A ne pas en douter, la suite du congrès extraordinaire de Ngozi tenu cette-fois à Gitega dans la nouvelle gare routière consacre le retour aux sources du CNDD-FDD. Les combattants de la première heure ont décidé de « reprendre les choses en main pour faire taire la cacophonie au sein du parti venue avec la gestion des civils. »
Et pour que le message soit très clair, un général démissionnaire depuis un mois pilote désormais le fonctionnement quotidien du parti, sous la surveillance du président Nkurunziza lui-même et du Conseil des Sages.
Après une prière de trois religieux représentant les trois principales confessions religieuses au Burundi (catholiques, protestants, musulmans), le président sortant du parti avait annoncé le thème du congrès:changement.
Aux nouveaux organes mis en place depuis le 19 juin dernier à Ngozi, depuis la cellule de base aux provinces, Nyabenda a demandé de se soucier « des besoins du peuple: il est la base du parti« .
Petit clin d’œil aux Bagumyabanga de la mairie de Bujumbura « qui n’ont pas témoigné de sympathie, ni de volonté de changement démocratique comme convenu à Ngozi avec la mise en place de nouveaux organes du parti ».
A tous, Nyabenda a supplié d’être « des grands défenseurs de la démocratie et de la souveraineté du Burundi« .
Rappelant que les congressistes doivent décider sur le sort des frondeurs, Pascal Nyabenda a averti le CNDD-FDD de se méfier des Basesankuyoze, les hypocrites « au sein même des Bagumyabanga« . Un message spécial au nouveau président du parti: «Le CNDD-FDD est un bus dont vous êtes le conducteur. Je vous demande de le conduire doucement et le faire passer dans tout le Burundi, même dans les coins les plus reculés, et surtout passer dans les quartiers de Bujumbura dont Musaga, Nyakabiga, Ngagara, Cibitoke et Mutakura. Laisses la porte ouverte pour que tous les habitants de ces endroits rentrent dans le bus.»
Après la prestation de serment des nouveaux élus devant Dieu, le Conseil des Sages et tous les congressistes, en jurant vaillance et fidélité, le nouveau président du parti, Evariste Ndayishimiye a fixé la ligne de son mandat: la lutte contre la pauvreté. « Je déteste les calomnies, les jalousies. J’aime le travail. Développons notre pays! »
Pour immortaliser et sceller « l’alliance entre les Bagumyabanga », un projet a été initié sur place par l’ex-général: la construction d’un building de 18 étages, symbolisant les 18 provinces du pays. La construction de ce building commencera en octobre prochain, et devra être terminée avant les élections de 2020 selon le président du Conseil des Sages, Pierre Nkurunziza.
Le président a profite de l’occasion pour distribuant des certificats d’honneur aux Bagumyabanga qui ont fait preuve de dévouement et de loyauté au parti: l’Ombudsman Muhammed Rukara « malgré sa maladie », et la veuve de feu Gnl Adolphe Nshimirimana.
Sinon, Nkurunziza a demandé aux congressistes de ne pas avoir peur des turbulences traversés par le CNDD-FDD: « Notre parti est né dans les larmes, d’immenses souffrances, les morts des nôtres. Ce que vous avez vu en 2015 n’est rien comparé à ce qu’on enduré les Burundais après la victoire de l’UPRONA en 1961, 1965 et le FRODEBU en 1993 ».
Le congrès de Gitega a vu la participation de certains corps diplomatiques accrédités à Bujumbura, entres autres l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Nigeria, la RDC, la Chine, l’Egypte.
Aucune ambassade occidentale n’est venue.
(Source : Ikiriho)