REVUE DE PRESSE /
Par Fabrice BEAUR /
Nous continuons notre revue de la presse mondiale concernant l’actualité de la République Démocratique du Congo (RDC). Ici, un article du journal « La Libre Belgique » dont le titre est « RDC: le parti présidentiel accuse « les impérialistes » de vouloir déstabiliser le pays ». Mais ne vous fiez pas au titre, le contenu de cet article de la presse de l’ancien colonisateur est menaçant.
« Le parti du président congolais Joseph Kabila a accusé mardi « les impérialistes » occidentaux de chercher à déstabiliser la République démocratique du Congo (RDC), à l’occasion d’une cérémonie de célébration de la prise de pouvoir par Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel chef de l’Etat, qui est suspecté de vouloir rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat. « Qui sont-ils pour imposer un système de légitimité en RDC ? Il n’appartient pas aux Belges, aux Français, et aux autres d’interpréter les lois congolaises dans le but de détruire ce pays (…) », a lancé Henri Mova, le secrétaire général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, au pouvoir), en lingala, l’une des langues nationales de la RDC, lors de cette réunion politique à Kinshasa.
« Nous disons non à la balkanisation de la RDC, non à l’intrusion étrangère, non aux impérialistes », a poursuivi M. Mova – un ancien ambassadeur de la RDC en Belgique – devant près d’un millier de sympathisants, principalement des jeunes.
« La Cour constitutionnelle a tranché, le président Kabila est là et sera encore là », a martelé M. Mova.
Le 11 mai, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt autorisant M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, à rester en fonction au-delà du terme de son mandat, qui expire le 19 décembre, si l’élection présidentielle, à laquelle la Constitution lui interdit de se présenter, n’est pas organisée dans les temps. L’opposition a qualifié cette décision « d’imposture », certains partis n’hésitant pas à affirmer qu’elle est anticonstitutionelle.
Plusieurs dirigeants de la majorité réclament depuis plusieurs mois une transition de deux à quatre ans pour organiser une élection dans des conditions satisfaisantes.
Les Occidentaux et l’ONU déplorent depuis plusieurs mois une tendance accrue à la répression en RDC.
Le 12 mai, la France a appelé les autorités congolaises à préparer « de bonne foi » les élections au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle. Londres, de son côté, a mis en garde vendredi contre des « risques de s’écarter de l’ordre constitutionnel ».
[« L’ordre constitutionnel » pour l’Occident c’est le discours tenu quand on résiste à ses diktats. Comment ça, le Congo Démocratique veut s’émanciper ? « Ordre constitutionnel » hurlent-ils ! Et même si la Constitution a été respectée de part la décision de la Cours Constitutionnel justement, peu importe pour les donneurs de leçons du « monde civilisé ». Mais ce fétichisme constitutionnel est pourtant à géométrie variable. En Ukraine, cet Occident si à cheval sur le Droit s’est pourtant assis dessus lors du Coup d’Etat du 22 février 2014 à Kiev. Aujourd’hui, la Junte oligarcho-fasciste pro-US de Kiev mène une guerre contre les populations du Donbass rebelle. Les bombardements sur les civils, là l’Occident ne voit rien. Tout comme la présence de forces étrangères dans l’Est du Congo Démocratique. « Ordre constitutionnel » ? Non, néo-colonialisme qui invente une nouvelle dialectique pour imposer son agenda à Kinshasa. Ces nouveaux colons n’ont pas encore compris que les patriotes africains sont mieux éduqués qu’hier, plus nombreux et ont appris des expériences passées. L’ennemi intérieur (Soros’ Boys) comme l’ennemi extérieur (impérialisme occidental) sont bien identifiés.]
La Grande-Bretagne a affirmé envisager, avec ses partenaires européens, des « sanctions ciblées » contre les responsables d' »actes de répression », faisant référence aux récents ennuis judiciaires de l’opposant Moïse Katumbi Chapwe, candidat déclaré de l’opposition et visé par une récente enquête pour « recrutement de mercenaires ».
Cette idée de sanctions n’est toutefois pas encore à l’ordre du jour, a-t-on souligné mardi de source belge.
Lors de sa récente visite en RDC, le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, avait toutefois lancé une mise en garde à l’adresse des membres du régime congolais responsables de violations des droits de l’Homme, affirmant qu’ils devaient tenir compte des « conséquences » de leurs actes.
« J’ai clairement exprimé au président (Kabila), et à d’autres interlocuteurs, le fait qu’ils doivent être attentifs à ne pas déroger aux normes de l’exercice de l’autorité. L’autorité doit être proportionnelle et si ce n’est pas le cas, il y aura des conséquences pour les individus responsables », avait-il dit.
[Une menace directe de la CPI pour ceux qui n’obéissent pas à l’ancien colonisateur qui se pense toujours maître du pays. Un défi pour tous les patriotes et tous les panafricanistes.]
(Source : La Libre Belgique)