Luc MICHEL pour PANAFRICOM/
Enquêtes sur la Déstabilisation de l’Afrique (XV)/
2018 01 15/
Les sécessionistes « ambazonniens » (organisés dans le SCACUF, le ‘Southern Cameroon Ambazonia Consortium Defense Force’) (1), qui pilotent désormais depuis les USA à la fois le mouvement de contestation au Cameroun (la soi-disant « crise anglophone ») et les réseaux terroristes « ambazoniens » (SADF et cie), mobilise ses réseaux anglo-saxons (USA, Canada, Grande-Bretagne, Bruxelles, Afrique du Sud, Nigeria), mais aussi camerounais francophones (les réseaux droits-de-l’hommistes), pour faire libérer le soi-disant « président de l’Ambazonie » Ayuk Tabe et les leaders sécessionnistes arrêtés au Nigeria.
L’AUTOPROCLAME « PRESIDENT DE L’AMBAZONIE » ARRETE AU NIGERIA AVEC SES COMPLICES
Sisiku Julius Ayuk Tabe, le président autoproclamé de l’Ambazonie a été arrêté au Nigéria avec des membres de son « gouvernement », par des présumés « militaires camerounais », selon un communiqué de la direction sécessionniste daté du 6 janvier. Ce vendredi 5 janvier, Sisiku Julius Ayuk Tabe et sept membres de son « gouvernement intérimaire» se réunissent pour un « Conseil des ministres » à l’hôtel Nera à Abuja. A 17 heures dans une salle de réunion de l’hôtel, le conclave ministériel s’ouvre sur la question des réfugiés anglophones camerounais fuyant vers le Nigéria. Mais vers 19H30, la réunion est brutalement interrompue avec l’arrestation des « ministres » par des éléments supposés de la police nigériane même si le communiqué parle de militaires camerounais.
L’arrestation du leader anglophone serait le fruit d’une opération de filature et même de surveillance depuis plusieurs jours par des éléments des services de renseignements camerounais. Une opération qui aurait reçu l’aval des autorités nigérianes. Et pourtant, pour l’heure, ni le gouvernement camerounais ni le gouvernement nigérian ne reconnaissent formellement cette arrestation. Mais l’opération imputée à l’armée camerounaise rejoint parfaitement le discours très offensif du président camerounais. Dans son discours de fin d’année, Paul Biya affirme avoir «instruit que tous ceux qui ont pris les armes, qui exercent des violences ou qui incitent à la violence, soient combattus sans relâche et répondent de leurs crimes devant la justice».
Quelques semaines avant son discours, Muhammadu Buhari, le président du Nigéria dont le pays est accusé de servir de base-arrière aux séparatistes anglophones, avait apporté son soutien à son voisin camerounais. Après que les sécessionnistes ambazoniens aient établi des contacts avec les sécessionnistes du Biafra, qui ont relancé le mouvement des années60 (appuyé par Paris et les réseaux Focard de la Françafrique). L’arrestation du leader séparatiste trouverait peut-être ses fondements dans cette collaboration poussée entre les deux pays.
La suite?
Dans le cas où l’arrestation de Sisiku Ayuk Tabe serait le fait des services nigérians, il devrait être extradé vers le Cameroun pour répondre de la « légalité républicaine », comme signalé dans le discours de Paul Biya.
RETOUR SUR LA SECESSION AUTO-PROCLAMEE DE L’AMBAZONIE
Sous la férule de Sisiku Ayuk, le ‘Southern Cameroon National Congress’ (SCNC), la branche radicale du ‘Liberation Movement of Southern Cameroon’ (LMSC) – dont la centrale est le SCACUF aux USA – a commis l’imprudence de décréter en novembre 2017, la sécession de l’Ambazonie. Ce territoire sous administration britannique dans les temps coloniaux, qui couvrait des provinces du sud-ouest et du nord-Ouest camerounais ainsi que quelques bourgades à cheval sur le Nigéria, a été rattaché par referendum au Cameroun à l’indépendance.
Depuis novembre 2016, la région connait un regain d’exacerbation du mouvement sécessionniste alimenté par la fronde des avocats et des enseignants issus des zones anglophones qui dénonçaient leur marginalisation par l’Etat central. La soi-disant « crise anglophone », dont j’ai démontré qu’elle avait été organisée par le SCACUF (2). Et pas « récupérée par les leaders politiques dont le plus radical Sisiku Ayuk » comme l’écrivent erronément les medias camerounais.
Cet informaticien formé au Royaume-Uni qui séjourne régulièrement aux Etats-Unis et au Nigéria, est devenu depuis l’autoproclamation de la sécession, le visage d’un mouvement qui vire au terrorisme et frappe les forces de sécurité camerounaises. Suivies des actions de poursuite de l’armée camerounaise jusqu’en périphérie de la frontière avec le Nigéria. L’homme se présente même comme le « président intérimaire de la République Fédérale d’Ambazonie » et a formé un « gouvernement » (3).
AMNESTY INTERNATIONAL ET RESEAUX SORÖS MOBILISES CONTRE L’EXTRADITION DES SÉCESSIONNISTES ANGLOPHONES VERS LE CAMEROUN
La mobilisation des Réseaux de soutien aux sécessionnistes a été immédiate pour contester leur arrestation, qualifiée « d’enlèvement », et s’opposer à leur extradition vers le Cameroun …
1er Round :
Des manifestations sont organisées à Washington devant l’ambassade du Nigeria, à Londres, Ottawa et Bruxelles. Les slogans sont ceux qui seront repris par le ‘Guardian’ et ‘Amnesty International’.
2e Round :
Le quotidien britannique ‘The Guardian’ lance un premier article, technique d’appel sur le sujet, qui met en valeur les « violations du droit » commises dans l’affaire (Voir Annexe I) etreprend les thèses des sécessionnistes :
« Cameroon separatist leader detained in Nigeria as unrest grows (…)
Separatist group says Julius Ayuk Tabe and six others were taken in ‘illegal abduction’ by Cameroonian gunmen” !
3e Round :
Amnesty International, ONG de la Galaxie Sorös, qui joue un rôle important dans la déstabilisation du Cameroun (4) depuis fin 2014, et dont la soi-diant « crise anglophone » transformée en sécession « ambazonienne » n’est qu’un élément, entre en lice. Immédiatement après le ‘Guardian’ et dans exactement les mêmes éléments de langage (« La voix du maître Sorös ») …
Que dit le communiqué d’Amnesty :
L’ONG internationale « craint que les 10 leaders indépendantistes arrêtés au Nigéria soient torturés et privés d’un procès équitable au Cameroun. »
« Pas question d’extrader les leaders sécessionnistes au Cameroun ».
L’ONG internationale pense que « s’ils sont extradés vers le Cameroun, ils risquent un procès inéquitable devant un tribunal militaire et la possibilité profondément troublante de torture ».
Selon Amnesty International, « la détention des 10 indépendantistes anglophones au Nigéria viole la loi nigériane et internationale » : « Ils sont détenus au secret, sans accès à un avocat, en violation de la loi nigériane qui exige qu’ils soient vus par un juge dans les 48 heures ».
L’ONG appelle les autorités nigérianes à « révéler le lieu où se trouvent les militants, leur permettre d’avoir accès à un avocat et, à moins qu’elles n’aient des preuves suffisantes pour les inculper d’un crime reconnaissable, les libérer immédiatement ».
4e Round :
Les réseaux droits-de-l’hommistes au Cameroun reprenent et diffusent largement le dit communiqué, n’hésitant pas à écrire que « l’Ambazonie » est « l’appellation de l’actuel Cameroun anglophone » (sic), soutien direct à la sécession.
Le 5e Round va arriver très vite :
Ce sera la contestation des arrestations et des extraditions vers la Cameroun, menée par les avocats influents des réseaux d’appui aux sécessionnistes.
On notera que cette affaire fait tomber les masques : réseaux anglophones, réseaux Sorös (dont Amnesty International), médias « amicaux », réseaux droits-de-l’hommistes au Cameroun … Tous viennent de révéler que leur action n’a rien d’humanitaire mais est bien politique en soutien direct à une sécession, qui a basculé dans le terrorisme !
ANNEXE I
QUE DIT LE ‘GUARDIAN’ ?
”Cameroon separatist leader detained in Nigeria as unrest grows.
Separatist group says Julius Ayuk Tabe and six others were taken in ‘illegal abduction’ by Cameroonian gunmen.
A leading member of a separatist movement in Cameroon has been taken into custody in Nigeria with his aides, according to sources.
The once-fringe anglophone movement in Cameroon, a majority French-speaking country, has gathered strength in the past few months following a military crackdown. It represents the gravest challenge yet to the 35-year rule of the president, Paul Biya, who will seek re-election this year.
Julius Ayuk Tabe, the Nigeria-based chairman of the Governing Council of Ambazonia separatist movement, was taken into custody alongside six others at a hotel in Abuja on Friday, both a Nigerian official and the separatist group said.
Separatists, including armed radical elements, seek an independent state for the nation’s anglophone regions they call Ambazonia.
Bilateral relations between Nigeria and Cameroon have been strained as thousands of Cameroonians have fled violence by travelling across the border. Cameroonian troops last month crossed into Nigeria in pursuit of rebels without seeking Nigerian authorisation, causing diplomatic wrangling behind the scenes.
A Nigerian official said Tabe and six of his supporters were placed in custody on Friday evening. “They were having a meeting at Nera hotels in Abuja,” the official said on condition of anonymity.
The separatist group later issued a statement saying that Tabe and six others were taken from Nera hotels by Cameroonian gunmen in an “illegal abduction”.
The unrest in Cameroon began in November, when English-speaking teachers and lawyers in the north-west and south-west regions of Cameroon, frustrated with having to work in French, took to the streets calling for reforms and greater autonomy.
French is the official language for most of Cameroon but English is spoken in two regions that border Nigeria.
Protests by separatists prompted a violent crackdown by Cameroon’s military last year in which troops opened fire on demonstrators.”
NOTES :
(1) (2) Voir ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (XII):
COMMENT WASHINGTON VEUT SE SAISIR DE LA CRISE ANGLOPHONE AU CAMEROUN ET PARRAINE LES LOBBIES SECESSIONNISTES !?
(3) Voir ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (XIV):
DESTABILISATION DU CAMEROUN : LE DESSOUS DES CARTES DU ‘GOUVERNEMENT DE GUERRE DE L’AMBAZONIE’
(4) Voir ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (III) :
AMNESTY INTERNATIONAL ET LA DESTABILISATION DU CAMEROUN. OBJECTIF AMENER LE PRESIDENT BIYA A LA CPI
LUC MICHEL / PANAFRICOM
(première version éditée le 14 janvier 2014
pour EODE-AFRICA)
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