Luc MICHEL pour PANAFRICOM/ 2016 09 15/
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« Tant que les lapins n’auront pas d’historiens,
l’histoire sera racontée par les chasseurs »
– Howard Zinn
(historien américain anticolonialiste)
Le régime belgicain, héritier même pas honteux du roi Léopold II, le boucher du Congo (et dont la famille règne toujours, que dirait-on si un petit-neveu de Hitler était aujourd’hui chancelier en Allemagne ?), est en pleine nostalgie coloniale.
Elle ose célébrer la « victoire » de Tabora et la boucherie entre africains, ceux des colonies du IIe Reich et ceux du Congo belge, pendant la grande guerre civile européenne de 1914-18. Une cause qui n’était pas la leur, pour des maîtres qui les exploitaient et avaient volé leurs terres …
Car il ne s’agit pas de célébrer la mémoire des morts, mais bien une victoire de la Belgique et de son armée coloniale, au moment où le non-état belgicain se délite irrésistiblement et où les européens sont censés unis !
Nostalgie sur fond de censure contre ceux qui n’approuvent pas cette histoire manipulée par les colons, des africains et des anti-colonialistes ont été interdits de participer aux colloques organisés : « Des rumeurs ont circulé que des opposants à la mémoire coloniale qui s’étaient déjà distingués en maculant de peinture rouge la statue équestre de Léopold II à la place du Trône pourraient venir troubler les travaux à l’université militaire de l’avenue de la Renaissance ».
* Lire sur LLB :
http://www.lalibre.be/actu/belgique/centenaire-de-la-bataille-de-tabora-malentendu-facheux-a-l-ecole-royale-militaire-57daba213570b0f26a1512c8
L’HISTOIRE COLONIALE OU LA MEMOIRE CONFISQUEE
La flambée de nostalgie coloniale en Belgique illustre la façon dont l’histoire coloniale, écrite par les colons, confisque la mémoire africaine.
La bataille de Tabora est célébrée par ce colloque, une exposition itinérante (qui traversera la Belgique pour faire escale près de lieux rappelant les grandes campagnes d’Afrique de la Première Guerre mondiale) et par la translation de la dépouille du général Tombeur (qui y commandait) au cimetière de l’avenue du Silence à Uccle.
L’exposition itinérante (co-organisée par l’Institut des Vétérans et le Musée royal d’Afrique centrale) est centrée sur la manipulation de l’histoire coloniale, basée sur le vol de la mémoire des africains : « les chercheurs des deux institutions (…) ont rappelé le sacrifice de milliers de soldats congolais qui ont combattu dans la Force publique sous commandement belge mais aussi de tous les civils africains qui ont suivi les officiers et sous-officiers européens dans des conditions de vie très difficiles comme porteurs de charge de 25 kilos. Les jeunes l’ignorent mais les soldats africains du Congo belge ont joué un rôle essentiel entre avril et septembre 1916 dans l’avancée vers l’Afrique orientale allemande ». Armée coloniale, sang africain versé dans la guerre des blancs, exploitation du travail noir, voilà le vrai visage de cette « victoire belge » !
« L’Institut des Vétérans et le Musée royal d’Afrique centrale font un utile devoir de mémoire », ose écrire La Libre Belgique, qui utilise le vocabulaire du génocide juif pour justifier une guerre coloniale, oublieuse qu’avant Hitler, il y eut Léopold II et le génocide de 10 millions de congolais ! « Jusqu’à l’apparition de HITLER, Léopold II était un des hommes les plus cruels d’Europe » écrit l’historien Adam HOCHSCHILD dans LES FANTOMES DU ROI LEOPOLD – UN HOLOCAUSTE OUBLIE. « A l’époque, les actes commis au nom de Léopold II ont défini la norme absolue de cruauté, comme cela allait être le cas avec HITLER, un demi-siècle plus tard », ajoute le cinéaste Peter BATE, auteur du retentissant ROI BLANC, CAOUTCHOUX ROUGE, SANG NOIR …
LUC MICHEL / PANAFRICOM
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