Saturday, 24 June 2023

L’Algérie a réagi mardi 20 juin aux propos de la ministre française des Affaires étrangères sur un couplet mentionnant la France réintégré à l’hymne national algérien, qui serait pour elle « à contretemps ».

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est dit surpris par l’acte de son homologue française qui s’est permis d’émettre un avis sur l’hymne national algérien.

Le 24 mai dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a signé un décret sur la réintroduction de la référence à la France dans l’hymne national après des décennies.

Les Algériens utiliseront désormais l’hymne national dans son intégralité.

Cela a déclenché une réaction violente à Paris, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qualifiant cette décision de « dépassée ».

Y réagissant, Attaf a déclaré dans une interview mercredi 21 juin : « Je suis stupéfaite par le fait que la ministre française des Affaires étrangères ait pensé qu’elle pouvait exprimer une opinion sur l’hymne national algérien. »

La partie française de l’hymne n’a pas été utilisée depuis 1986 afin d’éviter des problèmes politiques avec Paris, alors que la nation nord-africaine était en proie à des difficultés économiques.

La cheffe de la diplomatie française estime que les couplets appartenaient à une époque révolue qui reflétait un processus de décolonisation.

Ces propos n’ont pas été bien accueillis en Algérie et ont été perçus comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays par l’ancien colonisateur.

La Constitution algérienne de 2008 stipule également que l’hymne national est immuable.

La formule ambiguë a permis aux autorités algériennes de supprimer des couplets de l’hymne sans les supprimer réellement.

Suite à la dernière flambée, Attaf a déclaré : « Pour certains partis ou hommes politiques français, on a l’impression que l’Algérie est devenue un sujet facile à utiliser à des fins politiques. »

Le gouvernement algérien a récemment reporté la visite officielle du président Tebboune en France, prévue en mai, qui devait remettre les relations sur les rails.

Luc Michel, géopoliticien et Jean-Maxime Corneille, expert des questions politiques, s’expriment sur ce sujet.

* La vidéo sur :
https://french.presstv.ir/Detail/2023/06/24/705864/Le-torchon-br%C3%BBle-entre-la-France-et-l-Alg%C3%A9rie

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