Luc MICHEL pour PANAFRICOM/
Enquêtes sur la Déstabilisation de l’Afrique (XI)/
2017 10 22/
Voir ENQUETE n° IV
1-
CAMEROUN. CRISE ANGLOPHONE : L’INTERNATIONAL CRISIS GROUP DIT « CRAINDRE UNE INSURRECTION ARMEE »
Les points forts :
D’après un nouveau rapport que vient de commettre l’organisation, la répression des manifestations du 1er octobre dernier dans les deux régions anglophones du Cameroun a enfouit les germes d’une résistance armée dans la région Anglophone du Cameroun :
Que dit le « rapport » :
* « …Les rangs des sécessionnistes augmentent de jour en jour, et certains d’entre eux évoquent plus résolument l’idée d’une lutte armée ou l’”autodéfense” », prévient International Crisis Group. Dans ce rapport de 16 pages intitulé “CAMEROUN: L’AGGRAVATION DE LA CRISE ANGLOPHONE REQUIERT DES MESURES FORTES”, l’ONG « interpelle le président camerounais Paul Biya sur le risque de basculement de la crise anglophone vers une insurrection armée ».
«Les signes avant-coureurs d’une possible insurrection armée ne manquent pas: les groupuscules violents se multiplient, la désobéissance civile et les violences sporadiques (incendies criminels et bombes artisanales) se poursuivent. Selon certaines sources, de petits groupes de jeunes seraient allés au Nigéria pour s’entrainer à la guérilla, malgré l’opposition de principe d’Abuja à un Etat indépendant anglophone… », peut-on lire dans le rapport. Qui évoque des « Amba forces »,qualifiées de « forces rebelles du mouvement sécessionniste ».
* ICG insiste sur de soi-disant « Abus sexuels » des forces camerounaises.
International Crisis Group revient sur les manifestations du 22 septembre et du 1er octobre dernier relative de l’indépendance du Southern Cameroun. Le bilan, selon l’organisation, est « d’au moins 40 morts et plus de 100 blessés parmi les manifestants » : « ce lourd bilan est dû aux tirs à balles réelles et à l’usage excessif des gaz lacrymogènes… Des abus sexuels, des destructions de propriété et des pillages dans les maisons par des militaires et policiers… ont été signalés par une dizaine d’habitants, des élus locaux, des hauts fonctionnaires, la presse, des organisations de droits de l’homme et les évêques catholiques des deux régions», relate le rapport.
« Les violences de septembre et octobre…creusent le fossé entre le gouvernement et la population, renforcent le sentiment de méfiance et rendent la population plus favorable à la sécession », conclue International Crisis Group. L’organisation pointe également du doigt « l’attitude de certaines autorités qui sont de nature à exacerber le penchant de la communauté anglophone vers la sécession. Notamment le ministre de la Communication, Issa Tchiroma, qui a qualifié les manifestants de terroristes et le gouverneur du Sud-Ouest de « chien ». »
* ICG aborde aussi les Manifestations à Bamenda (capitale du nord-ouest anglophone) en novembre 2016
ICG reclame des missions d’enquete internationales :
* Pour trouver une solution à cette crise, International Crisis Group « propose au président Paul Biya, en séjour privé en Suisse depuis le 23 septembre dernier, de rentrer d’urgence au Cameroun et de prononcer un discours prônant le retour au calme, ouvrir un dialogue de haut niveau sur des solutions durables au problème anglophone, tendre la main aux militants anglophones exilés afin d’encourager leur retour, relever de leurs fonctions les membres du gouvernement et les hauts fonctionnaires des régions anglophones dont les propos irresponsables ont enflammé la crise, etc. »
International Crisis Group « suggère également aux partenaires internationaux du Cameroun de proposer l’envoi d’une mission d’information des Nations unies ou de l’Union africaine chargée d’enquêter sur les évènements des mois de septembre et octobre dernier conjointement avec la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés ».
2-
LES AUTEURS ET LES DIFFUSEURS :
QUELS SONT LES BUTS DE L’ICG ?
LES AUTEURS : L’ICG (BRUXELLES)
Le nouveau « Rapport » de l’INTERNATIONAL CRISIS GROUP, qui suit – et ce n’est pas un hasard – ceux d’AMNESTY INTERNATIONAL sur les « droits de l’homme au Cameroun » et le précédent « Rapport sur la crise anglophone du Cameroun » de la même ICG, prépare médiatiquement et psychologiquement le terrain, camerounais et international, au lancement d’un mouvement terroriste « embazonien » au Cameroun et d’une « insurrection armée ».
Outres des études sérieuses (ces Ong assurent leur crédibilité par un travail sérieux dans 90% des cas, le reste étant des opérations de déstabilisation), l’ICG dans les pays que le Bloc occidental veut déstabiliser annonce des « situations de crise » qui sont en fait la préparation de l’organisation de ces crises.
Il s’agit ici :
* de perturber la future Présidentielle 2018 et d’empêcher son bon déroulement au moins dans le Sud anglophone. Ce qui permettra de dénoncer la dite élection, scénario similaire à celui de la Région du Pool aux actuelles législatives du Congo brazzaville.
* En outre, l’accent mis aujourd’hui sur les groupuscules armés virtuels (création du net) « enbazoniens », illustrés de photos-choc justifiera demain la création de groupes artificiels importés de l’étranger.
* Semer la panique parmi la population et la classe politique.
L’ICG AU CŒUR DES RESEAUX SORÖS
ET DES « REVOLUTIONS DE COULEUR » DES VITRINES LEGALES DE LA CIA (NED – NDI – ETC)
L’International Crisis Group reçoit des financements de divers gouvernements, pour l’essentiel occidentaux (la liste de ses administrateurs – dont le secrétaire d’Etat et principal géopoliticien US Zbigniew Brzezinski – est selon un expert un « bottin de l’OTAN ») , ainsi que de fondations caritatives, d’entreprises et de donateurs individuels. En 2012, son budget s’élevait à 20,3 millions de dollars américains. Parmi ces fonds, 49 % de provenaient de 18 gouvernements différents et de l’Union européenne, 31 % d’entreprises privées et de donateurs individuels, et 20 % de diverses fondations et organisations philanthropiques.
L’ICG est surtout un des fleurons des RESEAUX SORÖS. George Soros, président de L’OPEN SOCIETY INSTITUTE (présentée comme une « fondation »), est membre de son conseil d’administration, et son conseil consultatif compte des entreprises telles que Chevron et Shell. Une « fondation » qui est tristement connue pour avoir, entre autre, créé l’organisation OTPOR qui a renversé le gouvernement Serbe de Slobodan Milosevic avec le concours de la CIA. Ce fut la première de ces « révolutions de couleur » dont font partie les soi-disant « printemps arabe » (2010-2013) et « printemps africain » (2014-2018) (cibles centrales : la RDC et le Cameroun), ainsi que l’actuelle crise au Venezuela. OTPOR et son institut de formation CANVAS sont au cœur de ces révolutions de couleur, en partenariat avec une fondation atlantiste allemande, active au Cameroun, la FRIEDRICH EBERT STIFTUNG.
Le fils du milliardaire, Alexander Sorös, qui marche sur les traces de son père et dispose déjà de ses propres fondations, est un des patrons directs de l’ICG. A qui il vient d’attribuer un financement de 500.000 Euros (Cfr. https://www.crisisgroup.org/who-we-are/crisis-group-updates/alexander-soros-donates-500000-crisis-group-fellowships-economics-conflict )
Sorös est depuis les années 1980 associé aux « vitrines légales de la CIA » (fondées par l’administration Reagan dans ces années là) dans des vagues ininterrompues de « changement de régime ».
Deux de ces organismes d’état américains (1), financés par le budget du gouvernement US, ciblent particulièrement le Cameroun :
* la NDI – spécialisée dans les élections – (directeur Afrique, le camerounais-américain Christopher Fomunyoh, dont la fondation TFF prolonge l’action au Cameroun)
* et FREEDOM HOUSE (auteur d’un rapport controversé contre le Cameroun en avril 2016).
George Soros tisse sa toile en Afrique depuis l’Afrique du Sud (cœur de son action) de la fin des Années 1980. Spéculation agressive sur les monnaies (il a mis à genoux dans le passé la Livre britannique et l’économie thaï) Secteur minier (où il s’est spécialisé), pétrole (ce qui explique son rôle occulte – sur lequel le Procureur-général de Malabo enquête en ce moment – dans les affaires dites « des biens mal acquis »), soutien affiché à des chefs d’Etat pro-occidentaux, soi-disant « philanthropie » : le financier milliardaire (fortune de 34 milliards de dollars selon FORBES 2017) multiplie les initiatives et les investissements sur le continent africain.
LES RELAIS CAMEROUNAIS DE L’ACTION DE DESTABILISATION DE L’ICG
Ce sont – encore et toujours – exactement les mêmes que ceux du Rapport d’Amnesty International ou du Rapport de Freedom House en 2016.
La déstabilisation n’est possible qu’avec des relais au Cameroun même, fonctionnant en réseaux, avec une action interne (répercuter les attaques extérieures) et une action externe internationale (alimenter la critique du président et du gouvernement) (2).
Ce RESEAU, DIT « DES DROITS DE L’HOMME » (qui est sa couverture), regroupe des centaines de médias, ong, associations activistes, avec des relais internationaux (médias, diplomatie), en France et aux USA notamment.
Mais en outre des COMITES sont organisés à l’étranger : Bruxelles (qui a organisé les incidents lors de la venue du ministre de la Justice), Ottawa, Québec, Washington, New-York, Suisse, Afrique du Sud. Ces comités, qui bénéficient d’appui gouvernementaux, du Sénat US et du Parlement Européen, sont constitués des activistes qui ont lancé l’opération « Embazonie », renforcés d’activistes camerounais anti-Biya et de militants anglophones.
Photo :
accompagnant la campagne de presse (très large) sur ce rapport et censées représenter « Les forces rebelles du mouvement secessionniste » …
LUC MICHEL / PANAFRICOM
NOTES
(1) NED et NDI sont organismes d’état US (créé par Ronald Reagan et Madleen Albright dans les Années 1980), financé sur le budget américain, que certains analystes qualifient de « vitrine légale de la CIA ». En collaboration avec une de ses filiales, la NDI (lui aussi un organisme d’état US, financé sur le budget américain), l’USAID, l’Open Society de Söros et un ensemble d’ONG et médias que l’on retrouve depuis 15 ans dans les « révolutions de couleur » en Eurasie et le « printemps arabe », les réseaux de la NED rayonnent sur le monde. Des centaines d’activistes, de syndicalistes, de journalistes surtout y sont pris en main.
Car pas de « révolution de couleur » sans une intense préparation médiatique, à la fois au niveau du pays déstabilisé, mais aussi international. Support dans les grandes capitales occidentales. Rapidement les groupes de jeunes activistes sont organisés, sur le modèle des Serbes d’OTPOR/CANVAS (les tombeurs de Milosevic en 2000, la première des révolutions de couleur). Pour le pseudo « printemps africain », tout aussi vite la conformisation de la presse africaine est mise en place, d’autant plus facilement qu’un vaste réseau d’ONG, Instituts et médias existe déjà. Soutenu, financé, organisé à la fois par les Réseau Söros (notamment la Fondation OSIWA, «Open Society Initiative for West Africa », en Afrique du Sud) et la NED, la NDI et leurs pseudopodes. La suite fait l’actualité de dizaines de pays livrés à la déstabilisation …
(2) Voir sur PANAFRICOM-TV/
LUC MICHEL: POURQUOI LES ‘VITRINES LEGALES DE LA CIA’ (NDI & CIE) CIBLENT LE CAMEROUN ?
QUE CACHE LA DESTABILISATION DU CAMEROUN SOUS PRETEXTE D’ANTAGONISME FRANCOPHONES VS ANGLOPHONES ?
sur https://vimeo.com/199892727
(première version éditée en octobre 2017
pour EODE-AFRICA)
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