Des manifestants portent le portrait du chef d’Al-Wefaq, Ali Salmane, pour protester contre son arrestation, le 29 mai 2016 à al-Zinj, à Manama au Bahreïn

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Luc MICHEL parlera de la répression au Bahrein, avec la complicité de Riad, des USA, de l’UE. « Sans doute la seule véritable révolution du soi-disant ‘printemps arabe’ », dit-il …

BAHREÏN SUSPEND LE PRINCIPAL GROUPE D’OPPOSITION

Le pouvoir à Bahreïn est resté sur une ligne dure ce mardi en suspendant les activités du principal mouvement d’opposition chiite, ceci après l’arrestation d’un célèbre dissident. Les deux mesures, prises en 24 heures, ne laissent aucun doute sur les intentions du royaume dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa qui, avec la suspension des activités du mouvement Al-Wefaq, fait planer la menace d’une interdiction pure et simple de l’opposition.

Le sort d’Al-Wefaq (L’Entente) est maintenant suspendu à une décision de justice qui l’accuse de violer les lois de ce petit pays du Golfe, secoué par des troubles récurrents depuis 2011. Al-Wefaq anime un mouvement de protestation de la majorité chiite qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle. Il s’est toujours dit opposé à la violence mais les manifestations, sporadiques, donnent lieu à des affrontements avec la police. Et des attentats ont visé les forces de l’ordre.

Le chef d’Al-Wefaq, Ali Salmane, purge une lourde peine de prison pour complot contre le régime et incitation à la désobéissance et à la haine confessionnelle. Cheikh Ali Salmane, détenu depuis décembre 2014, a été condamné en juin 2015 à quatre ans de prison, et sa peine a été alourdie en mai en appel à neuf ans de réclusion.

Le pouvoir à Bahreïn, siège de la Ve Flotte américaine, nie toute discrimination envers les chiites et accuse régulièrement l’Iran de « tentatives de déstabilisation », ce que Téhéran dément.

Le tribunal administratif a ordonné la suspension des activités d’Al-Wefaq à la suite d’un recours du ministère de la Justice qui a demandé la « dissolution » du mouvement. Le ministère accuse Al-Wefaq de ne pas respecter la loi et de « favoriser le terrorisme et l’extrémisme », ainsi que les « ingérences étrangères », dans une claire allusion à l’Iran. Le tribunal a également ordonné la fermeture des locaux du groupe et le gel de ses fonds. Il a fixé sa prochaine audience au 6 octobre pour se prononcer sur la demande de dissolution. Les partis politiques étant interdits à Bahreïn, Al-Wefaq a un statut d’association. Et les associations dépendent du ministère de la Justice.

La justice a par ailleurs décidé de maintenir en détention pendant sept (BIEN sept) jours l’opposant et militant chiite Nabil Rajab, 51 ans, arrêté lundi, selon son avocat Mohammed al-Jishi. Bénéficiant d’une grâce royale pour « raisons de santé », M. Rajab avait été libéré en juillet 2015 alors qu’il purgeait une peine de six mois de prison pour « atteinte aux institutions de l’Etat ». « Il a été placé en détention pendant sept jours pour interrogatoire sous l’accusation d’avoir publié de fausses informations de nature à porter atteinte au prestige de l’Etat », a écrit Me Jishi sur Twitter.

Cinq dissidents dont un ex-prisonnier de conscience avaient été empêchés de quitter Bahreïn dimanche alors qu’ils devaient assister à une session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève. La justice de Bahreïn a multiplié ces dernières semaines les procès de dissidents, condamnant à de lourdes peines de prison des dizaines d’entre eux dont certains ont été déchus de la nationalité.

LM.NET / PCN-SPO

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