont préparés pour faire tout ce désordre », a déclaré M. Mende, accusant l’UDPS, principal parti de l’opposition, d’être à l’origine de la violence. Une religieuse catholique a déclaré à l’AFP avoir vu « brûler vif » un policier commis à la garde d’une permanence politique.

UNE OPPOSITION COMPRADORE QUI VISE AU COUP DE FORCE

Réuni autour d’Étienne Tshisekedi, le fondateur de l’UDPS,un « Rassemblement » des principaux partis d’opposition (né à Genval en Belgique sous influence directe du néocolon belge, soutenue par Washington et le Quai d’Orsay) avait appelé à manifester lundi dans tout le Congo pour signifier au président Joseph Kabila son « préavis », trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre, et exiger la convocation de la présidentielle avant cette date. A Kinshasa, la manifestation devait commencer à 13h00 (12h00 GMT), mais plusieurs heurts ont opposé des jeunes armés de pierres à la police antiémeutes dans la matinée à Limete, quartier où l’UDPS a son siège.

Très véhéments, des groupes de quelques dizaines à plusieurs centaines de jeunes ont affronté des policiers antiémeutes en lançant en français ou en lingala des « Kabila akende » (Kabila dégage !) ou « Kabila doit partir ». A Limete et près du Palais du Peuple (Parlement), la police a répliqué aux jets de pierre à coup de grenades lacrymogènes. Comme l’a fait la police à Paris il y a quelques jours …

Un photographe de l’AFP et une journaliste de RFI qui couvraient ces événements ont été interpellés à la mi-journée par la police militaire. Les autorités congolaises ont assuré qu’ils seraient libérés rapidement, mais les deux reporters n’avaient pas recouvré leur liberté à 15h30 (14h30 GMT).

Selon des sources de sécurité privées, il y a eu des pillages ciblés dans des quartiers sud de la capitale ayant visé des agences bancaires ou des magasins tenus par des Chinois. De source diplomatique, on signalait des échauffourées en « divers endroits » dans ces zones. Le calme semblait revenir en milieu d’après-midi alors que le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab s’apprêtait à donner une conférence de presse.

Arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, M. Kabila est âgé de 45 ans. La Constitution congolaise lui interdit de se représenter mais il ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir.

L’OPPOSITION PRO-OCCIDENTALE CONTRE LE DIALOGUE NATIONAL
ET DES ELECTIONS GENERALES APAISEES

Alors que la présidentielle apparaît impossible à tenir dans les temps (problèmes majeurs de budget et de constitution des listes électorales), le « Rassemblement » constitué autour de M. Tshisekedi (opposition compradore) refuse le « dialogue national » en cours à Kinshasa entre la majorité et une partie de l’opposition (patriotique celle-là).

Ce forum doit déboucher sur un « accord politique » de sortie de crise et ouvrir la voie à des élections « apaisées » mais retardées. Il devait s’achever samedi, mais les négociateurs ne sont pas encore parvenus à s’entendre sur tous les points à l’ordre du jour, et le travail sur le calendrier des élections devait reprendre lundi à Kinshasa.

Habituée aux violences à caractère politique, Kinshasa avait des airs de ville morte lundi. Dans plusieurs quartiers, les écoles étaient désertées par les élèves, les parents préférant les garder à la maison. De nombreuses boutiques étaient fermées, la circulation était presque inexistante. Faute de clients, quelques taxis (peu nombreux) cassaient leur prix.

Une atmosphère semblable régnait à Lubumbashi, la deuxième ville du pays, dans le sud-est, où des soldats sont venus renforcer en masse la police autour des principaux bâtiments publics et dans les quartiers réputés acquis à l’opposition. A Bukavu, dans l’est du pays, quelque 300 personnes manifestaient à la mi-journée pour demander le « respect de la Constitution », selon le correspondant local de l’AFP.

Photo : policier lynché et scènes d’émeutes à Kinshasa.

LUC MICHEL / PANAFRICOM
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