Tout sur la déstabilisation du Congo Brazzaville (PARTIE 1 sur 4) :
Une grande analyse du Géopoliticien Luc Michel pour
le MAGAZINE INTERNATIONAL AFRIQUE MEDIA …
Luc MICHEL pour
MAGAZINE INTERNATIONAL AFRIQUE MEDIA/
2017 10 12/ (I)
Malheureusement les pays se suivent et hélas la déstabilisation se ressemble !
Ici le cas du Congo Brazzaville rappelle à la fois les événements du Burundi en 2015 pour y imposer un changement de régime. Et aussi les méthodes employées au Cameroun en cette année 2017, là aussi pour y implanter le soi-disant « printemps africain » (sic) …
L’Afrique est entraînée dans une spirale. Et quand je vois l’action de Paris au Congo Brazzaville, on est comme dans tellement d’autres pays face à des pyromanes qui prétendent aujourd’hui jouer les pompiers.
Si on n’a pas voté aux législatives congolaises de l’Eté 2017 dans neuf circonscriptions du Pool, prétexte aux pressions de Paris et des ONG occidentales, c’est qu’il y a un mouvement terroriste en action sur cette portion du territoire ! Ce qu’on appelle « terroristes » dans le monde entier, à Paris, à Bruxelles, à Berlin, à Birmingham. Mais que visiblement les Occidentaux n’appelle pas terrorisme au Congo Brazzaville. Et c’est un mouvement de type insurrectionnel, dont toute la presse non-alignée, y compris la presse d’état russe ou chinoise, explique que « les services secrets occidentaux se trouvent derrière ».
LE CONGO BRAZZAVILLE EST UNE DES CIBLES DU SOI-DIANT « PRINTEMPS AFRICAIN » LANCE EN AOUT 2014, AVEC LA PRESIDENTIELLE DE 2016 EN LIGNE DE MIRE
Paris prend un prétexte pour continuer à déstabiliser un pays. Le Congo Brazzaville est une des cibles du fameux « Printemps africain », avec des opérations de déstabilisation qui commencent à partir de l’automne 2014.
Et puis la date clef, c’est le 20 mars 2016. Le Président Sassou Nguesso est réélu.
Immédiatement, on lance un processus, qu’on va aussi essayer plus tard au Gabon, c’est-à-dire qu’un des candidats se déclare vainqueur en plein milieu de l’après-midi de l’élection.
Et puis, il y a tout un Internet interlope qui lance de fausses nouvelles.
Pendant la nuit qui suit l’élection, on annonce que « le Président Sassou Nguesso a été abattu à la sortie de la présidence ». Et que « la Première Dame, s’est réfugiée à l’Ambassade de France ». En réalité, tout le monde fête sa victoire.
Il y a cependant de l’instabilité dans certains quartiers et on passe à l’épate suivante.
Le 5 avril, une série de quartiers et de municipalités dans la capitale, mais aussi dans la région du Pool sont attaqués. Et immédiatement, sort un rapport d’Amnesty International qui dit qu’un « génocide est en cours au Congo Brazzaville » (sic). Et vieille histoire entendue déjà à propos de Kadhafi, que « le Président Sassou Nguesso fait tirer contre son propre peuple ».
Derrière c’est un mouvement insurrectionnel, qui continue encore aujourd’hui. Le Ministre de la Communication du gouvernement du Congo-Brazzaville déclare avec raison qu’il s’agit « d’une insurrection terroriste ». Mais ce qui est « terroriste » pour les Occidentaux quand ils en sont les victimes n’est plus « terroriste » quand il y a un régime politique qu’ils veulent abattre.
Derrière ce terrorisme, il y a un groupe politico-militaire et une secte qu’on appelle les « Ninja Siloulou ». C’est un groupe qui est issu de la guerre civile dans le pays de 1998-2002 et qui a persisté dans les pays voisins, non-désarmé. Il est dirigé par un certain Pastor Toumi qui est un chef militaire. Comme l’a aussi indiqué le Ministre de la Communication du gouvernement, « ce n’est pas du tout un homme politique ». Il y a également par les occidentaux des manipulations ethniques. On joue sur une des ethnies du pays qui sont les N’boki. La presse non-alignée, une fois de plus, dénonce « la main des services secrets américains, la CIA, et des services secrets français ». Et donc, nous avons ce mouvement terroriste qui dure depuis le mois d’avril de l’année passée.
LES LEGISLATIVES DE JUILLET 2016
Comment analyser les résultats de ce premier tour des législatives au Congo-Brazzaville ?
Est-ce qu’on peut comprendre quelque part la demande immédiate de Paris qui voudrait alors que « le scrutin se déroule sur l’ensemble du territoire congolais, y compris dans les 8 circonscriptions du département du Pool », où malheureusement il n’y a pas eu de scrutin lors du premier tour ?
Non évidemment ! Mais on comprends la rage du Régime MACRON devant la victoire du Parti Congolais du Travail. Toute la politique occidentale pour déstabiliser les régimes, c’est cette propagande sur « les dictateurs », etc. Tout cela est fait par des officines occidentales qui ne connaissent pas la vie politique africaine. Celui qui sait ce qu’est le Parti Congolais du Travail, la machine politico-sociale qu’il représente, n’est pas surpris de sa victoire. Au premier tour ce 16 juillet, le Parti Congolais du Travail a 70 sièges assurés sur 151. Et il en a 28 où il est en position de ballotage favorable. A côté de cela, les deux principales formations de l’opposition, l’UDH a déjà 7 élus et 4 possibles. Et vous avez un deuxième parti, la soi-disant « Union panafricaine pour la démocratie sociale » (qui n’est pas panafricaniste, je tiens à le préciser). C’est le parti de l’ancien président Lissouba qui a dirigé un régime pro-français entre la Conférence de La Beaule et la guerre civile de 1998. Eux ont trois députés.
Quoi qu’il arrive ! Même si la totalité des 8 sièges qui n’ont pas été attribués basculaient vers un de ces partis, cela ne changerait rien. C’est donc un faux prétexte. Il n’y aura pas de changement de majorité puisque le Congo-Brazzaville est une République unitaire sur le modèle français d’ailleurs. Il n’y aura pas de changement régional. Nous ne sommes pas dans un Etat fédéral.
Donc, il s’agit d’un pur prétexte, que je trouve particulièrement scandaleux puisqu’on est avec Paris dans le cas du pyromane-pompier. Ce sont ceux qui ont mis le feu, qui portent à bout de bras cette insurrection, que les ONG internationales avec Amnesty International en tête ont légitimée et qui aujourd’hui viennent dire « qu’il faut rétablir la démocratie ». Dans cette autre partie du monde qui est la vraie communauté internationale, à Pékin, Moscou, Téhéran et New-Deli, on ne partage pas ce point de vue là.
LE SALE ROLE D’AMNESTY INTERNATIONAL ET DES ONG OCCIDENTALES (COMME AU CAMEROUN)
Au départ de la déstabilisation du Congo-Brazzaville, il y a eu aussi un rapport d’Amnesty International. Le Congo-Brazzaville est un des pays à déstabiliser par ce « printemps africains. C’est une des cibles. Il a été désigné au fameux Sommet USA-African Leaders de Washington. Ce « printemps africains », qui va mettre quelques mois à s’appeler comme cela, c’est moi et Bachir Ladan qui avons été les premiers à l’appeler comme cela, sur Afrique Media, au moment de ce Sommet de Washington. Mais aujourd’hui, un journal français qui est proche de Georges Soros, comme Libération, l’appelle aussi comme cela. Le Congo-Brazzaville est un des pays désignés. On essaye tout d’abord d’y créer une crise institutionnelle. Et puis, on lance ce qui sont les procédés classiques d’une « révolution de couleur », à savoir l’agitation des ONG, les rapports bidons et bidonnés des ONG occidentales et ainsi de suite.
Tout cela fait partie d’un processus où s’applique la « théorie de dominos ». C’est-à-dire qu’à la fois Washington et Paris espèrent qu’en faisant tomber un Etat, l’État voisin tombera aussi.
Au départ de la déstabilisation du Congo-Brazzaville, il y a donc eu un rapport d’Amnesty International. La vraie question : Est-e que ce rapport a eu réellement les conséquences que je dénonce ? Oui, hélas ! Ce n’est pas seulement moi qui l’affirme mais également tous les gens qui ont analysé la situation. Et c’est toute la presse occidentale à ce moment-là.
L’insurrection commence le 5 avril 2016. Et il y a des quartiers et des municipalités qui se mettent en révolte, qui sont occupées par des terroristes lourdement armés. L’Armée est donc obligée de reprendre le contrôle des quartiers. Immédiatement est lancé une accusation, c’est que « le régime (comme ils disent) fait tirer sur son propre peuple ». On a déjà entendu cela en Libye. Vous savez qu’en Libye, le chef du CNT, Mustafa Abdel Jalil a finit par reconnaître trois ans après en exil que tout cela était faux.
Donc immédiatement sort un rapport d’Amnesty International qui ressemble bien curieusement au rapport qui vient de sortir en juillet 2017 sur l’Armée camerounaise dans le Nord-Est du pays. On y accuse l’Armée congolaise « de massacres, de violations des droits de l’Homme ». Une première chose qui ressemble aussi à l’épisode actuel camerounais, c’est que les témoignages sont anonymes et Amnesty International est obligé de reconnaître « qu’ils n’ont pas pu aller observer la région du Pool », précisément parce qu’il y a des combats.
Le problème pour Amnesty International, c’est qu’immédiatement, il y a une véritable ONG qui est Caritas Catholicas, qui va investiguer sur place et qui dit qu’Amnesty International ment. Il y a particulièrement deux choses dans le rapport qui sont complètement fausses : on accuse « l’école primaire de Soumouna d’avoir été bombardée par l’aviation congolaise ». Et le 17 avril sont publiées des photos de l’école qui est intacte. On découvre alors que le rapport d’Amnesty International a eu un « conseiller ». C’est un certain Louis Portela qui est le conseiller spirituel du fameux Pastor Toumi. C’est le chien qui se mord la queue !
A l’époque sont portées de graves accusations contre Amnesty International. Il y a notamment à ce moment-là des sites américains qui révèlent par exemple que dans les années 1980, Amnesty International a eu comme administrateur le célèbre géopoliticien américain Zbigniew Brzeziński. Brzeziński qui c’est ? C’est un ministre américain, Secrétaire d’État, c’est l’héritier d’Henri Kissinger. C’est l’auteur du plus fameux livre américain de géopolitique « Le Grand Echiquier », où il explique les conditions avec lesquelles les Etats-Unis vont devenir la super-puissance mondiale et dominer le monde. Et dans les années 1980, Brzeziński aux commandes d’Amnesty International, fait rapport sur rapport contre la République Démocratique d’Afghanistan qu’on accuse de massacres et ainsi de suite, au moment où les djihadistes massacrent les populations. On est donc dans un système qui est tout à fait bidonné. Et quand vous comparez le rapport de l’ONG Caritas Catholicas avec celui d’Amnesty International, vous voyez que ce rapport sur le Congo-Brazzaville est bidon. Comme est bidon, le rapport qui vient d’être fait sur le Cameroun.
UN SCENARIO DE GUERRE CIVILE DEJA TENTE PAR LES OCCIDENTAUX AU BURUNDI EN 2015
Tout ceci ressemble étrangement à un scénario qui a déjà été tenté du côté du Burundi, notamment en 2015. Un rapprochement peut donc se faire entre la situation au Congo-Brazzaville en 2016 et celle qui a été vécue en 2015 au Burundi … Il faut savoir que les Occidentaux appliquent des scénarios. Ceux-ci sont en nombre limité et sont rodés depuis plus de 30 ans. Ils sont pratiqués par les fameuses « vitrines légales de la CIA », par les services secrets, par les réseaux de Georges Soros de façon récurrente (Voir le Partie 2 de mon analyse).
Que s’est-il passé au Burundi ? On est dans une situation qui est quasiment identique. Les occidentaux ont commencé par créer une crise institutionnelle. Le Président ne s’est pas couché devant leurs ordres. Pierre Nkurunziza a ensuite organisé des élections dont les Occidentaux ne voulaient pas. C’est le cas de la présidentielle qui a réélu le Président Sassou Nguesso. Ces grands démocrates n’en voulaient pas à l’époque. Pierre Nkurunziza est réélu et immédiatement le pays bascule dans le terrorisme. Un mouvement terroriste apparaît. Comme une année plus tard au Congo-Brazzaville. Il y a des quartiers en insurrection. Il y a des maquis. On jette des grenades dans les lieux publics. C’est exactement la même situation.
Et pendant ce temps-là, les ONG occidentales, les chancelleries occidentales crient à « la dictature », aux « violations des Droits de l’Homme ». Et on va dire une dernière chose, vous verrez que lorsqu’Amnesty International sort son rapport congolais en avril 2016, l’opposition parle immédiatement de « génocide ». Et au Burundi en 2015, on explique aux gens, que comme au Rwanda en 1994 le « régime de Nkurunziza prépare un génocide ». Bien sûr, tout cela est faux !
Je vais tout de même rappeler, parce qu’on a perdu le sens des mots, qu’il y a trois grands crimes. Les crimes contre l’Humanité, les crimes de guerre et les génocides. Le génocide a été définit par le Tribunal de Nuremberg en 1946-47. C’est l’extermination systématique d’un peuple pour sa valeur, sa reconnaissance, sa constitution ethnique. Un génocide cela suppose qu’on extermine une population entière, systématiquement. Ce n’est pas parce qu’il y a des actes de guerre dans des quartiers d’une ville qu’il y a un génocide. Cela peut être des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité en cas de massacre de civil, mais cela n’est en aucun cas un génocide. On voit donc être utilisé par les ONG occidentales et l’opposition fantoche africaine un vocabulaire qui repose sur les grands fantômes de la seconde guerre mondiale, mais aussi du Rwanda et du Burundi et qui fait peur.
PRIORITE AUX INSTITUTIONS AFRICAINES !
Face aux pressions de Paris à l’issue du premier tour des législatives congolaises, il y a surtout une remarque à faire sur les propos du Ministre (de la Communication), répondant à Paris. Il a expliqué quelque chose de fondamental. C’est que non seulement il existe une Constitution qui prévoit tous les cas de figure. Mais qu’il y avait aussi une Cour constitutionnelle au Congo-Brazzaville. Dans cet Etat, dont on dit qu’il est un « Etat du Tiers-Monde », une « dictature sanglante ne respectant pas la démocratie », vous voyez qu’il y a exactement toutes les institutions qui existent en Belgique ou en France. Je voudrais insister là-dessus. C’est que dans un pays, c’est la Cour institutionnelle la plus haute instance juridique d’un pays. C’est elle qui doit être entendue, écoutée et respectée. Et pas une Chancellerie parisienne, dont l’armée est impliqué dans toute une série de choses. Le nouveau chef d’Etat-Major de l’Armée française, le Général Lecointre est mis en cause pour sa participation au Rwanda dans le génocide mis en place par le Hutu-power de Kigali. Cette Armée, qui défnit des rapports stratégiques où il est question d’aller combattre la nationalisme panafricain.
Moi, je dis retour à la réalité politique de l’Afrique. Ce sont les Cours constitutionnelles qui doivent avoir le dernier mot dans les pays africains.
* L’émission qui complète l’analyse :
sur EODE-TV & AFRIQUE MEDIA/
LUC MICHEL DECRYPTE LA DESTABILISATION DU CONGO BRAZZAVILLE (APPEL SUR LE CONTINENT, 26 JUILLET 2017)
sur https://vimeo.com/231119871
LUC MICHEL/
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