Par WILLY NYAMITWE· VENDREDI 29 JUILLET 2016
Je viens de passer quelques heures au Canada et ai déjà rencontré plusieurs personnes de la diaspora burundaise. J’ai quitté Montréal par la route jusqu’à Québec où ce 30 juillet je participerai à une conférence sous le thème « les vrais enjeux de la crise au Burundi » aux côtés d’autres conférenciers dont Luc Michel. Le débat s’annonce déjà riche compte tenu de celui véhiculé déjà par les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, autour de ma présence au Canada. Le journal francophone « La Presse » donnera probablement un ton à la visite et à la conférence sous la plume du journaliste Jean-Thomas Léveillé qui m’a interviewé à mon arrivée à Montréal.
Qui suis-je ?
Willy Nyamitwe, 44 ans, marié et père de 4 enfants, deux filles et deux garçons. L’aîné a 24 ans tandis que la cadette a 12 ans, de quoi faire de moi un homme heureux. Au delà de ma passion pour la lecture, je suis un homme joyeux et bavard d’où mon attachement au débat contradictoire. Sans débat ni contradiction, la démocratie régresse. J’en fais donc mon cheval de bataille. Avant d’être promu au poste de Conseiller Principal chargé des questions de presse, Information et Communication à la Présidence de la République, j’ai été porte-parole adjoint du Président Pierre Nkurunziza. Etre le Patron de la Communication à la Présidence n’est pas une facile tâche, compte tenu du contexte géopolitique, sécuritaire et socio-économique que nous traversons dans la Région des Grands-Lacs et en Afrique. Je suis très actif sur Twitter sous le handle @willynyamitwe. Je vous invite à me suivre et promet de suivre aussi ceux que je ne suis pas encore.
Qui ne suis-je pas ?
Ce personnage peint en noir avec certainement des cornes, ne cadre pas avec celui que je suis réellement. Je ne suis pas un criminel ni l’homme des dossiers louches ou mafieux. Par voie de conséquence, je ne suis ni extrémiste, ni violent, ni rancunier. Jusqu’à date, ceux qui essaient de ternir mon image n’ont pu fournir un seul élément qui pourrait appuyer leur diabolisation. Comme nous le lisons dans le livre de Pierre André Taguieff intitulé « Du diable en politique. Réflexions sur l’antilépénisme ordinaire » : la diabolisation implique une déshumanisation de l’autre. Il s’agit à la fois de faire peur et de faire haïr, pour faire agir dans un certain sens. Diaboliser c’est dénoncer et condamner un individu ou un groupe assimilé à une incarnation du Mal et partant créer un ennemi absolu, absolument redoutable et haïssable, contre lequel tout est permis. Voilà la logique dans laquelle se trouvent mes détracteurs, raison pour laquelle ils essaient d’obstruer mon chemin par crainte que la vérité soit dite au grand jour. Place au débat donc, pour un autre son de cloche.
Où ai-je été avant de venir ici ?
Pour expliquer les tenants et les aboutissants de la crise que nous avons traversée, au Burundi, j’ai visité plusieurs pays dont le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, la Côte d’Ivoire, le Libéria, l’Angola, la Belgique, la France, les Pays-Bas, la Suisse, l’Autriche, la Hongrie, les Etats-Unis, … et à chaque fois que la possibilité m’était offerte j’ai animé des conférences publiques ou de presse. Le Canada n’est pas ma première destination, encore moins ma dernière, pour jouer pleinement mon rôle de communicant. Le Burundi doit impérativement être connu sous sa véritable identité afin d’élaguer autant que possible cette image écornée et cette médisance à outrance.
Que suis-je venu faire ?
Ma présence au Canada est avant tout inscrite dans le cadre de partage d’expériences et leçons acquises avec la diaspora burundaise afin que nous puissions, par la conjugaison de nos efforts, asseoir, dans notre pays et dans la région, des conditions d’une paix durable. En nous appuyant sur nos potentialités immenses, bien qu’encore inexploitées je crois dur comme fer que nous pourrons sortir notre pays du joug de la pauvreté et des crises cycliques qui nous laissent toujours un lot de morts et de blessures tant physiques que morales. En outre, je suis ici pour présenter à l’opinion Canadienne l’autre visage du Burundi, différent de celui dépeint au quotidien par les médias et autres organisations non gouvernementales. Comme d’aucuns le remarquent dans mes prises de position, je m’inscris toujours en faux contre cette façon de présenter le Burundi, d’une façon très alarmiste. Je vais donc, à partir d’ici, convier les burundais de la diaspora et les médias canadiens à favoriser une démarche réaliste, basée sur le factuel, des informations dûment vérifiées et exemptes autant que possible d’exagération et de manipulation.