CHARLES NDITIJE (CNARED) :
« CHASSER NKURUNZIZA EST UNE QUESTION DE COÛT EN VIES HUMAINES »
Les masques viennent de tomber. Alors que le CNARED affirme sur les micros qu’il est une plate-forme défendant « une résolution pacifique de la crise au Burundi », ses membres pensent en réalité à autre chose.
Le président de la coalition Dr Jean Minani avait déjà annoncé que « Nkurunziza ne fait pas partie de la solution à la crise burundaise ».
Après l’ancien vice-président Gervais Rufyikiri, c’est au tour du Pr Charles Nditije de préciser la vision du CNARED. « Le départ de Nkurunziza est une question de coûts, en termes de vies humaines, financiers, en temps matériel. C’est tout. Les autres spéculations renforcent M. Nkurunziza. » Un discours acclamé par les participants à la réunion du Directoire du CNARED. (vidéo)
En effet, pour l’ancien président de l’Uprona et ancien allié du CNDD-FDD (de 2005 au début de 2014), « Nkurunziza ne viendra jamais aux négociations. Il faut un rapport de forces. Si nous ne prenons pas les pierres, les armes, sa vision n’est pas aux négociations. Il faut l’acculer, de gré ou de force pour qu’il accepte en disant soit je fuis, soit je négocie et je pars. »
Un discours qui ressemble fort à celui tenu par Alexis Sinduhije en 2011. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire IWACU, le leader du MSD demandait au président Nkurunziza de dissoudre le gouvernement « pour une sortie honorable du pouvoir ». Sinon, c’était « un processus révolutionnaire d’au moins 3 ans », avec beaucoup de morts en perspective. D’où la nécessité pour Sinduhije de « préserver les vies des civiles innocents ».
Pour résumer : le CNARED veut chasser Nkurunziza du pouvoir par la force, ce qui l’exclut d’office du dialogue inter-burundais selon les résolutions 2248 et 2279 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Après l’avoir chassé, le CNARED entend mettre en place une « transition rapide », qui aboutit à des « élections démocratiques ».
Et pour chasser Nkurunziza, les vies de Burundais que ce projet emporte sont portées au chapitre de l’investissement. Comme dans une entreprise.
Dans les prochains jours, il sera curieux de voir les réactions diplomatiques des différentes chancelleries face à cette position.
(Source : ikiriho.org, 27 juin 2016)